1997-B-Sainte Anne Mtt 13, 11a-16-17- une foi a raconter
Année B : Samedi de la 16e semaine ordinaire (litbo16v.97)
Mtt 13, 11a-16-17 Héb : 11: 1-2.8-13 fête de Sainte-Anne : une foi a raconter
Grâce à la foi . Voilà qui décrit bien la place de cette femme Anne dans cette mouvance vers la plénitude des temps. Grâce à la foi. Anne a entrevu ce jour de la réalisation de la promesse. La folie du mystère annoncée depuis des millénaires habitait le coeur de cette femme. Elle connaissait les Ecritures. Elle vivait par anticipation les joies de l ' heure de Jésus. Anne : une femme fascinée par l ' avenir que lui réservait sa foi, fascination qu' elle a transmise à Marie, à son entourage.
Aujourd ' hui, notre Eglise qui en a fait la patronne du Québec, salut la foi de cette femme qui a su entendre et attendre la réalisation de la Promesse. La Bonne Sainte-Anne a pour nous aujourd ' hui un visage d 'écoute et d ' accueil, de propagandiste de la foi de ses pères. Elle a su transmettre le goût de l ' attente du jour de Dieu.
Comme Anne, nous sommes héritiers d ' une Parole, d ' une histoire de foi à transmettre. Comme elle nous avons mission de guetter l ' aurore qui vient ! Nous avons mission de la faire entrevoir, espérer à notre entourage. La foi, précise J-P 11 dans son encyclique sur la mission , s 'affermit lorsqu 'on la donne (RM2). Matthieu affirmait autrement la même chose. "A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux. Heureux vos yeux parce qu 'ils voient, vos oreilles parce qu 'elles entendent"
Grâce à la foi. La foi se transmet à la manière de la vie, comme la flamme qu ' on passe de flambeau en flambeau. Avouons-le. Il y a actuellement un malaise à dire sa foi. Les mots ne viennent pas, ne viennent plus. Notre foi semble devenue muette. Pire, elle semble ne plus rien dire à plusieurs. Nous n ' avons pas actuellement une foi très causeuse. On ne sait plus enseigner aux enfants de prier avant de se coucher. Notre foi serait-elle devenue silencieuse parce qu ' elle ne sait plus ressusciter de l ' intérieur, parce que la sève ne monte plus en nous, parce qu ' elle n ' a plus rien à dire à notre monde?
" La foi (Fernand Dumond une foi partagée , Ed., Lessentiel\bellarmin 1996 p.163) on ne l 'offre ni la reçoit à la manière d 'une thèse. Elle se reconnaît dans des personnes qui l 'assument. Des témoins, il en fut, il en est de toutes conditions : des hommes et femmes, des curés et des paysans, des savants et des ouvriers, des malades et des génies. C 'est avec eux que l 'on entend la parole de Dieu. ". Une récente enquête de Jacques Grand ' maison confirme que l ' on ne sait plus dire sa foi.
L ' Evangile c ' est une langue, moins elle est parlée autour de soi, moins on la pratique soi-même moins les mots viennent aisément. Ici, la langue de l ' Evangile est de moins en moins parlée, de moins en moins apprise au foyer, de moins en moins comprise.
Ce que l ' histoire de cette grand-mère Anne nous dit : il faut raconter pour ne pas oublier. Raconter "la Parole qui est tout près de toi, qui est dans ton coeur pour que tu la mettes en pratique " (Dt30 : 14) Monte en moi ces mots de J-P. Ferlant : Mets du feu dans la cheminée, de ce feu que Jésus est venu apporter sur la terre (Lc 12,9) Une fête-mémoire pour ne pas éteindre la mèche qui brûle encore (Mtt12,20) .
A votre contemplation : J 'ai cru, c 'est pourquoi j 'ai parlé (2Cor4 11 ). La parole naît du raconter. A l ' exemple d ' Anne que nos yeux s ' ouvrent et que nos langues se délient et nous pourrons avec admiration, émerveillement raconter aux générations à venir une histoire vraie d ' un salut qui, grâce à la foi, nous est donné en Jésus. Amen.