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 Année B : Vendredi de la 20 e semaine ordinaire (litbo20v.03)

Mtt 22,34-40 ménageons sur tout sauf sur l'amour

Cette page est au cœur de l'Évangile. Elle jette aussi beaucoup de discrédit, elle est au cœur de la contestation qui assaille l'Église. «  Voyez comme ils s'aiment » « Je croirais si ce n'était des chrétiens ». (Nietchez ) « Qu'avons-nous fait de ce précepte » demandait récemment un député réagissant à la position romaine sur l'opportunité comme État d'élever au statut de mariage des unions déjà reconnues de gens de même sexe? Il faisait allusion à des comportements de prêtres trop longtemps tenus cachés qui ont fait et font tellement mal à l'Église américaine et la nôtre. Quel est le plus grand commandement ? Il s'agit pas ici d'un précepte pour les autre s.

L'appel de Matthieu est comme le cour d'eau d'une rivière. Il ne cesse jamais. Il nous faut constamment confronter, se donner un esprit critique sur notre manière de vivre cette page. Pour éviter qu'elle ne devienne lettre morte, ne prenons jamais pour acquis qu'elle est acquise en nous. Entre nous. Entre la DIRE et la VIVRE, il y a un écart. Entre la religion du livre statique et celle d'une Parole qui est un livre qui parle par le corps, la langue, la pensée, la vie, il y a un écart. Cette page, il faut la dire par la langue, par nos comportements. Elle demande a être vue pour qu'elle devienne croyable. A moins que je ne touche .. disait Thomas à moins que je ne vois..

Matthieu nous lance un appel au prophétisme (faire entendre et faire voir) qui sera toujours une parole rafraîchissante parce que nouvelle, créatrice, régénératrice. Une Parole que Marie dont nous faisons mémoire ce jour, n'a jamais laissé vieillir en son cœur. Comme elle, ne prenons pas un coup de vieux de cette parole. Nous n'avons jamais fini de croître. N'ayons pas peur d'un prophétisme qui s'ouvre sur une mystique de l'amour, de la vulnérabilité.

Aimer cette page et la faire aimer nous rend vulnérable à toutes les critiques. Que nos vulnérabilités sont grandes devant cette invitation à faire de ce commandement, la manière de vivre. Pourtant elle demeure la béatitude la plus recherchée. Oui ménageons sur tout sauf sur l'amour répétait l'évêque Charlebois, omi, au début du siècle dernier. «  Si la mort nous enlève la vie, l'amour nous redonne la vie. Si la mort nous dépouille de nos corps, l'amour nous restitue un corps nouveau. Si personne ne résiste à la mort. L'amour en est plus fort et ouvre sur la mort de la mort » (Beaudoin le ford, lecture jeudi 18 e semaine ordinaire).

Se donner une vie Habitée par cet appel sans rien imposer. Se donner une vie qui ne sait que faire cela : aimer. «  Dans l'Église, je serai l'amour. » Pour y réussir un tant soit peu, il nous faut comme Marie, nous retrouver silencieuse pour écouter ce qu'Il a tant à nous dire, Lui qui nous offre à devenir ce qu'il a été pour nous. Si nous pouvions un instant soupçonner l'intensité du ravissement qu'a eu Jésus à nous suggérer cette manière de vivre qui est celle existant en Dieu. Cette page est une invitation à renoncer à changer le monde mais à changer de monde.

A votre contemplation : Rien n'est impossible à Dieu, sauf de nous obliger à faire de cette page le centre de nos vies. À l'heure où nous vivons dans un monde qui a perdu la voie ( avec un e et un x ) de l'amour, que Marie, née de l'Amour, soit pour nous, notre Église la voi(e)x qui clame que Dieu est amour, que celui qui aime est né de Dieu et il connaît Dieu (Acclamation) AMEN.

Accueil : Quant aux contemplatifs, quel amour que le leur ! C'est toujours un amour très ardent sans quoi ils ne seraient pas de vrais contemplatifs. Ces mots de Thérèse d'Avila demeure un grand projet, une grande symphonie inachevée. Un appel à faire voir par nos vies