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2020-B-Lc 7, 18b-23 - mercredi 3e semaine AVENT- que voyons-nous ?

Année B : mercredi 3e semaine Avent (litba03me.20)  

Lc 7, 18b-23 ; Is 45, 6b-8.18.21b-25 : que voyons-nous ?

Nous voyons que Jésus n’a pas répondu à la question de Jean qui s’interrogeait sur son identité. Il a plutôt réorienté son regard sur les signes qui attestaient son identité.  Allez rapporter ce que vous avez vu et entendu.  Et Luc énumère les signes de l’arrivée de la bonne nouvelle, longtemps attendue.

La réponse de Jésus déplace le regard de Jean. Jésus invite à voir non pas sa personne, mais son souci de rétablir la dignité de chaque humain. Il se dérobe à définir son identité comme il le fera durant toute sa vie publique.   Modeste, effacé, Jésus ne se voit pas comme la bonne nouvelle ni comme le Messie longtemps attendu que Jean prêchait par son baptême de conversion.  Jésus projette un horizon où le bien-être humain sera priorisé. Pour lui, le centre de la bonne nouvelle est l’arrivée de son royaume où se dessine le bien-être de chaque personne. Il se voit comme un petit gamin qui a perdu la tête et dont on dit qu’il est glouton et ivrogne (Lc 7, 31-35), mais qui fait du bien.
Jésus invite Jean à voir l’arrivée d’un monde neuf. Soyons réalistes. On ne voit pas grand-chose de ce monde neuf. Le consumérisme et, pour un certain temps encore, le folklore entourant Noël et celui du petit enfant de la crèche rend difficile de voir Dieu. Il y a mille et une façons de célébrer Noël. Nous ne pouvons pas être chrétiens authentiques, transparents, si nous ne «voyons» pas Jésus. Il ne s’agit pas de croire que d’autres ont vu l’enfant et qu’ils nous ont raconté ce qu’ils ont vu. Nous ne sommes pas croyants parce que d’autres ont cru avant nous, parce que d’autres ont vu Jésus. Nous sommes des croyants parce que nous voyons se bâtir un monde neuf. Parce que nous sommes des ambassadeurs de ce monde (cf. 2 Co 5, 20).
Nous célébrons Noël parce que nous voyons Jésus naître en nous, autour de nous. Nous croyons grâce aux autres.  Mais il faut dire ce que les gens de Samarie ont dit à la samaritaine : nous ne croyons pas à cause de ce que tu nous as raconté, mais parce qu’à notre tour nous avons vu Jésus. Nous célébrons Noël parce que nous voyons Jésus de la même manière que nous célébrons un anniversaire de quelqu’un présent parmi nous.
Ces jours précédents l’anniversaire de la naissance historique de Jésus sont plus qu’un simple souvenir folklorique. C’est l’Infini qui devient petit et qui s’enferme dans la prison étroite de l’humain. Il nous revient d’en ouvrir les barreaux et de rendre à ce petit  son Infinitude. L’enfant murmure à l’oreille de notre coeur si nous taisons le vacarme de la démangeaison de la consommation, une voix d’un fin silence (1 R 19,9) qui fait entendre l’arrivée d’un projet où la haine et les rivalités s’estompent au profit d’une fraternité universelle. 
Paul décrit ce mouvement de Dieu comme un abaissement.  Il s’est vidé de lui-même […] et Dieu lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom […] afin que tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre […] et que toute langue confesse que Jésus est Seigneur (Ph 2, 6-11). 
Le message qu’il nous invite à contempler est clair : un nouvel ordre, un nouveau signe de grandeur apparaît. Ce n’est plus dans la possession, mais dans la dépossession, non pas dans la conservation, mais dans l’abandon  (Jean Luc Marion) et dans l’infinie petitesse que se cache la grandeur. Voilà ce que nous sommes invités à contempler. À faire contempler. Désormais et pour toujours, ce sont des petits gestes tout simples posés par des gens ordinaires, sans mandat officiel, qui attestent l’arrivée chez nous d’une bonne nouvelle.
Disons à notre monde ce que nous voyons. C’est une mission périlleuse, mais une mission essentielle qu’Isaïe décrit ainsi : cieux, distillez votre rosée ! Qu’un germe de justice éclate. Voyons-nous un enfant qui cache sa grandeur comme un arbre cache la forêt ?  Nos yeux sont remplis de brins d’herbe qui obstruent nos regards. Songeons à la paille (Mt 7, 3-5) dont parle Matthieu. Un brin de poussière dans l’œil est beaucoup plus dérangeant qu’une montagne. C’est particulièrement vrai en ces jours où le consumérisme vogue à pleine allure et où le folklore de Noël avec son enfant dans une crèche empêche de voir qui est celui que nous célébrons.
Contemplons longuement ces mots du psaume qui disent Noël : Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. AMEN.
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Date: 
Jeudi, 3 décembre, 2020

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