2008-A : Chaire de Pierre et Paul - Mtt 16, 13-19
Année A : Vendredi de la 2ième semaine du CARÊME (litac02v.08)
MTT 16, 13-19 CHAIRE DE SAINT PIERRE
Deux regards sont posés sur Jésus. Un regard humain, celui de la foule ; un regard inspiré par l’Esprit de Dieu, celui de Pierre. Le premier, ce n’est pas banal, voit en Jésus un prophète, quelqu’un qui parle au nom de Dieu. Le second reconnaît en Jésus beaucoup plus, infiniment plus qu’un prophète. Il reconnaît en Jésus, le Fils du Père. Le « Je Suis ».
Ces deux regards coexistent toujours. Hier, c’était dans l’Aréopage d’Athènes à l’occasion de la prédication de Paul. Tant que l’Apôtre parlait du Dieu « qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve » tous l’écoutaient. Lorsqu’il commença à parler de Jésus Christ « ressuscité d’entre les morts », celui que Pierre vient de déclarer « Tu es le Messie », Paul se fit répondre « nous t’entendrons là-dessus une autre fois » (Ac 17, 22-30).
Aujourd’hui, beaucoup de chrétiens voient en Jésus un grand prophète. Un être suprême. D’autres, envers et contre tout, professent la foi de Pierre, la foi de l’Église : « Tu es le Christ ». Pour clamer cela, il faut comme Pierre, avoir fréquenté Jésus, vivre d’un cœur à cœur avec Lui. C’est de ce lieu là, du plus profond de notre être, que jaillit la profession de foi de Pierre. La nôtre aussi : «Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ».
Contemplatives, contemplatifs, en appelant Simon à devenir Képhas, Jésus lui confirme que c’est à travers ses trahisons, ses hésitations, que sa foi deviendra un « roc » inébranlable. Pierre nous montre comment la route des dangers comme celle de nos éloignements de Dieu peuvent se transfigurer en déclaration de foi profonde. Jésus bâtit son Église sur la « pierre » de la foi que nous professions plutôt que sur nos reniements. « Sur cette pierre– c’est ainsi que saint Augustin paraphrase les paroles du Christ – je bâtirai la foi que tu as professée. Je bâtirai mon Eglise sur le fait que tu as dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »
Nous avons ensemble mission de tenir vivante la flamme de notre foi. Malgré les bouleversements d’hier, d’aujourd’hui et de demain, il faut entendre la voix de Jésus qui exprimait sur la Montagne du Thabor, « n’ayez pas peur, je suis vainqueur du monde. » « Ce qui nous fait chrétiens de profession, c’est la foi en Jésus. Ce qui nous fait chrétiens de pratique, ce sont les souffrances » (Jean de Bernière-Louvigny,) à ne pas vivre intégralement ce que nous professons. Voilà qui dit tout le mystère de la chaire de Pierre dont nous faisons mémoire aujourd’hui. Nous pouvons tomber, c’est humain, mais notre foi est roc inébranlable.
À votre contemplation, la compassion de Jésus pour Pierre, son geste d’en faire le « roc » sur lequel il bâtit son Église, dit ce que Dieu est pour nous : Berger miséricordieux. « Avec lui, rien ne saurait me manquer » (Ps). Son regard bienfaisant sur Pierre, Jésus l’a confié à son Église pour que nous l’ayons à portée de main.
C’est en étant « saisis par le Christ » que nous aurons nous aussi, des yeux pleins de compassion, des « yeux ouverts » (St Bernard) pour Le reconnaître jusqu’à clamer comme Pierre, « tu es le fils de Dieu » « Tu as les paroles de la vie éternelle. » AMEN
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Date:
Jeudi, 1 mai, 2008