2007 - C : Vendredi 6e semaine Pâques - Jn 16, 20-23a - tristesse versus joie
Année C : vendredi 6ième semaine de Pâques (litcp06v.07)
Jn 16, 20-23a
« Tu es terre et tu retourneras à la terre! (Gn 3,28) Désormais dit Grégoire le Grand nous devons affirmer « tu es tere et tu es monté au Ciel avec le Christ ». C’est ce que nous « enseigne » l’Esprit qui vient pour que nous sachions quew « notre peine se change en joie (Jn16, 21) Pour que nous le voulions aussi. Il nous enseigne « le savoir et le pouvoir » et ajoute Antoine de Padoue, « si nous ajoutons notre pouvoir dans la mesure de nos forces, nos serons les temples de l’Esprit (1 Co 6, 19). » Se termine maintenant cet interlude pascal que sont ces quarante jours de manifestation sensible de Jésus. Ils étaient nécessaires pour fonder la foi des disciples. «Pendant 40 jours, il leur était apparu et les avait entretenus du Royaume de Dieu (Ac 1, 3) ». Durant tout ce temps, Jésus s’est attardé à attiser en ses disciples le désir du Royaume.
S’ouvre entre l’Ascension et la Pentecôte pour toute l’Église, le temps de l’attente de l’Esprit. S’ouvre le temps pour développer un bon feeling avec l’Esprit saint, « ce dispensateur des dons, lumière de nos cœurs », qui nous permettra de vivre de l’esprit du Royaume de Dieu jusqu’à le faire grandir dans notre temps.
Durant quarante jours, Jésus nous a donné à lire, grâce à saint Jean, ses notes intimes avec le Père. Il est venu nous rejoindre pour nous donner le goût de vivre en ressuscité, pour que coule dans nos veines son sang de Ressuscité, pour que nous ayons la Vie. Durant ces quarante jours, Il a fait surgir en nous le désir d’une terre neuve, d’une vie nouvelle, d’un peuple nouveau.
C’est cela qu’Il nous dit aujourd’hui : « encore un peu et vous me verrez » (Jn 16, 16) et… «Votre tristesse se changera en joie (Jn 16, 20) ». Notons qu’il n’est pas dit que notre tristesse sera éclipsée par la joie comme la lune éclipse le soleil ni qu’elle laissera place à la joie. Il est écrit qu’elle « se changera » en joie. Le lieu même de notre tristesse devient le lieu de la joie. Saint Paul confirme cela quand en captivité dans sa prison, il éprouva un débordement de joie.
Nous entrons dans le temps, cette très longue saison où Dieu en Jésus, comme le dira l’Évangile dimanche prochain, nous offre, comme dernier geste avant de quitter cette terre, sa bénédiction. « Il les bénit ». Pour Luc, c’est une autre manière – une très belle manière - de nous dire qu’Il nous transmet son Esprit. Notre culture a perdu le sens et l’aujourd’hui de cette bénédiction qui confirme notre appartenance à Dieu et nous autorise à l’annoncer. Bénir, c’est transmettre la vie, donner un pouvoir, une force, marquer à la fois une séparation et un lien nouveau, plus fort que la présence physique. Depuis notre baptême, nous sommes porteurs de cette bénédiction de Jésus qui accompagne le don de son Esprit. C’est cela être chrétien.
Séraphim de Sorov, qui jouit d’une thèse de doctorat sur l’Esprit saint, s’entretenant avec son disciple Motovilov, lui a confié cette parole extraordinaire : « L’Esprit saint recrée dans la joie tout ce qu’il effleure ». Tous les lieux de malheurs. En nous laissant effleurer par l’Esprit, nous transformons nos lieux de tristesse en lieu de joie. Nous sommes récréés à la joie. Nous sommes bénis « pour déborder de joie». «Pour acclamer Dieu par vos cris de joie (Ps 46)».
À votre contemplation : Pour recevoir cette bénédiction de Dieu qui « recrée et renouvelle la face de la Terre » (Ps103), et que chante la séquence de la Pentecôte, il faut que Jésus retourne vers son Père. Il faut que l’humanité de Jésus soit transformée par « cette gloire qu’il avait depuis le commencement du monde ». Entendons Jésus nous dire : « D’auprès du Père, je vous enverrai l’Esprit » (Jn 14, 16). Comme le dira Luc dimanche prochain « demeurons dans la ville,demeurons aux aguets autour de sa Table eucharistique, jusqu’à ce que nous soyons revêtus de la puissance de Dieu » AMEN
ACCUEIL : comme le dira Luc dimanche prochain, nos sommes porteurs d’une bénédiction personnelle de Dieu qui nous envoie dire à tous les peuples l’évangile de Dieu.