1996-A-Jn 7: 2.10.14.20-30- Vendredi 4e semaine carême-
Année A : Vendredi de la 4e semaine du Carême (litaco4v.96)
Jean 7: 2.10.14.20-30 (veille de la profession solennelle de Sr Edith.
" Voici je viens. Dans le livre est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse". Je tire cette réflexion de la page couverture ouvrant ce 25 mars 93 la célébration liturgique où notre consoeur Edith s'engageait dans la " forme de vie des pauvres soeurs". On reprendra demain ces mêmes mots: voici je viens.
A quelques heures de cette grande fête qui viendra demain comme sceller, dans le temps et pour toute une vie, " cette forme de vie ", s'offre à notre regard ces mots du psalmiste : ', je me suis engagé sur le chemin le plus parfait. Quand donc viendras-tu jusqu'à moi? (Ps 100.2
Rien de plus simple apparemment que de laisser venir Jésus jusqu'à nous. Rien de plus difficile aussi. Laisser venir le Christ jusqu'à nous, pour la foule comme pour nous aujourd'hui, se heurte à un obstacle majeur : " se livrer comme lui ", remettre toute notre vie entre les mains du Père et de sa Volonté, lâcher prise sur soi-même à l'heure de la conspiration contre Lui dont parle St-Jean ce matin. Une telle attitude apparaît plutôt aujourd'hui un suicide.
Opter pour la recherche permanente, quotidienne, de la perle précieuse même au prix de vendre tout ce qu'on a pour l'acheter, c'est opter pour une séparation d'avec soi-même. La lutte la plus difficile, répète Jean de la Croix, n'est pas la lutte contre le monde mais contre l'amour de soi. St Augustin écrit quelque part: " on trouvera bien plus facilement des gens disposés à donner les biens aux pauvres même s'ils sont peu nombreux que des gens disposés à être les pauvres de Jésus-Christ ". Le détachement de soi-même force Dieu à venir vers nous (Eckhart). La vie contemplative n'est pas conquête, acquisition, mais dépouillement libérateur et quotidien. Claire nomme cela: le privilège de la pauvreté, chemin vers l'intériorité. Se départir de soi-même " pour observer le saint évangile de Notre Seigneur Jésus Christ " (Règle de Madame Claire)
A l'heure où la revendication des " petit-moi" se portent bien, se considérer comme un auxiliaire de Dieu même (3e lettre), devenir son MIROIR, s'engager solennellement à sa suite, passe par l'exigence de devenir ce que nous contemplons. N'est-ce pas Lui qu'on cherche à faire mourir ... lui qui vient d'auprès du Père, lui envoyé par le Père(V.29) Christ, dit Paul, s'est livré pour nous.
Ce que nous contemplons : "de riche qu'il était, il s'est fait pauvre" (2 co8,9). Le privilège de suivre le Christ dans son radicalisme évangélique passe par un seul et unique exercice : " celui d'aimer " (Jn de la Croix). Ce que nous contemplons en ces jours précédents la grande pâque : c'est un Christ qui a aimé jusqu'au bout, un Christ défiguré par la haine de son peuple, un Christ crucifié. Voilà le sommet de la perfection de l'Amour que Madame Claire a souhaité pour ses compagnes.
Laisser le Christ venir jusqu'à soi, lui devenir semblable, unir sa vie à la sienne, c'est livrer sa vie pour celle des hommes et femmes de notre monde. L'engagement contemplatif est par nature apostolique. Le nouveau code du droit Canon (#1752) se termine sur cette affirmation : ', la loi suprême de l'Église doit être le salut des âmes ". Telle est le sens de l'engagement de demain.
A votre contemplation ? Mais comment cela va-t-il se faire ? Sachons que son Amour fait les premiers pas. Sachons dans les mots de cet hymne de Taizé que " c'est un OUI sans réserve, Père, que tu dis sur nous par J-C et que, par Lui, tu nous donneras encore la grâce de répondre à son Appel. AMEN
Évangile:
Année:
Pérode:
Date:
Vendredi, 1 mars, 1996