2004-C- Vendredi 19e semaine ordinaire -Mtt 19, 3-12 retrouvons nos origines.
Année C- Vendredi de la 19 ième semaine ordinaire (Litco19v.04)
Matthieu 19, 3-12 retrouvons nos origines.(mariage et célibat)
Un Dieu qui serait une seule Personne ne serait pas un Dieu Amour car Il n'aurait personne à aimer. Notre Dieu – un et trois - dans son essence même, dirait les philosophes, est indivisible, inséparable. Aucune des Personnes ne peut répudier l'Autre. Notre Dieu, par nature, dans son être profond est "non-divorçable". Nous, humains, sommes à ce point à l'image de ce Dieu que le récit biblique sur nos origines affirme qu'il n'est pas bon pour la personne humaine "d'être seule". Dès l'origine, Adam a été un "Adam-Ève".
Dès notre origine, notre personne individuelle, notre être profond, notre identité est une identité "conjugale". Dans nos "je", il y a la pré-existence d'un NOUS CONJUGAL qui –à la manière du NOUS TRINITAIRE - ne supprime pas les personnes ni nos individualités. Nous avons été crées à l'image consubstantielle du Père, du Fils et de l'Esprit pour "la gloire de Dieu" précise Jésus dans sa prière sacerdotale. Ainsi s'exprime le récit de nos origines. Mais, dès nos origines aussi, co-existe dans ce NOUS CONJUGAL – au delà et bien avant le fameux récit de la pomme - ce poids d'être de nos limites : "à l'homme, il dit" " à la femme, il dit". (Gn3,16-17).
Contemplatives, c'est cette vision originelle qui inspire cette page de Matthieu. Désormais, uni nuptialement, l'homme et la femme deviennent des icônes, des "THÉOPHANIES" de Dieu, des théophanies de l'Église. St Jean Chrysostome écrit aux époux "quand l'homme et la femme s'unissent dans le mariage, ils n'apparaissent plus comme quelque chose de terrestre, mais comme l'image de Dieu lui-même". "Vous ne ferez plus qu'un". Comme chez Dieu, cet amour mutuel ne peut être répudié. Cela est "contre-nature". C'est du "non-sens". Nous sommes créés "co-être" " communion" affirme Cyrille d'Alexandrie.
Devant cette page sainte, devant ce grand mystère pour citer Paul (Ep5,32), ce grand projet originel, nous pouvons comprendre cette réponse de Jésus " vous n'avez pas lu l'Écriture" et sa remarque qui dissipe toute ambiguïté : "au commencement il n'en était pas ainsi" qu'il vient de répondre à ses interlocuteurs. Nous pouvons et devons aussi comprendre que la réussite de ce projet originel n'étant pas facile, toute répudiation est "pardonnable"… "en raison de votre endurcissement" . Dit autrement en raison de notre "poids d'être", la répudiation se "comprend" et se pardonne.
Devant cette culture de la répudiation que nous côtoyons, il nous faut murmurer longuement, patiemment les mots de la 1 ière lecture " Moi je me ressouviendrai de mon alliance, celle que j'ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse… Je rétablirai mon alliance et tu sauras que je suis le Seigneur " (Ez, 16,60) jusqu'à ce qu'ils deviennent prière. Rien, aucune contestation, aucune crise, aucune culture du divorce si mondiale soit-elle, ne viendra altérer ce grand mystère de nos origines. Nous sommes dans notre être profond "conjugal" comme Dieu est dans être profond " trinité". Cela ne peut être répudié.
Pour restaurer cette page qui donne de la perspective au mariage civil, au sacrement du mariage, pour lui redonner tout son lustre, il faut dépasser l'institution qui comme au temps de Jésus, pose problème pour faire entendre un appel d'offre: devenir des icônes de ce "parfait sacrement" (St Ephrem le Syrien) qui dit tout l'amour de Dieu pour nous..
À votre contemplation ces mots de l'acclamation:" accueillez la parole de Dieu: ce n'est pas une parole humaine. C'est vraiment Dieu qui vous parle" ( 1Th2,13). Notre Dieu est rencontre de Personnes. Il est émerveillement devant l'Autre, extase d'Amour. Nous, humains, sommes appelés à vivre cette ressemblance. Oui, il est grand ce mystère de l'amour humain. AMEN
ACCUEIL: Pour saluer mon retour chez vous, un retour à nos origines. Au commencement, il n'en était pas ainsi . A l'heure où notre société questionne la nature même du mariage, portons à Dieu tous ces couples qui vivent au quotidien ce grand mystère de l'amour humain.