2006-C- Vendredi 2e semaine avent -Mtt 11, 16-19 une gloutonnerie admirable
Année C- Vendredi 2e semaine de l’AVENT (litca02v.06)
Mtt 11, 16-19 une gloutonnerie admirable
Cette saison de l’Avent avec ses lectures sur des figures prophétiques de l’Ancien Testament, attire notre regard sur l’entêtement des prophètes comme Isaïe, Jean-Baptiste à faire voir à un plus grand nombre possible le salut de Dieu. Progressivement, ces lectures éveillent, réveillent nos sens sur Son « apparition » dans notre histoire, dans nos vies. Ce qui étonne et nous émerveille à la fois : ce grand désir de Dieu demeure intact, infrangible malgré les ravages, les horreurs de nos déchirements, nos refus à l’accueillir.
Ces lectures confirment la « gloutonnerie » de Dieu à « venir nous sauver » (Ps 84). À qui veut les relire, elles offrent « un enseignement salutaire ». Ces textes ne sont que l’aurore avant l’apparition du Soleil qui se manifestera en évitant toute forme de puissance qui pourrait nous séduire, tout éblouissement qui pourrait nous aveugler. Ils nous font entrevoir que Celui qui vient n’est pas seulement la Bonté qui élève mais celle qui relève.
Et quand il est « apparu » chez nous ce Dieu, Matthieu laisse entendre – et j’utilise un langage populaire- qu’Il ne levait pas les yeux sur un bon repas. Les preuves abondent où Jésus ne refusait aucune invitation allant même jusqu’à les provoquer (Lévi, Zachée). Son goût, son besoin de convivialité était si démesuré qu’ils lui valurent les critiques acerbes des docteurs de la loi. Ce qui a fait dire à Jésus cette étonnante déclaration : « Le Fils de l’homme est venu. Il mange et il boit et on le dit glouton, ami des publicains, des pécheurs ».
La table est un lieu où Jésus, à défaut des invités qui se sont récusés, a convié tous les humains, fussent-ils marginaux, excommuniés, rejetés (Mtt 22, 8-10). Elle offre une porte pour entrer dans le jardin de nos vies. Elle ouvre sur la joie d’une rencontre cœur à cœur. Elle permet à Jésus d’éveiller à un « enseignement salutaire qui peut nous guider sur le chemin où nous marchons » (1ière lecture)
Contemplatives, contemplatifs, cet « enseignement salutaire », la « gloutonnerie » de Jésus nous révèle quelque chose de grand : le désir de Dieu de nous gratifier de sa miséricorde. « Il est venu pour que sa miséricorde apparaisse avec plus d’évidence (Saint Bernard, sermon pour l’Avent)». Ne soyons pas comme les gamins de l’Évangile, insensibles à la flûte de cette musique. Dansons de joie pour sa gloutonnerie à nous sauver.
Quelle est admirable cette condescendance de Dieu à nous chercher ! Quelle est grande notre dignité humaine d’être recherché par Dieu! « Qu'est-ce donc que l'homme, Seigneur, pour en faire si grand cas, pour fixer sur lui ton attention ? » (Jb 7,17). Oui « heureux l’homme qui se plaît dans la loi du Seigneur » (Ps)
À votre contemplation : Dieu ne peut résister à la vue de notre détresse. Il entend nos clameurs. « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge ». La terre déborde de la bonté de « Celui qui se tient à notre porte et qui frappe » dans l’attente qu’on lui ouvrira nos portes pour qu’Il puisse manger avec nous, nous faire voir sa faim d’être avec nous et d nous savoir enivrer de Lui. « Si quelqu'un m'ouvre, j'entrerai et je mangerai avec lui, et lui avec moi ». Que notre cœur se dilate à admirer cet empressement de Dieu à nous offrir sa « gloutonnerie », sa miséricorde. Pour ceux et celles l’accueille, elle se transforme en rédemption. En eucharistie. AMEN
Accueil :
Nous exercer à désirer Dieu qui vient en oubliant ce qui est en arrière, en étant tendu vers l'avant, Une eucharistie pour nous préparer à aller à la rencontre du Seigneur.