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2020-A- Jn 10, 1-10-lundi 4e semaine de Pâques- je suis la porte

Année B : Lundi 4e semaine de Pâques (litp04L.09)

Jn 10, 1-10 Je suis la Porte

 Je suis la Porte (Jn 10,1.14).  Personne dans notre histoire humaine n’ose se présenter ni se présente à nous avec une telle identité. Lorsque Jésus s’est présenté comme le Je suis parce que pour lui rien n’est passé, rien n’est futur, parce que tout n’est qu’un éternel présent, son entourage ne savait pas qu’il parlait de lui-même. Devant une telle et si étonnante présentation, nous répondons dans les mots de ce grand mystique qu’est Guillaume de saint Thierry : Toi qui dis : je suis la porte, je t’en conjure, en ton nom, ouvre-toi devant nous.

Pour nous qui vivons sur cette terre où la haine et de la violence sont priorisé, où l’on associe parfois la vengeance au nom de Dieu, comme l’exprimait Benoît XV1 dès les premiers mots de son encyclique sur l’amour, entendre Jésus nous dire qu’il n’a rien d’un ravisseur ni d’un despote soucieux de sa propre gloire, avouons que ce n’est pas rien. C’est une invitation à faire nôtre ce cri que Jean-Paul 11 lançait au monde au matin de son inauguration de son pontificat : N’ayez pas peur, ouvrez, ouvrez toutes grandes vos portes au Christ.  Jésus est une porte qui s’ouvre sur plus que de verts pâturages, sur plus qu’un havre de paix mais sur une vie en abondance. Il sera sauvé.  Ça vaut la peine de nous faire toute écoute !

La seule condition pour faire nôtre ce trésor d’Évangile qu’est cette paix, cette terre au riche pâturage - et Guillaume de saint Thierry l’a bien comprise – est de savoir qu’elle demeure ouverte pour nous. Elle nous est accessible parce qu’elle n’est pas une porte réservée à une élite.  Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. Comme l’exprime une publicité récente, « prends la porte ». Et la publicité non sans humour ajoute : aussi bien prendre les fenêtres aussi.

Ce qui nous pousse à « prendre la porte », à passer par cette porte qu’est Jésus, c’est cette certitude que si nous écoutons sa voix, elle ouvre sur une rencontre, sur un va-et-vient de lui à nous, de nous à lui, sur le mystère d’intimité entre Jésus et chacun de nous. Je connais mes brebis, je les appelle chacune par son nom et elles me connaissent. Passer par la porte, c’est voir s’ouvrir devant nous le sens profond de notre existence. Nous sommes faits pour posséder cette perle précieuse d’entendre sa voix qui veut nous conduire au service de l’Évangile. D’entendre la voix de l’Esprit Saint qui ouvre dans nos cœurs des horizons nouveaux.  C’est le défi de notre foi.

« Prendre la porte » ainsi parle notre publicité. Le langage de l’Évangile répond: Qui entrera par moi sera sauvé ; il entrera et il sortira et trouvera sa pâture (Jn 10,9).  Qui a jamais osé tenir de semblables propos ? Quel sage, quel savant, quel chef politique, quel saint pourrait nous conduire ainsi aux sources du salut (Is 12,3) ? Seul celui qui est né de Dieu, qui est envoyé du Père peut affirmer cela. Oui, il y a en cet homme, Jésus, qui vient d’en-haut et nous conduit au-delà de la mort, tellement plus qu’un bon pasteur.  C’est un pasteur devenu passeur dit saint Irénée.

 Et si nous prenons cette porte, si nous passons par cette porte qu’est Jésus, nous serons saisi jusqu’au ravissement de réaliser que non seulement il nous a donné sa vie – ma vie personne ne la prend, je la donne (Jn10, 18)- mais qu’il s’est fait pour nous simple brebis (Is 53,7). La porte, l’Église nous la présente au moment de la communion comme l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,19).

Cette Porte est révélation de ce grand mystère qu’est Jésus. Il suffit d’entrer par la porte pour réaliser que Jésus s’est fait, si je peux m’exprimer ainsi, portier de notre salut. En y entrant nous saluons et reconnaissons dans la foi l’Agneau que Dieu a ressuscité clame Pierre au matin de Pâques (Ac3, 15). En  la désirant, et quel grand mystère, nous ne souffrirons jamais plus ni de faim ni  de soif (Ap 19,7).  Oui, nous n’avons jamais rien entendue de pareil : Je suis la porte. Cette porte maintenant nous conduit à une table, véritable pâturage pour ceux et celles qui ont soif du Dieu vivant (Ps). AMEN

Évangile: 
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Date: 
Lundi, 11 mai, 2020

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