2001-C: Vendredi 2e semaine Pâques - Jn 6, 1-15 multiplication des pains
Année C: Vendredi de la 2ère semaine de Pâques (Litcp02v.01)
Jn 6, 1-15 multiplication des pains
Quel beau texte que celui de saint Jean pour nous dire Pâques! A la veille de sa mort, Jésus nous a laissé une voie, une porte d’accès, une porte sainte pour faire mémoire de sa passion à nous aimer. Depuis trois millénaires, nous nous retrouvons chaque jour dans ce cénacle où, comme hier à ses disciples, Jésus nous redit en acte, tout l’amour qu’il a pour nous. Rien ne dit plus l’amour du coeur de Dieu que l’eucharistie (Elisabeth de la Trinité).
Mais de quel amour s’agit-il? Aujourd’hui ce mot “amour” se mesure trop souvent au bien qui nous est fait. Telle personne m’aime, telle personne est mon ami, si elle fait ce qui me plaît, si elle contribue à me donner ce que veux. Aimer aujourd’hui n’est pas gratuit. J’aime pour recevoir.
Ce n’est pas ainsi que Dieu nous aime. Son amour à Lui ne se mesure pas à son ardeur à nous faire plaisir Son amour à Lui vise à nous transformer en fils et filles de Dieu. Par la multiplication des pains, Jésus nous signifie son ardent désir de multiplier en abondance des fils de Dieu. La communion à ce pain nous fait un autre Dieu. Pâques- eucharistie, même trajectoire pour nous redire qu’Il n’a pas suffi à Jésus de donner goutte à goutte son sang mais qu’il s’est fait nourriture pour nous donner sa vie. Durant que l’on préparait sa mort, il se préparait à devenir nourriture. (St Thérèse des Andes). Nous sommes avec ce signe du pain multiplié en présence de ce mystère qui résume toutes les merveilles accomplies par Dieu (st Thomas d'Aquin, De sacr. Euch., chap. I). Mon corps, mon sang, je vous le donne, prenez et mangez. Inimaginable!
Contemplatives, contemplatifs, ne perdons pas le sens de ces mots, le sens de ce geste du pain multiplié: Dieu veut pour nous une qualité de nourriture plus saine que celle que nous voulons pour nous-mêmes. Dieu “souffre” quand nous ne mangeons par bien. Dieu désire pour nous la meilleur et la plus coûteuse des nourritures,.ce qu’il y a de meilleur. Nous nourrir de Lui-même. Ce sont des paroles presque insensées, inimaginables, des paroles qui se laissent digérer à force de les ruminer, jour après jour, à la manière d’un fruit que nous apprenons à déguster en le mangeant souvent.
Faisons-nôtre ce cri des disciples d’Emmaüs qui, au soir tombant, dirent à ce visiteur inconnu reste avec nous car le soir tombe sur notre foi, sur notre amour tiède. Reste avec nos jeunes qui ont faim de sens. Reste avec nos familles en recherche de stabilité. Reste avec ton Eglise pour l’aider à mémoriser que ce pain pascal proclame le futur qui nous est réservé. Reste avec nous jusqu’au jour sans déclin où nous serons les invités d’une eucharistie sans fin pour y vivre une intimité mystique. Cette conviction là repose sur une trahison: dans la nuit où il fut trahi dit Paul. A ceux qui l’ont livré, Jésus leur offre son immense amour. Tel est le sens profond de ce pain pascal qui est autre chose qu’une nourriture diététique mais qui nous fait créature nouvelle.
A votre contemplation: Heureux les invités aux noces de l’agneau pascal. Heureux ces nouveaux chrétiens qui, dans cette nuit de Pâques, ont communié à ce pain de vie. Heureux ceux et celles qui dans leur faiblesse se laissent combler par ce Dieu-nourriture. Donne-nous Seigneur de ce pain qui vit et nous fait vivre. Donne-nous Seigneur de ce vin qui réjouit ton Eglise. AMEN
Accueil :
Nous ne pouvons pas clamer la résurrection de Jésus si nous ne pouvons pas voir Jésus dans l’Eucharistie. Impossible de le voir comme le Vivant si nos yeux n’en percent pas sa présence dans ce pain multiplié pour nous. Une eucharistie pour se laisser toucher par sa présence pour mieux, avec des yeux de Pâques, le reconnaître dans cette foule en attente d’une nourriture pascale.