2019-C- Lc 5, 27-32- samedi des cendres - se convertir ensemble
Année C : samedi des Cendres (litcc00s.19)
Lc 5, 27-32 ; Is 58, 9b-14 : ensemble, nous tourner vers le Seigneur.
Ce temps qui commence n’est pas seulement un temps de conversion personnelle. C’est en tant que peuple que nous entrons en carême, que nous levons les yeux vers le Seigneur. Non pas que notre démarche person-nelle soit sans valeur, mais parce que nous appuyer sur Dieu ne sera jamais une démarche solitaire. Nous ne pouvons nous déresponsabiliser de la communauté des croyants. Paul écrit aux Romains: si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui (12, 26).
Dans sa lettre au peuple de Dieu, écrite dans la foulée du scandale des victimes d’abus sexuel, le pape rap-pelle, et cela vaut aussi pour le carême, qu’il est toujours bon d’observer que le Christ a sauvé un peuple. Il précise dans son exhortation sur la sainteté Gaudete et exultate (no 6) que personne n’est sauvé seul, en tant qu’individu isolé […]. Dieu a voulu entrer dans une dynamique populaire, dans la dynamique d’un peuple.
Ce temps appelle une mobilisation ecclésiale. Un peuple, une Église se met en face du Seigneur. Impossible d’imaginer une conversion […] sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu. Cette conscience de nous sentir membre d’un peuple et d’une histoire commune nous permettra de reconnaitre nos erreurs […] avec une ouverture susceptible de nous laisser renouveler de l’intérieur. La lettre au peuple de Dieu ajoute que pour affronter cette corruption spirituelle, [il] est primordial qu’ensemble, comme peuple, nous nous recentrions sur Jésus, le centre de toute vie. C’est ensemble qu’il nous est demandé de vivre en disciples passionnés de Jésus.
Un peuple entre en mode conversion non seulement personnel, mais collectif. Chaque baptisé doit se sentir engagé dans cet effort de transformation sociale et ecclésiale dont nous ressentons un urgent besoin. Un peuple par le jeûne et la prière, est appelé à être le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain (Lumen gentium, no 1). Ce serait une fugue, un détournement du projet de Jésus venu sauver un peuple, de l’esprit de ce temps du carême, que de songer un seul instant que cet appel ne concerne que les autres. Nous sommes ce peuple.
Ce temps nécessite une transformation communautaire et personnelle. Il pousse à regarder dans la même direction. Jean-Paul II se plaisait à dire que si nous sommes vraiment repartis de la contemplation du Christ, nous devrons savoir le découvrir surtout dans le visage de ceux auxquels il a voulu lui-même s'identifier (Novo Millenio Ineunte, no 49). Apprendre à regarder dans la même direction que le Seigneur, à être là où le Seigneur désire que nous soyons, à convertir notre coeur en sa présence. Pour cela, la prière et la pénitence nous aide-ront.
Le carême n’est pas pour des personnes qui ont trouvé Dieu, mais pour celles qui le cherchent. Lévi faisait partie du groupe de ceux qui cherchaient le Seigneur. Il avait une position enviable dans la société même s’il était mal perçu parce que travaillant pour le pouvoir romain. Il était tellement disposé à entendre cet appel (suis-moi) qu’il se leva et partit comme un coup de foudre, sur un coup de coeur avec celui qui le sortait d’une vie toute repliée sur elle-même.
Lévi répond rapidement à Jésus. Mais il n’a pas oublié ses amis; il les a invités à sa table non pas pour les im-pressionner, mais pour les faire participer à sa joie; ne passons pas cela sous silence.
Autour de nous, les Lévi sont nombreux qui n’attendent qu’un signal. Chacun de nous et chacune de nos communautés sont ce signal; nous sommes appelés et mandatés à réanimer, comme Jésus l’a fait pour Lévi, la braise sous la cendre. Tu seras, dit la lecture, comme une source […]; tu rebâtiras les ruines […]; on t’appellera celui qui répare les brèches. Ne soyons pas surpris si l’on nous interpelle de la même façon que les chefs reli-gieux aux disciples : pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ?
À votre contemplation : je vous suggère une question. Comme communauté, qu’avez-vous ensemble à conver-tir ? Comme Église, qu’avons-nous à convertir ? C’est même plus exigeant que de travailler sur soi. AMEN.
Évangile:
Année:
Pérode:
Date:
Vendredi, 1 mars, 2019