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2021-B-Mc 10, 32-45- mercredi 8e semaine ORDINAIRE- mon ambition est...

Année B : mercredi de la 8e semaine ordinaire (litbo08me.21)       

Mc 10, 32-45 ; Si 36, 1-2.5-6.13.16-22 : qu’est-ce que j’ambitionne ?    

Celui qui veut suivre Jésus doit placer au centre de sa vie la mémoire de sa manière de vivre. Le croyant, le disciple doit honnêtement affirmer : voici ma vie, prends-la. Suivre Jésus n’est pas seulement écouter sa Parole ni communier régulièrement à son Corps. C’est faire corps avec Jésus.

C’est entrer dans sa dynamique de mener une vie « livrée » qui ne s’appartient plus. Jacques et Jean dévoilent, en toute candeur, la volonté de grandeur qui les habite. Les évangélises n’ont pas peur de révéler et de mettre en évidence les tensions, les contradictions qui existent dans la vie des apôtres : recherche des premières places, jalousies, envies, arrangements et accommodements.

Plutôt que de reprocher aux siens leurs envies secrètes, Jésus leur dicte un autre chemin : celui de passer de la convoitise du pouvoir à la joie de servir plutôt que de se servir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur (Cf. Mc 10, 43). 

Jésus propose à ses deux premiers appelés, Jacques et Jean, un chemin inimaginable. Eux qui ne manquent ni d’ambition ni d’audace, et qui n’acceptent pas d’être des ratés, des « loosers », eux qui portent un faux regard sur Jésus qu’ils voient comme un entrepreneur avec de grands projets, ils souhaitent s’entendre dire qu’ils sont le type de personne recherché pour obtenir d’éventuelles promotions s’ils s’engagent à fond de train, sans compter leurs heures, dans la promotion et la réalisation de son projet qu’il appelle son royaume.     

Jésus, toujours aussi empathique tout en observant l’indignation des disciples, reformule comme il sait le faire, leur demande de promotion : oui, je retiens vos services. Je vous propose de monter plus haut en prenant un autre chemin, celui du martyre de votre moi. Cela s’adresse à tous les chrétiens.

Pour répondre à leurs ambitions, Jésus pose comme condition de faire mémoire de lui en déposant leurs vêtements, en se levant de table jusqu’à se ceindre d’un linge et de s’abaisser à laver les pieds (Cf. Jn 13, 2-20), d’aimer jusqu’à l’extrême, de faire don de leur vie pour que les autres vivent, de tout faire pour réaliser la fraternité, la communion, de se livrer eux-mêmes avec leur maladresse.  

Jésus se fait très concret et précise même sa pensée. Ceux qui commandent en maîtres, utilisent leur pouvoir pour tyranniser les peuples, s’habillent de phylactères et oppriment les simples gens ordinaires, ceux-là sont exclus. Jésus ne peut être plus catégorique : rien de tout cela, parmi vous ! Au contraire, si la foule veut faire de vous de petits rois, dérobez-vous, allez au désert, fuyez le pouvoir, l’argent, les honneurs. Recherchez comme siège royal celui d’être « assis » entre deux voleurs. Terrible conversion !

Il leur demande non pas de se contenter de faire mémoire d’un rite, mais de garder vive la mémoire de son agir, d’être « mémorial » de sa vie en l’actualisant au quotidien : servir les affamés, visiter les prisonniers, soigner les malades, habiller de dignité les plus pauvres des pauvres, s’arrêter sur la route pour panser des plaies. Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25, 31-46). Ce qui compte pour moi, leur dit-il, c’est que vous preniez le relais. Vivez comme moi et vous obtiendrez la promotion souhaitée. Terrible conversion !

Jésus ne veut pas de petits rois assis à sa droite ou à sa gauche. Il n’y a pas de place dans son groupe immédiat, dans son équipe, pour ceux qui exercent un pouvoir contrôlant sur les autres. Celui qui veut être grand parmi vous qu’il soit votre serviteur […] qui veut être le premier soit l’esclave de tous (Cf. Mt. 23, 11).

Jésus profite de l’occasion que lui offre ses deux disciples pour passer au crible nos idées de grandeur. Il y a beaucoup de recherche de premières places, beaucoup d’imitateurs de Jacques et de Jean. Beaucoup aussi -  nous le voyons moins - prennent le chemin de Jésus, gardent le cap d’un travail humble, discret, sans commérages, loyal, professionnel, honnête. Leur vie est mémoire de lui.

Un exemple parmi tant d’autres : le père Pedro Opeka[1], lazariste, fondateur de la Cité de l’Amitié à Madagascar. Il accueille les plus pauvres des pauvres depuis plus de cinquante ans. Son nom figurait parmi les sélectionnés du prix Nobel de la Paix 2021.  

Si vous n’êtes pas enracinés dans votre foi, vous ne survivrez pas (Is 7, 9) longtemps sur ce chemin. AMEN.

Autre réflexion sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-mc-10-32-45-mercredi-8e-semaine-ordinaire-se-perdre-de-vue

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Lundi, 17 mai, 2021

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