2009-B- Jn 5, 1-16- Mardi 4e semaine carême - nous laisser surprendre par Dieu
Année B: Mardi 4e semaine CARÊME (litbc04M.09)
Jn 5, 1-16
NOUS LAISSER SURPRENDRE PAR DIEU
Qu’est-ce qui peut bien unifier entre eux Paul et le paralysé malade depuis plus de trente huit ans? Réponse simple, mais bouleversante : les deux ont été surpris par Dieu qui s’est trouvé sur leur passage. N’est-ce pas aussi – je dis bien – ce qui pourrait nous arriver, à nous aussi, durant ces jours de retraite? Paul, persécuteur de Dieu et ce paralysé immobile, autre manière de parler de cette terrible épreuve de l’acédie, c’est vous, c’est moi qui ont besoin d’être surpris, foudroyés, réveillés par le passage de Dieu.
Dieu nous surprend dans la tempête. Il nous surprend comme le paralysé au terme d’une traversée de bien des nuits. Il nous surprend après avoir marché longtemps dans la nuit de la foi pour reconnaître, enfin, qu’il est là, pour reconnaître, enfin, la lumière de sa présence, là où tant d'autres ne voient rien.
En nous, il y a des paralysies qui foudroient, nous empêchent de marcher depuis des années. Ces paralysies sont physiques, émotionnelles, relationnelles, spirituelles. Mère Térésa a passé plus de 35 ans de sa vie dans un trou noir, une terrible nuit de foi qui la paralysait, l’enfermait dans une souffrance qu’elle appelait ses ténèbres. Elle ne voyait rien, ne ressentait rien, n’éprouvait rien. Elle attendait que Jésus passe et lui dise : lève-toi et marche. Elle identifiait ses ténèbres au j’ai soif de Jésus qui sur la Croix avait soif de se savoir aimé du Père, de nous. Elle les offrait pour son œuvre, les Missionnaires de la Charité.
Jésus n’a cessé de surprendre. Il a surpris les apôtres se débattant sur une mer agitée. Il a surpris lorsqu’il s’est invité chez Zachée. Il a surpris la foule parce qu’il ne parlait pas comme tout le monde. Il a surpris Pilate par son silence. Il nous surprend à nous aimer jusqu’à nous demander d’aimer comme lui. Que dire de sa naissance surprenante, étonnante dans une crèche? Il nous surprend comme un voleur dans la nuit. Et chacune de ses surprises sont des manifestations qui continuent et confirment sa présence à nos cotés. Dieu n’est pas venu pour disparaître, mais pour nous surprendre.
Ce qui nous tient en route, c’est cette vision dont parle Ézéchiel, ce torrent, ce fleuve infranchissable et qui nous dit : as-tu vu, fils d’homme? Ce qui nous tient en marche, c’est de savoir que Jésus continue de surprendre par sa vitalité, lui pourtant qu’on dit mort. Qu’il continue –nous le verrons cet après-midi et c’est ce qui a fait culbuter Paul à devenir Lui – de nous aimer malgré et dans nos trahisons. Plus abondent nos méchancetés, plus abondent ses grâces à notre endroit. Y-a-t-il plus grande surprise que cela?
Et Jésus nous surprend en nous offrant son Pain pour que nous puissions transmettre au monde la joyeuse nouvelle du salut (Oraison).AMEN.