2009-C : Vendredi 2e semaine avent -Mtt 11, 16-19 – A quoi jouons-nous nos vies?
Année C : Vendredi 2e semaine de l’Avent (litca02v.09)
Mt 11, 16-19 – A quoi jouons-nous nos vies?
Il me semble que ce texte parle de nous autres. Il parle de nos manières de vivre. Nous vivons nos vies comme si tout ce passait dans une cour de récréation entre deux groupes. Le premier groupe a tourné les talons aux autres nous avons joué de la flûte, vous n’avez pas dansé (Mt 11,17). Le deuxième groupe reproche au premier : nous avons entonné un chant funèbre et vous ne vous êtes pas frappés la poitrine. Et Jésus ajoute telle est cette génération. J’ai l’impression en lisant ce texte que nos vies risquent de se passer dans une cour de jeu. A quoi jouons-nous?
C’est la génération à laquelle s’adressait Jean-Baptiste, une génération où le divertissement était partout. C’est aussi la nôtre. Nous vivons d’émotion, de jouissances faciles qui s’évanouissent dès la première contrariété. Nous vivons le plus souvent dans l’illusion, celui du monde des apparences et non des réalités (Saint Robert Bellarmin, 1542-1621)
La vie de la plupart des chrétiens écrivait déjà René Rapin au 17e siècle, a si peu de rapport à leur croyance. On ne peut voir sans gémir qu’ils aient tant d’affections pour leurs affaires et tant d’indifférence pour leur salut. Il ajoute Quel esprit d’erreur nous possède, pour vivre si peu chrétiennement. Saint Ambroise au 1Ve siècle déplorait que les fils de la désertée sont plus nombreux que ceux de l’épousée. Nous vivons du rien dans le rien (Spes Salvi #2), sans espérance et sans Dieu (Ep2, 12). Nous vivons en nourrissant de « petites espérances » qui ouvrent sur le vide disait Benoît XVI dans sa dernière encyclique. Nous vivons sans savoir à quelle vie nous sommes appelés, incapables de prêter l’oreille et de préparer nos cœurs à la bonne nouvelle de ce temps de l’Avent. Il nous est demandé de renoncer à nos chimères pour opter pour la vraie richesse, celle dont Jean Baptiste nous présentera dimanche prochain.
Ce qui fait que Jean-Baptiste est grand, c’est son appel à nous convertir à nos profondeurs; à redécouvrir ce qu’exprimait Isaïe une route pure, appelée la voie sacré (Is 35 ,8). La route pure, c’est la force de la joie de l’Évangile pénétrant nos vies. Le chemin de la joie vient vers nous. Ce qui devrait nous rassurer, c’est qu’elle est donnée à des terres stériles, des cœurs stériles.
Cette page est une invitation – et c’est tout l’appel de l’Avent – à découvrir le chemin de la vraie joie qui est autre chose que le divertissement. Si tu avais vient de nous dire la 1ière lecture attentif à mes commandements, ta paix serait comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mort, ta postérité serait comme le sable (Isaïe 48 18). Paul nous donnera dans la lecture dimanche prochain, l’ordre de la joie : laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie (Phi4, 2) : Joie de pouvoir célébrer le Dieu sauveur ; joie de Marie qui a vécu dans la chambre nuptiale de l’Esprit (Saint Jean de Damas, 675-749, moine, docteur de l’Église) ; joie de savoir que le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse…Il dansera pour toi avec des cris de joie comme aux jours de fête (lecture de Sophonie 3,16 dimanche prochain)
À votre contemplation une question : à quoi nous accrochons-nous ? À quoi jouons-nous nos vies? La venue de Jésus est à la fois une promesse de bonheur et une menace angoissante : Menace de crever nos baudruches c’est-à-dire nos vies sans consistances, qui occupent nos pensées. Promesse de bonheur si nous savons entendre le Christ frapper à notre porte. Sois vigilant, de peur qu’à l’arrivée du salut (de la joie), l’Époux ne reparte parce que tu l’aurais laissé dehors (Saint Augustin). Sois sans crainte à dit l’ange à Zacharie dans le temple. Sois sans crainte, Marie, à répéter le même Ange Gabriel. Soyons sans crainte d’ouvrir nos portes à la joie car nous avons trouvé grâce auprès de Dieu.
Lors du premier Noël, toutes les portes étaient fermées pour Marie et Joseph parce que personne n’avait remarqué que la joie annoncée se réalisait devant leurs yeux. Demandons à Marie qui était plus en Dieu qu’en elle-même et qui ne peut rien nous refuser, de tenir la porte de nos cœurs ouverts à la joie qui vient. AMEN.