1999-A- Lc 9, 18-22-: Vendredi 25e semaine ordinaire -confession de Pierre
Année A : Vendredi de la 25e semaine ordinaire (litao25v.99)
Lc 9 : 18-22 confession de Pierre et annonce de la passion
Je commence ce matin par SA question : Pour vous qui suis-je ? J’ajoute MA question pour vous : quelle image vous faites-vous de Jésus ? Un Jésus social, psychologique, politique, ecclésiastique ? C’est à chacun de nous que Jésus pose maintenant SA question et nous invite à y associer notre image de Lui. A la fin de ce millénaire, dans une société qui a renoncé aux traditions et à la pratique religieuses, dans une société où règne l’indifférence à l’égard de Dieu, SA question résonne-t-elle comme un simple souvenir de notre lointaine enfance ?
SA question est importante parce que Jésus vit aujourd’hui parmi nous, en nous. Nous chrétiens, croyons que répondre à SA question nous transforme. Présentement beaucoup ont quitté l’Eglise mais je ne connais personne qui a renoncé à Jésus-Christ. On quitte l’Eglise parce qu’elle ne sait plus, peut-être, répondre à SA question pour elle-même. Pierre, toujours fougueux, avait une réponse instantanée : le Christ de Dieu.
Jésus aurait posé durant sa vie plus de 140 questions. Mais SA question ouvre sur son identité. L’on sait comment cette question de l’identité est importante. A noter que Jésus n’approuve pas la réponse de Pierre. Il ne lui dit pas : tu as raison, tu deviendras le premier pape. Il impose le silence comme pour nous indiquer que SA question se
répond dans un contexte de prière. C’est dans sa prière que Jésus a découvert, expérimenté qui il était. L’autorité de la question de Jésus laisse transparaître l’autorité de sa connaissance de lui-même. Répondre à la question de Jésus nous conduit à notre propre connaissance de nous-mêmes. Eviter d’y répondre, c’est perdre le sens de l’être humain. Invraisemblable et pourtant combien vrai, la connaissance de Soi est un fruit de notre réponse à SA question. Dès sa première encyclique J-P 11 démontrait comment Jésus est le chemin pour se connaître dans notre identité profonde.
Je vous repose SA question. Pour vous, qui suis-je ? Question rédemptrice parce que si nous l’écoutons dans le silence, la solitude, notre réponse nous guidera vers la découverte de nos origines. A son image et ressemblance, il nous créa. Question qui nous conduit au Père, qui nous entraîne jusque dans les profondeurs du mystère du Père révélé en Jésus. Ce fils d’amour (Col1,.3) en nous offrant SA question transforme notre identité en fils du Père. Répondre à SA question, c’est reconnaître, retrouver- en cette année qui lui est consacrée, un Père dont le Fils unique est dans le sein du Père(JN1,18). Jésus nous a donné SA question, je reprends les mots de François dans son commentaire sur le Notre Père, pour nous rendre heureux. Notre bonheur repose sur la conscience que nous avons de notre identité : Fils du Père. Vraiment par SA question, Jésus, se fait pour nous un chemin de vérité et de vie. Je suis le chemin et la vie.
Reconnaître le Fils pour devenir Fils du Père, lui ressemblant à ce point que le Père ne nous distingue plus de son Fils ; reconnaître l’identité Jésus pour éviter de rabâcher comme les païens (Mc6,7) ce Notre Père, cette prière qui contient tout l’Evangile (Tertulien); reconnaître en le Fils, la part la meilleure, que Marie a choisi jadis.
A votre contemplation : Vous que j’ai choisie, vous que j’appelle mes amis(Jn15,15) vous à qui il a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu (Lc8,10) vous qui croyez en Dieu, sachez, nous dit St Bonaventure que
le chemin qui mène à la patrie céleste consiste à connaître parfaitement le Christ et ajoute-t-il à l’imiter parfaitement. Une eucharistie pour que notre réponse transfigure nos vies jusqu’à lui devenir semblable. AMEN
ACCUEIL: Il ya la montagne du Thabor. Il y a celle des béatitudes. Mais il y a aussi ajoute St Bernard la montagne de l’oraison, celle où Jésus s’est retiré avant de poser à ses disciples SA question. Une eucharistie, ce jour, pour nous entendre poser une question rédemptrice parce qu’elle nous ouvre à notre identité profonde : nous sommes fils et fille du Père.