2016-C-Lc 12, 8-12 - samedi 28e semaine ordinaire- grandeur d'un nom
Année C : samedi de la 28e semaine ordinaire (litco28s.16)
Luc 12, 8-12 ; Eph1, 15-23: chanter la grandeur de son nom
Dans l’évangile que nous venons d’entendre, nous apprenons comment Jésus encourage ses disciples à parler de lui et à ne pas avoir honte de prononcer son nom. Jésus nous demande aujourd’hui d’attester devant les hommes que nous sommes ses disciples.
Dans le monde d’aujourd’hui, nous savons tous qu’il n’est pas facile de prononcer son nom, qu’il n’est pas facile d’attester que nous sommes chrétiens et de l’exprimer ouvertement. Il n’est pas toujours facile d’affirmer sa foi en famille, dans les établissements scolaires, dans le milieu professionnel, dans la vie associative ou dans les engagements de la vie politique ou économique.
Aujourd’hui, les défis pour annoncer Jésus sont nombreux. Ils ne sont pas aussi insurmontables qu’ils paraissent. Ils devraient plutôt nous stimuler. Ce qui est plus difficile devant les défis, c’est de se mettre en état de les relever. Il est beaucoup moins compromettant d’en rester à nous plaindre que de se mouiller. Que de se compromettre. Il est certain que dans l’obscurité commence toujours à germer quelque chose de nouveau ...Là où tout semble mort, des germes de résurrection apparaissent (EG, no 275).
Jésus attend de nous le même engagement qu’il demandait par sa question à Pierre sur son identité. Ceux que Jésus interroge sur son identité ont vécu des moments forts avec lui. Des moments heureux. Ils ont vu des foules qui retrouvaient l'espoir. Ils ont accepté l’hostilité des scribes. La pression était tellement grande qu’ils ont même souhaité utiliser le feu du ciel pour les exterminer. Jésus attendait de ses proches un engagement ferme à continuer de marcher avec lui. Il désirait entendre ce qu’il était devenu pour eux au fil des ans de compagnonnage.
Il attend de nous le même engagement qui nait d’une rencontre personnelle avec Jésus. Jésus interpelle notre capacité à nous déclarer chrétiens sans honte. Et la honte ne repose-t-elle pas plutôt sur nos accusateurs parce que ce qui apparait comme une folie est, dans le Christ, devenu sagesse et un titre de gloire ([1Co 1,17 s.] ?
Rencontrer réellement Jésus nous sort d’une mentalité d’enterrement et nous convie à la joie d’être chrétien sans honte [EG # 7]. Sans prosélytisme non plus. Notre temps nous conduit à devenir croyants par décision personnelle. Voilà l’horizon que profile l’évangile que nous venons d’entendre. Quand on vous traduira devant les magistrats, ne vous inquiétez pas.
Aujourd’hui, Jésus a besoin de nous pour manifester sa présence. Nous sentons nos limites, nos fragilités, nos manques. Il ne faut pas avoir honte d’être chrétien, redit souvent le pape François : [...] il ne faut pas avoir peur, car Jésus ne nous abandonne jamais. L’Esprit saint nous enseignera ce qu’il faudra dire. Impossible d’être plus clair que cela.
Nous sommes des ambassadeurs [2 Co 5, 18], des envoyés pour confesser Jésus. Ma double question s’adresse aux gens derrière moi : est-ce que j’ai souvenir de la dernière fois où j’ai exprimé à mes enfants, à mon entourage, ma joie d’être chrétien ? Mes collègues de travail savent-ils que je suis croyant et pratiquant ? Il n’y a pas pire manière de renier Jésus-Christ que d’avoir honte de témoigner que Jésus est important pour moi.
Que Thérèse d’Avila nous accompagne à chanter par toute la terre la grandeur de son nom [Ps 8] que le Père a établi au dessus de tout nom que l'on puisse nommer dans le monde présent et à venir. AMEN.