1997-B-Mc 10, 42-45; dimanche 29e semaine ordinaire- monte plus haut
Année B: 29e dimanche du temps ordinaire (litbo29d.97)
Marc 10:35-45 dimanche des missions
Le royaume qu’annonce Jésus - c’est une banalité de le dire - il est composé d’hommes et de femmes. Ça prendra des millénaires de travail d’évangélisation - d’évangélisateur à l’image de Jésus - pour en faire un Royaume de Dieu, une Terre nouvelle, combien désiré, souhaité mais qui apparait davantage comme un rêve..en couleur. Voilà ce qui monte en moi en lisant avec vous cette page de Marc. Il est question, au sein même de l’équipe initiale des premiers missionnaires, de l’existance d’un royaume d’affrontement, de rivalité. Ils s’indignaient contre Jacques et Jean.
Ceux qui posent à Jésus la question de leur avenir(place) au sein de l’équipe, sont parmi les premiers disciples, parmi ceux-là que Jésus appelait non serviteurs mais amis, qu’il avait envoyés deux à deux sur la route devant Lui. Ces deux disciples avaient été fascinés par la personne de Jésus, son message.. ses miracles, la multiplication des pains, sa marche sur les eaux, sa manière de parler scribes sans crainte des conséquences. C’était des familiers de Jésus. Ils voulaient habiter enfin! un royaume de justice et de paix.
Leur option Jésus ne semblait pas tout à fait “clean”, gratuite.Quand survenait la grisailles dans leur coeur, ils se demandaient qui était le plus grand, à qui appartiendrait la première place dans ce Royaume-là?. Plus humain que ça, c’est impossible.
Ce qui était possible hier, dans l’environnment immédiat de Jésus - cette lutte sournoise de pouvoir est aussi vrai aujourd’hui. Quelle motivation nous engage à le Suivre, ici ou ailleurs? Au coeur même de la mission n’y-a-il pas des querelles de clochers, de luttes internes pour devenir évêques, pour obtenir telle ou telle paroisse, décrocher le titre d’abbesse ? Ne nions pas ces astuces humaines qui sont nôtres. Les refouler, c’est plus dommageable que de les reconnaître.
Jésus - selon son habitude - ne répond pas à la question qui divise son équipe. Il leur soumet plutôt deux conditions : boire à la coupe qu’il va boire ; recevoir le baptême dans lequel il va être plongé. Leur réponse rapide, presque spontanée, me porte à me demander s’ils ont bien compris la véritable portée des conditions nécessaires à tout disciple envoyé en mission.
Docteur Thérèse de l’enfant Jésus, isolé dans son cloître, a très tôt comprise la portée de la réponse de Jésus qui va bientôt devenir sans éclat, sans beauté (Is 53,3). Toute sa vie, Thérèse a porté son regard sur le Christ crucifié et de lui devenir semblable. Jamais je n’aurai cru pouvoir souffrir autant (DE 23 aout). Elle qui se sentait dévoré par la soif des âmes(Msa 45v), elle qui s’est offerte pour être le petit jouet de Jésus, qui voulait être missionnaire depuis la création du monde jusqu’à sa consommation ; qui voulait tant verser son sang jusqu’à la dernière goutte (Ms B.3), n’avait qu’une passion “ressembler au Christ”. Voilà le vrai missionnaire. Boire au calice du Christ, partager son baptême a été pour elle le moyen de devenir sauveur avec Lui, de devenir “patronne des missions”.
Comme Jacques et Jean, elle a aussi éprouvé des heures de grisailles. La sécheresse était son pain quotidien(MsA.73) Aujourd’hui plus qu’hier, j’ai été privé de toute consolation.. Elle a fait sienne ce que Jésus disait en réponse à la consternation des apôtres: celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Elle fut la plus grande parce que la plus petite.“ Parole de Dieu”(Pie X1.) elle devient maintenant docteur de l’Eglise. Sa thèse de doctorat n’a pas fini de nous émerveiller par sa simplicité et son accessibilité. Sa “science de l’amour dont la petite voie “bien courte, bien droite est une voie toute nouvelle pour métamorphoser nos vies à celle de Jésus. Son doctorat, elle l’a obtenue en s’efforçant de demeurer assise aux pieds du Maître. C’est le point de départ (pour devenir docteur de l’Eglise) pour accepter les deux conditions de Jésus à le suivre. C’est le point de départ de toute soif qui pousse à parcourir le monde pour lui offrir un royaume de justice et de paix.
A votre contemplation: Priez le maître des moissonneurs “pour que nous puissions faire le travail auquel vous avez droit” (lect d’hier Grégoire le grand a l’office), pour que notre langue ne soit pas engourdie. Comme Thérèse, évitons le découragement qui nous fait sortir de la petite voie, développons la “science de l’amour” et notre vie deviendra, comme celle de Thérèse, “Parole de Dieu”. Amen
accueil :
Thérèse l’universelle ! Thérèse, patronne des missions, est aujourd’hui reconnue Docteur de l’Eglise, docteur d’une “science de l’amour” (J-PII 24 aout à Paris) qui bat au coeur de l’Eglise, d’une science qui ouvre sur une toute petite voie, courte et simple qui est toujours nouvelle.. “Il n’y a que Jésus qui est, tout le reste n’est pas” (Thérèse) Une célébration, pour avancer avec pleine assurance à boire la coupe qu’il boit et recevoir son baptême à lui.