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Année B : Vendredi de la 34e semaine ordinaire (litbo34v.97)

Lc 21 : 29-33 la venue du Fils de l ' homme

Si nous savions nous coler le nez sur le livre de la création, comme nous le suggérait la lecture de la Sagesse, si nous savions fermer les yeux, pour mieux humer l ' odeur de la colle qui s ' y dégage, nous comprendrions que ce livre vient à peine de sortir des presses de son Auteur divin. Plus, si nous poussions plus à fond notre appropriation de ce livre cosmique, nous y reconnaîtrions Celui qui lui a donné son imprimatur, son nihil obstat . Invitation de partir à la recherche d ' un univers, qu ' on a qu ' a regardé, déposé là tout autour de nous, comme on dépose une pile de manuscrits par terre, attendant que la prunelle avertie des lecteurs que nous sommes, puisse en parcourir la rédaction et s ' y laisser enivrer par sa beauté.

Tout bon Auteur sait qu ' un manuscrit se rendra le plus loin possible, s ' il trouve des remarqueux capable d ' en reconnaître, au-delà des imageries poétiques, son originalité et d ' en diffuser sa beauté. Tout bon Auteur sait d ' expérience comment il est difficile et merveilleux à la fois, dans un univers d ' internet, de réussir à faire voir aux remarqueux , aux navigateurs toute la beauté, la séduction que son livre révèle. Oui, l ' Auteur de ce livre cosmique nous conduit sur une vision à perdre souffle tant il y a de fraîcheur, de limpidité, d ' avenir la dedans. Lorsque vous verrez cela. Cette heure sera l ' heure de l ' adoration par excellence.

Pour atteindre l ' intangible, l ' impalpable que dégage la vision de ce lion, de cet ours, léopard ou encore de cette bête effrayante- il nous faut aller au-delà des personnages, de la forme, du style ; il faut ce talent - cette foi- qui réunit l ' émerveillement et l ' écoute. L ' écoute qui vient de la nuit (christus oct 97), qui conduit à une utopie inouïe : le rendez-vous ou tout commence. C ' est pas la fin, c ' est l ' arrivée comme un fils de l ' homme de celui qui vient conférer une royauté qui ne sera pas détruite.

Entre nos mains, nous avons un petit bijou du manuscrit Terre à lire, manuscrit qui nous parvient avec une rudesse de style, des imperfections de langage. Mais pour les remarqueux que nous sommes, ce manuscrit enivre notre regard . Que de cécité devant la vision de ce livre ! Nous sommes les cascadeurs d ' un entendement inouï qui nous pousse à élever la voix pour faire retentir l ' écho d ' une terre, d ' un ciel nouveau, de paroles qui ne passeront pas. Notre monde marche vers un éclatement ...de gloire. Ecoute inouïe ! Étourdissante !

Vous, montagnes et collines, vous plantes de la terre, vous océans et rivières, fauves et troupeaux , à lui haute gloire, louange éternelle. Ainsi se termine, comme elle l ' avait commencée, cette grande traversée qu ' a été cette année liturgique toute axée sur Jésus, sur ce Jésus qui nous offre maintenant son Esprit. François, dans des mots très beaux nous dit, à nous analphabètes devant cette beauté : Ce n ' est pas vous qui parlerez mais l ' Esprit de votre Père parlera en vous (François AP18b)

A votre contemplation : Regarder venir un salut qui ne vient pas de nous, mais qui est don de Dieu ; un salut qui ne vient pas des oeuvres mais de la foi (Eph 2:8-9). Voyez le figuier. Affirmer la beauté de ce manuscrit, c ' est un acte de foi et d ' espérance. Que notre lecture émerveillée de ce livre, que notre compréhension étourdissante de cette vision, nous enivre jusqu ' à faire de nous, dans ce monde crée où le mal et le bien cohabite, des cascadeurs d ' un état de fraternité et de louange au nom de celui qui est, était et vient pour les siècles des siècles. AMEN.

Des oreilles qui s ' ouvrent pour écouter l ' inouï ; pour écouter l ' histoire d ' une utopie que la foi nous fait espérer. Me voici, je t ' écoute pour mieux dire ce que je ne sais pas dire ; pour mieux/ parler du fabuleux Royaume de Dieu qui vient vers nous.