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Année B : Vendredi de la 5e semaine de Pâques (litbp05v.00)
Jn 15, 12-17 mon commandement... fête de St Philippe Néri

Nous sommes dans ces cinquante jours qui forment la grandiose fête de la résurrection. L’Évangile que je viens de proclamer nous fait entendre que pour Jésus aimer signifie que le Père passe avant lui et que les autres passent aussi en premier. En nous offrant un commandement nouveau, Jésus nous confie une mission impossible : AIMER comme lui, non pas avec des paroles, des discours, mais en acte et en vérité (1Jn3,18). A quoi bon dire que nous avons la foi si nous n’avons pas les oeuvres (Jac2, 14-17)

Celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère nous a dit Jean dans sa lettre (1Jn4,21) Si notre foi ne nous pousse pas à aimer, elle n'est pas la foi au Dieu d'amour ; Si notre foi ne nous pousse pas à faire vivre nos frères et soeurs, elle n'est pas la foi au Père des vivants. Jean ira jusqu’à appeler commandement nouveau le lavement des pieds. Il ajoutera comme pour mieux enfoncer le clou : On vous reconnaîtra pour mes disciples à l’amour que vous avez les uns pour les autres (Jn13, 34). L’apôtre Pierre donne un exemple concret quand il dit : pratiquez l’hospitalité entre vous sans murmurer, mettez-vous au service des uns des autres (1Pi4,10)

Il fallait une fameuse confiance en nous pour nous confier une telle mission. Mission impossible si nous oublions qu’il nous a promis le don de l’Esprit qui devient notre éducateur à l’amour. Oui, pour nous aimer à la manière de Jésus, il faut laisser l’Esprit nous éduquer à l’amour. Quand il viendra, il vous enseignera comment aimer. Pour nous donner de l’assurance devant une telle mission impossible, Jean ajoute notre coeur aura beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre coeur (1Jn3,19)

Pour aimer à la manière de Jésus, aimer avec ivresse, il nous faut du temps, beaucoup de temps - 50 ans c’est un minimum ! - Beaucoup de temps pour aimer à la manière d’un Dieu qui, dans sa personne trinitaire, nous éduque à la vie ensemble. Le Père nous a envoyé son Fils pour nous instruire sur le commandement de la charité qui existe en Dieu. La manière de vivre de Jésus avec nous est sa manière de vivre avec le Père. Le Père et moi sommes un. Quand nous réalisons que nous avons été choisis pour aimer comme Dieu que pouvons-nous faire d’autre que de chanter : Merveille que fit pour nous le Seigneur.

Cette mission de nous aimer devient le signe d’un monde nouveau. Elle donne une coloration de lumière et de fête à ce grand jubilé de remise de dettes. Elle s’appuie sur cette visite toute particulière de l’Epoux, ravi de la fidélité de l’Epouse à son Alliance d’Amour. Aimer: un grand jubilé. Au cœur de notre monde blessé, indifférent, dur pour les mal-aimé, l’amour devient SIGNE d’évangélisation, fruit du mystère pascal et trinitaire qui habite nos vies. L’amour devient SIGNE que nous avons pour demeure la maison du Père. Crucifiant, vivifiant. Chaque fois que nous aimons, nous proclamons le mystère pascal au même titre que l’eucharistie. Nous ne sommes pas appelés à un grand gala de l’excellence mais à celui de la perfection évangélique.

Il faut être un peu fou pour cela. Il faut être capable de débarquer de nos trains à grande vitesse, de nos autoroutes de l’immédiateté pour nous retrouver dans une Terre à fruit, que Jean appelle tantôt la Vigne, tant la Maison du Père. Cette page de Jean, voilà notre programme de Vie.

A votre contemplation : Jésus ressuscité nous confie son mode de vie. D’aller vers les autres dans une sorte d’extase parce que ce n’est plus moi qui vis, qui aime, qui souffre, c’est le Christ qui vit en moi. En voyant Jésus, nous voyons le Père. En écoutant Jésus, nous entendons le Père et l’Esprit. Puisse le monde voir et reconnaître ce Dieu en voyant que nos vies, nos comportements, nos actions quotidiennes sont façonnées à l’image du Père, du Fils et de l’Esprit. AMEN

ACCUEIL:

Seule la contemplation émerveillée du don de Dieu dit Eloi Leclerc peut nous arracher à nous-mêmes, dilater notre coeur et nous apprendre à aimer comme Dieu aime. Une eucharistie pour nous aider à vivre Plus en celui qui nous contemplons qu’en nous-mêmes.

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