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VENDREDI de la 19e semaine ordinaire (litaol9v.93)
Mtt 19, 3-12

Il Au commencement Dieu les fit homme et femme. Une page Évangélique écrit dans des mots d'une autre époque . Une page comme toutes les autres qui ne laisse personnes indifférentes. Une page qui malgré sa rigueur, continue a passionner toutes les civilisations, à mobiliser toutes les énergies. Une page qui ose parler de mariage et de virginité. Une page qui invite au don de soi et que Claire a longuement contemplé, elle qui a fait de la virginité le chemin pour aller vers Dieu.*

Aujourd'hui, vous en conviendrez , notre langage parle moins du don de soi que de recherche de soi. 'La primauté va dans le sens du centrage sur soi plutôt que de se décentrer vers autrui, de la recherche de l'immédiateté du plaisir plutôt que celle de la laborieuse et solide construction d'une relation stable.

Sur le terrain de l'amour humain, tout se passe comme si le chacun pour soi déferlait en vagues de plus en plus incontournables vers le délicat jardin des relations hommes-femmes. on fait alliance pour assurer nos intérêts psychologiques, pour prévenir l'angoisse de la solitude. Tout porte a affirmer que l'union-commodité remplace l'union-don mutuel. La mentalité de l'éphémère, je dirais presque du prêt à jeter après usage, envahie le monde de l'amour.

A ce mouvement de recherche démesurée de soi, cette Page de l'Evangile répond par le don de soi. Aujourd'hui le don de soi-même à l'autre ou à l'l'Autre dans la vie consacrée, est un achèvement et nous en sommes peutêtre incapable lance le poète Raimer-Maria Rilke.

Le don de soi transcende l'univers de l'obligation. La générosité déborde spontanément les règles comptables. Quand dans le couple ou dans la vie consacrée, le souci de l'égalité dans les rôles ou responsabilités devient dominant, c'est le signe d'une crise du don de soi. Que de livres écrits sur ces hommes et femmes qui aiment trop

Comme le rappelle Jacques Godbout dans son essai sur l'Esprit du don, la famille ou la vie communautaire demeure, malgré ses fêlures, le milieu naturel du don. Que ce soit la générosité de l'accueil quand l'autre tombe, la générosité du pardon quand aimer fait mal, la générosité de cette patience créatrice quand les rechutes surviennent, un tel don stimule et régénère.

A votre contemplation: Femmes consacrées, femmes vierges que vous êtes, époux-se unis l'un à l'autre par les liens du mariage, sachez que votre option de vie n'existe qu'en vues des noces éternelles. Dans l'une comme dans l'autre option, c'est par le don de soi qui nous y parviendrons. Le don humanise, divinise. C'est le don - et non la mentalité comptable, strictement égalitaire - qui nous rend semblable à Dieu. AMEN.

ACCUEIL: Comprenne ce matin qui pourra. Que ce soit dans le mariage ou la vie consacrée, un appel à se laisser consacrer par Dieu en vue des noces éternelles. Dans l'une ou l'autre option de vie, le Seigneur est ma joie

l'objet de tous mes désirs.(ct5:16)