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2016-C-Mc 9, 30-37 - mardi 7e semaine ordinaire - tu rêves...

Année C: mardi de la 7e semaine ordinaire (litco07m.16)
Mc 9, 30-37 : tu rêves...

Que cette page nous ressemble ! Qui oserait se lever pour ouvertement dire qu'il n'est pas capable de la signer tant sa vie se déroule sur un autre registre ?  À nous regarder vivre, nous sommes plutôt des experts en divisions. N'allons pas soupçonner que les confits sont partout autour de nous sauf en nous.

D'où viennent les guerres, les conflits entre nous, se demande Jacques dans la lecture (Jc 4, 1)? Il s'empresse de répondre qu'ils viennent de nous. Les conflits naissent quand nous sommes pleins de convoitises ; quand nous manigançons sournoisement pour obtenir plus de pouvoir ; quand nous recherchons avec subtilité cette vaine gloire souvent à l'origine de lutte intestine; quand nous multiplions les alliances-collusions. Cela existait même dans les préoccupations des disciples, observe Marc.

Dans notre société, dans notre Église, quelle chose est la plus importante ? Nos aspirations personnelles ? La recherche, la lutte pour les pouvoirs  personnel, familial, national, international, est très visible.  À l'inverse, le petit, le faible, le migrant sans pouvoir, l'assisté social sont repoussés hors des frontières. Pourtant, dans le quotidien, on ne parle que d'eux: les sans-voix, les marcheurs vers une terre d'asile accueillante.

En demandant à ses disciples: de quoi vous discutiez en chemin, en bon pédagogue, Jésus leur propose un nouveau défi: devenir le plus important en prenant un autre chemin. Subtilement, il leur présente une nouvelle logique, celle existant en filigrane dans sa propre personne. Jésus n'est-il pas lui-même ce petit quand il place un enfant au milieu d'eux ?

Par ce déplacement, Jésus pose une question toujours ouverte: qu'est-ce que la force ? Qu’est-ce que la faiblesse ? Qu’est-ce être grand ? Qu'être petit ? Et puis, pouvons-nous être forts sur tous les tableaux ? Quelqu'un de fort, en première place, peut sur d'autres terrains, se retrouver «petit», sans influence. Inversement, quelqu'un de «petit» est en position de force tant sa présence peut déranger. Ces questions sont troublantes. Elles éveillent en nous un rêve, celui de la responsabilité mutuelle. Personne n'est plus important qu'un autre. Moindre qu'un autre.

Les disciples cherchent à savoir qui est le plus important parmi eux. Le plus grand. Le plus brillant. Le plus audacieux. Avec leurs interrogations, avec l'émergence, en eux, de ce qui court dans les recoins des cœurs qu'il connaît bien, Jésus ne se positionne pas; il relance, débloque leur question, les accompagne dans ce rêve que porte tout humain au fond d'eux-mêmes, en leur disant: moi aussi j'ai une bonne question pour vous. Quel rêve est le plus grand : écraser ou se responsabiliser ? Sa question ouvre sur un rêve que porte tout humain en lui.

Longtemps avant Martin Luther King,  Jésus a fait le rêve qu’un jour politiciens, enseignants, médecins, infir-mières, prêtres, évêques, marchands, journalistes deviennent vraiment au service les uns les autres, plutôt que de chercher à se servir aux dépens des autres.

Le rêve de Jésus est de voir s'ériger entre nous des ponts et non des murs. Alors que tout est fait dans notre société pour grandir, être toujours plus grand, toujours plus fort, Jésus rêve de nous voir devenir simplement humains, jouissant entre nous d'une égalité réelle, d'une solidarité qui nous donne de la grandeur. Jésus a donné sa vie pour que ce rêve devienne réalité.

Jésus nous propose de devenir humain; ni fort, ni faible. Juste humain. C'est une aventure à inventer. AMEN.

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Date: 
Dimanche, 1 mai, 2016

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