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2021-B-Mt 18, 15-20 -mercredi de la 19e semaine ordinaire- dépasser l'impasse

Année B : mercredi de la 19e semaine ordinaire (litbo19me.21)        

Mt 18, 15-20 ; Dt 34, 1-12 : Dépasser l’impasse.  

  La pensée moderne est de vivre comme si l’autre n’existe pas. La civilisation de l’amour n’atteindra jamais sa plénitude en prônant le principe de l’œil pour œil, dent pour dent (Ex 21,24 ; Mt 5,38). Un monde où l’on éliminerait le pardon serait seulement un monde de justice […] où chacun revendiquerait ses propres droits[1]. On ne fait pas, dit une publicité contre la violence faite aux femmes, copie conforme à l’évangile, ce qu’on n’aimerait pas qu’on nous fasse. Jésus n’a qu’un rêve : rendre le monde plus humain (GS # 40), de nous appeler à une vie plus belle[2].  Jésus a « modélisé » ce qu’est l’être humain : un être débordant d’amour envers les autres.

Matthieu décrit dans ce passage quelque chose comme le chien de garde de l’humain. La plus grande injustice est de refuser à quelqu’un de se relever. C’est l’expérience de celui qui exige le remboursement d’une dette insignifiante alors qu’il vient de gagner le gros lot de voir son énorme dette effacée. La caresse du pardon (pape François) est plus difficile à offrir aux petites blessures qu’aux grandes. Nous prenons souvent plaisir à voir l’autre payer pour ses erreurs plutôt que d’admirer de le voir se reprendre en main. Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre ? (Cf. Ez. 18, 22,33).

Cette parabole ne se réduit pas à offrir à l’occasion un geste de remise de dette. Elle invite à dépasser l’impasse d’une vie de rancune, de vengeance. Elle parle d’une manière de vivre et non d’une option occasionnelle. Elle est plus qu’un mot clé pour bien vivre ensemble. Remettre est le plus beau mot de la langue française, de toutes les langues. Si nous prenions le temps de demander pardon pour nos gestes frôlant l’humainerie. La petite Thérèse s’empressait d’offrir son sourire à une compagne qu’elle ne digérait pas du tout. 

Trop de gens vivent enfermés dans le ressentiment et la haine, incapables de pardonner, empoisonnant leur vie et celle des autres au lieu de chercher la joie de la sérénité et de la paix, il est difficile de pardonner aux autres, cela coûte beaucoup… mais c’est vraiment le chemin à prendre si on veut lui donner la possibilité de changer… Alors, allons-y ! [3]Ces mots du pape François décrivent une éthique pour nous maintenir en état de proximité. Nous sommes rongés par un mal d’une profondeur abyssale, l’indifférence aux autres.

Il y a différentes façons de cadrer quelqu’un. Le langage des médias parle d’un plan large qui montre l’environnement où la personne se tient ; d’un gros plan qui s’arrête sur la personne et d’un très gros plan qui fixe tantôt le regard, tantôt les yeux, tantôt une main de la personne. Appliquée à l’Évangile, la parabole cadre un très gros plan sur Jésus. Elle nous montre sa bonté infinie, nous suggère un chemin pour bâtir des ponts plutôt que de les détruire. Son maître-mot est je te remets tes dettes, va en paix.

Ce très gros plan est comme du pur cristal qui laisse voir à l’intérieur. Que voit-on ? Un Jésus parfaitement humain qui trace un chemin d’humanité pour dépasser l’impasse. Il serait faux d’appliquer ce très gros plan aux autres. Il nous interroge plutôt sur la place qu’il occupe dans ma vie., nous questionne sur le type d’humain auquel nous voulons ressembler. Sans ce questionnement, nous n’irons pas très loin dans l’inouï d’une vie « christique ». Jésus nous veut vivre en parfait humain. Pouvons-nous dire : ma vie, c’est [d’être] le Christ.

Il est habituel d’entendre dire que Jésus s’est fait humain. Il est plutôt rarissime de nous demander si dans nos vies de tous les jours, nous ressemblons à l’humain Jésus, incluant ses comportements étranges. Le désir de Jésus est de nous voir lui ressembler jusqu’à devenir homme nouveau (Cf. Ep 4, 17-31).

Je termine par cette réflexion humoristique du pape François. Si tu n’as pas le courage de lui dire que tu lui pardonnes, mords-toi la langue et ça ira bien quand même. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-mt-18-15-20-mercredi-19e-semaine-ordinaire-beaute-de-faire-eglise

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-mt-18-15-20-mercredi-19e-semaine-ordinaire-se-faire-misericorde-entre-nous

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2011-mtt-18-15-20-dimanche-23e-semaine-ordinaire-tu-auras-gagne-ton-frere

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Dimanche, 1 août, 2021

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