1995-C- vendredi 3e semaine ordinaire -Mc 4: 26-34 se souvenir du Christ
année C : vendredi de la 3e semaine ordinaire (litco03v.95
Mc 4: 26-34 SE SOUVENIR DE LA LUMIERE DU CHRIST
Souvenez-vous de ces jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ. Quand le combat de la souffrance est trop dur, quand les injures fracassent le seuil d'intolérance, quand notre solidarité n'en finit plus de susciter une opposition mortelle, quand notre joie de tout partager éveille soupçon et moquerie, quand nous connaissons les douleurs de la nuit de la foi, quand nous ne ressentons plus rien des bienfaits de la prière, "souvenez-vous" dit l'auteur de l'épitre aux Hébreux.
Il ajoute " Ne perdez pas votre confiance...vous serez largement récompensés". La vie semble plus souvent qu'autrement une promesse non tenue. Elle nous apporte qu'une minime partie des espoirs qu'on attendait d'elle. Quelqu'un attendait désespérément l'augmentation de 100$ du Bien-être.-.loyer et électricité dépassait déjà ce qu'il recevait- on lui annonce qu'il n'en est rien.." Souvenez-vous".
Malgré toute notre bonne volonté, force est de conclure que nous essayons d'aimer sans jamais pleinement y parvenir, que nous bâtissons la solidarité sans jamais pouvoir en contempler la fin, que nous nous engageons dans la pardon mutuelle en sachant fort bien que demain tout sera à reprendre. " Souvenez vous ". Devant les limites de nos actions, la fragilité de notre coeur, la tentation au désengagement est omniprésente.
Devant les défis dont parle la lettre aux Hébreux, il nous faut " tenir bon", nous rappeler que nous avons reçu la lumière du Christ. Souvenez-vous du grain de blé soumis à toutes les intempéries de la nature qui malgré la pluie, le soleil brulant, le gel, sans savoir trop comment, pousse tout seul.
Invitation non à lâcher prise, mais à la confiance. Jésus avise que le grain de blé échappe aux prévisions, aux calculs. "sans trop savoir comment". Et quand l'évocation du grain de blé jeté en terre représente quelque chose du Règne de Dieu, cela nous fait passer de l'admiration à la contemplation. Il en est du règne de Dieu comme d'un semeur.
A l'heure où tout se "programme" (quand on sait utiliser un ordinateur), ou tout se planifie, souvenez-vous que le mystère de Dieu -tant en nous-mêmes qu'en dehors de nous (1Cor3,9)- n'avance qu'au pas de Dieu, d'un Dieu infiniment patient. De l'émerveillement devant ce grain du blé qui pousse tout seul, il nous faut passer à l'attente confiante en face de la patience de Dieu devant notre oui souvent métigé et conditionnel à sa Parole.
A votre contemplation ces mots de la lettre de Jacques : Soyez patient.. le Seigneur attent patiemment le précieux fruit de la terre.(5,7) Le règne de Dieu est semé, germe dans le champ du monde. Il est en marche. Les épreuves, les contretemps, les échecs, les trahisons, la nuit, le noir, tout contribue à son avancement. Jésus a commencé tout petit avec quelques disciples. Aujourd'hui, ce sont toutes les Eglises du monde qui prient ensemble pour qu'elle devienne un grand arbre où les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid.(Mc 4:320). Amen.
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Jésus a commencé tout petit comme un grain de blé jeté en terre. Quelques disciples ont entendu son appel. Aujourd'hui, cette semaine, toutes les Eglises du monde s'unissent pour " partager la vie de Dieu"