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2013-C- Lc 19, 1-10 Mardi 33e semaine ordinaire: Zachée ou Dieu dans la vie de tout le monde

Année C : Mardi 33e semaine ordinaire (litco33m.13)

Lc 19, 1-10  Zachée ou Dieu dans la vie de tout le monde

Nous aimons tous cet évangile. Nous avons tous de la sympathie pour ce Zachée qui, à lappel de Jésus, descend vite de son perchoir et qui l'accueille avec joie. C'est l'un des passages les plus beaux de Luc qui montre Jésus qui s'arrête, prend le temps de s'arrêter alors qu'il est en territoire païen, en périphérie et en route vers Jérusalem, pour confirmer ce qu'il est dans sa personne: Miséricorde.

À l'heure où il manque de pécheurs tant plus rien n'est mal autour de nous et en nous (?), il faut nous laisser toucher par la joie de Zachée d'être surpris d'avoir été repéré, étonné qu'on s'intéresse à lui pourtant de si mauvaise réputation. Exploiteur et voleur. Il a dû percevoir dans le regard de Jésus et dans le ton de sa voix, sa joie d'aller demeurer aujourd'hui, toute de suite, dans sa maison. Il a dû percevoir que Jésus le regardait non pas tant avec les yeux du corps, les yeux de tout le monde autour de lui, qu'avec le regard intérieur de sa miséricorde (St Bède le Vénérable). Ce regard a changé sa vie. Du haut de sa grandeur, Zachée est descendu sur terre, lui qui vivait dirions-nous aujourd'hui, le nez en l'air. Ce même regard ne pourrait-il pas ce matin, réveiller notre joie peut-être atténuée d'avoir nous aussi été interpellés par Jésus ?   

Cet évangile ouvre sur cette grande joie de reconnaître que tout humain, peu importe son enracinement dans l'univers des idoles pour citer François, peut changer son coeur. J'ai une certitude dogmatique disait le pape François dans son entrevue aux jésuites : Dieu est dans la vie de chaque personne même si la vie de cette personne a été un désastre, détruite par les drogues de toutes sortes ou comportements non humains. Dieu est dans la vie de tout le monde. La personne passe avant la désordre que l'on observe en premier.

Observons que Jésus n'a pas commencé par demander à Zachée de quelle maladie il souffrait ou s'il souffrait d'une boursoufflure de son égo. Il s'est invité chez lui pour réchauffer son coeur dirait spontanément François. Jésus, et c'est ça notre travail d'évangélisateur, a commencé par le rejoindre. Il ne s'est pas présenté à lui comme un docteur de la loi, un canoniste, un fonctionnaire du correct, le mec le plus parfait mais en médecin venu en priorité soigner les blessures. Sauver ce qui était perdu (v.11). Ne sommes-nous pas loin ici de cette priorité donnée à une approche ritualisante, moralisante et légaliste qui a «pervertie» l'Église au cours des siècles ? Savons-nous bâtir l'Église sur le socle de la miséricorde se demande François ?

Quelque soit sa religion, son chemin, tout humain si profondément blessé soit-il, porte en lui, dans son être profond, le désir de voir Dieu, la capacité de reconnaître sa Voix qui peut transformer la morosité en joie. L'appel de Jésus a seulement rendu visible ce que Zachée vivait en lui-même. Il a attisé la braise qui brûlait dans son coeur. C'est la grâce de notre temps que de rencontrer partout aujourd'hui des Zachée qui se tiennent dans les périphéries et qui attendent que quelqu'un leur réchauffe le coeur non par une série d'interdiction, ce discours là ne passe plus, mais en le rejoignant dans ce qu'ils sont.

Il y a la joie de Zachée. Il y a aussi, ne passons pas sous silence cela, la joie immense de Jésus. Joie de voir ce petit bonhomme trouver un perchoir pour pouvoir lapercevoir. Joie de voir Zachée lentendre et descendre si vite. Joie d'être non seulement accueilli, mais accueilli avec joie. Joie de voir son nouvel ami donner   spontanément la moitié de sa fortune aux pauvres et rendre quatre fois plus à ceux quil avait floués. Oui, vraiment, quand Jésus dit que le salut est arrivé à cette maison, la joie déborde dans son cœur. Et si nous, AUJOURD'HUI, nous donnions à Jésus l'occasion de déborder de joie...en nous laissant accueillir par Lui ?

À votre contemplation, ces mots prophétique de Jean Sullivan, prêtre-écrivain d'une grande intériorité et qui écrit pour ceux et celles qui sont au loin, en périphérie, l'Église ne peut revivre que si elle se laisse défaire d'une religion figée et d'un langage qui conduit à la désaffection et à l'indifférence. Il ajoute ces mots qui portent à réflexion Jésus est ce qui arrive quand Dieu parle sans obstacle dans un homme.

 Soyons des chrétiens qui savent offrir leur main pour caresser les Zachée de notre monde.  AMEN.

 

 

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Date: 
Vendredi, 1 novembre, 2013

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