2001-C: Vendredi 2e semaine Carême -Mtt 21, 33-43. Vigneron homicide
Année C: Vendredi de la 2e semaine du Carême (litcc02v.01)
Mtt 21, 33-43. Vigneron homicide
Les Archives Nationales des États-Unis nous rapportent une conversation qui s’est tenue il y a plus de 150 ans, entre un officier du gouvernement américain et le chef d’une puissante tribu amérindienne: (nez percés)“ Pourquoi ne voulez-vous pas d’écoles? ” demanda l’officier. “ On nous y apprendra à avoir des églises ”. “ Pourquoi ne voulez pas avoir d’églises? ” “ On nous y apprendra à nous quereller à propos de Dieu ”. Et le chef ajouta: “ Nous ne voulons pas apprendre cela. Nous pouvons bien nous quereller parfois avec les hommes au sujet de réalités de la terre; mais nous ne voulons pas nous quereller au sujet de Dieu; nous ne voulons pas apprendre cela. ”(Tiré de: Dee Brown's "Bury my Heart at Wounded Knee", pp. 300-302).
Quelle belle manière pour dire autrement les textes de la liturgie d’aujourd’hui! Nous ne voulons pas apprendre cela. Notre histoire sainte en est une de querelle au sujet de Dieu. Que de dispute entre nous sur la manière de servir Dieu! Au temps de Jésus, pharisiens, sadducéens, docteurs de la loi, chacun à leur manière croyaient connaître Dieu, sa loi. Chacun prétendait posséder la vérité sur Dieu. Mais tous ignoraient l’essentiel: Dieu avait à coeur sa vigne.
Dans nos profondeurs comme faisant partie de nous-mêmes existe une histoire de combat contre Dieu. Choisit la vie ou le mal! Hier c’était Adam. Aujourd’hui, c’est nous qui n’épargnions pas son fils. Nous sommes- et c’est là ce qui me fait mal dans cette parabole - des tueurs de Dieu. Les vignerons ont reconnu le Fils mais ne l’ont pas accueilli. Voilà l’héritier.
Paradoxe, ce combat contre Dieu est devenu le combat de Dieu Pour que nous apprenions cela, ce fils nous a dit Paul dans sa lettre aux romains s’est fait miséricorde de Dieu jusqu’à faire de nous des vases de miséricordes. Dieu nous a supporté avec beaucoup de patience afin d’en tirer des vases de miséricorde en nous faisant connaître la richesse de sa gloire. La passion de Dieu pour sa vigne (nous) est venue éteindre la révolte en nos coeurs jusqu’à nous transformer en vases de miséricorde(rm9, 23)
Le Fils, témoin fidèle du Père, s’est avancé au milieu d’un champ saccagé, remplie, par nos guerres fratricides d’ossements desséchés (Ex37). Il est venu nous dire je suis la vigne, mon Père est le vigneron. En mourant, il a laissé jaillir la paix nouvelle en rémission de toutes nos violences. Une page qui affirme que la violence, les querelles n’auront pas le dernier mot. Inscrite en nous, faisant partie de nous, cette violence-là est devenue la pierre angulaire pour manifester au grand jour l’oeuvre de Seigneur.
A votre contemplation: nous ne voulons pas apprendre cela. François nous en indique le chemin lui qui toute sa vie, a chassé la violence en se faisant doux, pacifique jusqu’à accepter dans la joie- la joie parfaite - d’être non-reconnu par les siens par une nuit glaciale. Il contribua ainsi à répandre, dans la vigne du Seigneur, l’amour là où il y a la haine; la paix là où il y a la guerre. Dans son coeur transfiguré, il trouva des mots transfigurant. Une eucharistie pour devenir, avec frère François, des chantres d’un chant de son amour pour sa vigne (Is5, 1) AMEN
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Entendre Dieu nous dire je vous envoie mon fils. Voilà le merveilleux destin de Dieu qui a connu beaucoup de rebuffades et d’échecs au cours de notre histoire, dite sainte. Mais entre Dieu et nous, l’échec n’est là que pour mieux laisser triompher l’amour de Dieu pour sa Vigne. Demandons pardon pour nos contributions personnelles à ne pas reconnaître son fils.