2007-C- Vendredi 1e semaine après Noël - Jn 1, 43-51 Nathanaël, je t’ai vu
Vendredi 1ière semaine après Noël (litcn01v.07)
Jn 1, 43-51 Nathanaël, je t’ai vu
Ce passage de Jean est magnifique et merveilleux.
Magnifique : Le mystère de la Parole qui était auprès de Dieu, qui était Dieu, « le Verbe de Dieu qui porte tout ce qui existe (He 1,3) », a voulu naître parmi nous pour se faire voir. La Parole qui était là, dès la création du monde mais qui na pas été reconnue, s’est rendue visible à nos yeux pour éviter d’être ignoré de nous. Par la voix des anges, Elle s’est faite voir aux bergers, les premiers adorateurs de l’Histoire. Par un astre étincelant, elle a mise en marche du lointain Orient des riches rois mages en recherche de la Vérité. Pour ne pas à travers les âges, être oubliée, la Parole elle-même s’est faite appel, manifestant ainsi ce grand mystère de la bonté divine, pour habiter en nous, pour nous habiter aussi par son regard sur nous. «Je t’ai vu.» Qu’il est magnifique cet appel de «l’Agneau qui enlève le péché du monde!» Qu’il est magnifique ce regard qui confirme l’annulation de notre lourde dette à son endroit et qui nous consacre d’allégresse par une onction indélébile qui a fait dire à Charles de Foucauld «que vous êtes bon mon Dieu.»
Merveilleux : Ce qui est merveilleux : Philippe a vu et a fait voir. Ce qui est merveilleux : le voir pour le suivre, le chercher pour le trouver, le désigner pour le nommer. Ce sont des mots fondateurs d’une grande intimité avec Jésus. Ce qui est merveilleux : plus nous sommes avec Jésus, le connaissons de l’intérieur, plus nous découvrons en Lui, le Trésor tant recherché, plus nous devenons « parole » authentique, désireux de partager de Trésor avec l’humanité. Philipe n’a pas offert un sermon à Nathanaël qui doutait que quelque chose de bon puisse sortir de Nazareth. Il lui a simplement dit : «viens et tu verras.» Ce qui est merveilleux : Plus nous nous enfonçons dans cet appel, plus nous devenons des appelants à notre tour. Des appelés qui appellent. Plus nous laissons ce regard « je t’ai vu » nous saisir, plus nous Le contemplons, plus nous devenons des « dons » de Dieu à notre monde. Ce qui est merveilleux : la Parole qui nous appelle nous fait devenir « Parole », qui le présente à notre monde. « Croire parce que nous sommes vus.» C’est très beau. Que pouvons-nous voir de plus grand?
Contemplatives, contemplatifs, ce qui est magnifique et merveilleux à la fois, c’est d’offrir aux Nathanaël de notre monde, ceux et celles qui nous disent : peut-il sortir quelque chose de bon chez les croyants ? la réaction de Philippe : « viens et tu verras. » Ils deviendront des apôtres de Jésus. Des Barthélemy. Le faire aimé comme il nous a aimé, Le faire voir comme il nous a vu « sous le figuier » «non pas avec des paroles et des discours » mais en faisant que nos vies deviennent « la ‘parole’ la plus authentique sur Dieu que nulle ne peut remplacer. » (P. Carballo, ofm, message Noël 2006) Jean ajoute dans la 1ière lecture : « En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité.» C’est la plus belle homélie à faire entendre. Nous devons avoir la mentalité de Jésus qui a montré le Père, de Philippe qui a montré le Fils. Et l’Esprit maintenant nous pousse à Le montrer, Lui qui est là au milieu de nous.
À votre contemplation : « si nous sommes heureux dans notre foi, d’avoir été vu, nous nous sentirons obliger d’en parler aux autres. » (Benoît XV1, évêques de Suisse 7 novembre 2006) Nous ne pourrons jamais appeler, éveiller à la foi notre monde, nos proches - qui avouons-le ne connait que des rumeurs sur le Dieu de Jésus-Christ - si nous n’en vivons pas intérieurement. Sans avoir été perturbé par son regard, nous risquons d’être des cymbales qui font du bruit mais qui n’introduisent pas dans le Royaume où brille une Lumière sans déclin. Comme l’exprimait l’oraison tantôt « Seigneur sois la lumière de ton peuple et brûle toujours son cœur aux splendeurs de ta gloire, alors il n’hésitera plus à reconnaître son Sauveur. » Amen