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2019-C-Lc 19, 11-28 -mercredi 33e semaine ordinaire- être des «coextensifs» de Dieu

Année C : mercredi de la 33e semaine ordinaire (litco33me.19) 20 nov.

Lc 19, 11-28 : nous sommes des coextensifs de Jésus  

En ouvrant le mois missionnaire d’octobre dernier, le pape François invitait à ne pas enfouir la capacité d’imiter la générosité de Dieu. Nous avons, en commun avec Jésus, le talent de faire le bien. Pour utiliser le langage du Père Congar, nous sommes des coextensifs de la générosité de Jésus comme Jésus l’a été de son Père. Jésus n’a rien perdu de ce que le Père lui a donné (cf. Jn 6, 39).

La majorité d’entre nous, deux sur trois, partage cette générosité de Dieu envers les autres, envers la création.   La majorité respecte cette mission de faire le bien.  Les deux tiers de l’humanité, toutes religions confondues, agissent comme des coextensifs de Dieu. Ça devrait nous réjouir de constater cela ! Un seul pèche par omission. Sa peur de tout perdre lui a fait tout perdre.

Cette personne qui a gardé enveloppé dans un linge le montant reçu, à quoi a-t-elle passé son temps   puisqu’elle a abandonné son instrument de travail ?  La réponse est évidente. Elle a passé sa vie à tuer le temps : les minutes, les heures, les jours, les années et même sa vie. En d’autres mots, elle a passé sa vie à ne rien faire. Elle a oublié la recommandation de cet homme de la noblesse : pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.

Comme il est dommage de ne vivre que pour tuer le temps ! Jean Chrysostome écrit : que personne ne dise : je ne dispose que d'un talent, je ne peux rien obtenir. Avec un seul talent, tu peux aussi agir de façon méritoire. Quelle triste manière de vivre que de tuer le temps par peur de tout perdre.

Les lectures que nous venons d’entendre nous rappellent que nous sommes venus au monde pour ressusciter : nous ne sommes pas nés pour la mort, mais pour la résurrection. Jésus nous convie à ne pas tuer le temps, à ne pas risquer de tuer son ciel sous prétexte qu’on est moins intelligent, qu’on a un faible quotient intellectuel ou que l’on n’est pas doué pour parler de sa foi. Dans cette parabole, il ne s’agit pas de donner ce que l’on possède, mais de se donner. C’est différent. Se donner n’est pas synonyme de perdre le talent  que je possède.

À chacun d’entre nous, cet homme de la noblesse dit : voici ma confiance en toi, je dépose en toi ma vie, fais-en un large usage. Aucune restriction comme celle où il est fait mention de ne pas manger du fruit de l’arbre (Gn 2, 8-9). Une seule demande : faites de bonnes affaires. Qu’en faisons-nous ? Qui avons-nous «contaminé» par notre foi ?

Celui qui n’a reçu qu'une petite somme d’argent n’a rien fait de mal. Il a simplement empêché la vie de grandir. Il s’est renfermé sur lui-même. Il n’était pas citoyen d’une rencontre vers les autres. Il ne vivait pas en ressuscité. Son regard n’était pas tourné vers le retour du maître, vers la résurrection.

Cette parabole nous pousse à mener une vie tournée vers le retour du maître, vers la résurrection, à ne pas cacher notre vie de foi, notre appartenance au Christ, à ne pas enterrer la parole de l'Évangile, mais à  faire circuler le don de la vie dans notre vie, dans nos relations, dans toutes les situations concrètes. Par tout mouvement contraire, nous renions notre vocation humaine. Notre mission de chrétien.

Dieu a confié à tous les humains, sans égard à la foi, une vie à faire fructifier la vie. Quelle trace laissons-nous de la vie dans nos vies ? On peut   n’avoir reçu qu’un talent, être né pour un petit pain, on ne peut oublier que cet homme de grande noblesse est généreux envers tous, que son amour est pour tous les peuples et que sa bonté s’étend à toutes les créatures (cf. Ps 144, 8-9).

Et  allons-nous tout perdre à cause de la peur de tout perdre ? Entendons l’appel à la créativité. Risquons l’avenir.  Quand je relis cette parabole, je m’oblige à reconnaître qu’elle décrit bien notre action ecclésiale. Par peur de perdre des us et coutumes de la tradition, nous conservons des cendres[1]. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2011-lc-1911-28-mercredi-3e-semaine-ordinaire-des-petites-choses-aux-allures-de

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-mt-2514-30-samedi-21e-semaine-ordinaire-aucune-consigne

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-mt-2514-30-105-samedi-18e-semaine-ordinaire-levangile-au-travail

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2016-c-mtt-25-14-30-samedi-21e-semaine-ordinaire-des-talents-pour-faire-grandir

 

Évangile: 
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Date: 
Vendredi, 1 novembre, 2019

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