2015-C- Lc 10, 21-24 - mardi première semaine Avent- style Jésus: mener une vie de louange
Année C: mardi 1ière semaine de l'Avent (litca01m.15)
Luc 10, 21-24 : le style Jésus, mener une vie de louange
Le style Jésus est de mener une vie de louange. Au retour de mission de ses disciples, Jésus avec empressement, clame sa louange au Père. Père, je te rends grâce. Contrairement à nos attitudes usuelles lors de nos réunions régulières ou de fin d'année, Jésus ne s'est pas mis d'abord en mode évaluation des objectifs réalisés ou pas, mais en mode louange. Il n'envoie pas en mission des défenseurs de la loi, mais des témoins. Ce n'est pas la même chose.
Jésus ne leur demande pas où ils sont allés. Qui ils ont rencontré. Il ne leur pose pas de questions sur ce qu'ils ont fait, sur leur degré de satisfaction ou sur la hauteur de leur déception. Il se réjouit de ce que le Père fait par eux. Il élève le regard de ses disciples non sur le travail accompli, mais d'avoir été choisis, appelés à faire voir et entendre la Bonne Nouvelle. Quel regard plein d'humanisme il y a dans cette réaction de Jésus au retour de mission de ses disciples !
Le style Jésus repose sur cette pierre de fondation qu'est la louange. Toute sa vie Jésus a exprimé, en toute circonstance, son émerveillement de l'œuvre que le Père accomplit en ceux qu'il envoie. Ce n'est pas les résultats qu'il priorise dans l'envoi en mission. C'est la valorisation des personnes et leur réponse à la grâce de se faire proche des blessés de la vie. Jésus ne regarde pas les erreurs de parcours. Pour paraphraser le pape François, Jésus préfère des disciples blessés à des disciples autosuffisants. Et Julienne de Norwich redisait souvent que Dieu, malgré nos sottises, nous regarde avec tant de prévenances.
Les premiers mots de l'exhortation apostolique (# 1) sur La joie de l'Évangile que nous adresse le Pape François reprend la même mélodie : La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours.
La louange de Jésus au retour de ses disciples, notons-le, n'est pas une louange «en général», mais une louange «en particulier», personnalisée. Une louange pleine de miséricorde, de compassion. D'ailleurs ce magnificat de Jésus commence par un regard de miséricorde, se termine par ce même regard et est cousu du début à la fin par un fil d'or de miséricorde. Son magnificat exprime ses sentiments (Ph 2, 5) profonds au retour de ses disciples. Il dit sa joie de voir le Père, et c'est son secret, d'envoyer des moins que rien pour l'annoncer.
Comme l'exprime le pape François dans son entretien avec le Père Spodaro s.j. au début de son ministère comme évêque de Rome, ce n'est pas l'organisation et les structures qui intéressent Jésus, mais l'établissement d'une bonne relation avec les gens qu'il rencontre.
Le style Jésus dégage une parfaite connaissance de l'humain. Ce profil est dans un style d’humanisme en acte, pierre angulaire de la bonne Nouvelle. Jésus dans l'évangile, et en cela c'est un véritable grand nettoyage, fixe, regarde, et ne craint pas de toucher le cœur de ses disciples. Son regard de miséricorde est sans égards aux résultats et aux échecs.
Et nous qui contemplons ce style de Jésus, nous dont Jésus déclare heureux les yeux qui voient ce que vous voyiez pouvons-nous signer de nos vies ce style Jésus ? Portons-nous sur notre Église, sur ses ministres un regard miséricordieux ? D'encouragement ?
À votre contemplation ces mots de l'oraison d'ouverture : accorde, Seigneur, ton secours à ceux qui luttent et qui peinent et que la présence au milieu de nous de celui qui doit venir, ton Fils bien-aimé, nous redonne courage pour chanter au quotidien le magnificat de Jésus. AMEN.