2003-C-Mtt 9, 27-31- Vendredi 1e semaine avent - un grand projet humanitaire
Année C: Vendredi de la 1 ière semaine de l ' Avent (litc01v.03)
(Mtt9, 27-31) UN GRAND PROJET HUMANITAIRE
« Encore un peu de temps » Qu'avons-nous fait de cet appel d'Isaïe à ne plus nous entraîner à la guerre si nous voulons marcher vers un Avenir de Lumière, une Terre où éclate justice, harmonie, entraide? Notre terre gémit des douleurs d'un enfantement à une vie d'harmonie entre nations, voisins, familles. Nos yeux ne voient que des scènes de désolation qui nous viennent de tous les coins du monde.
Contemplatives, vivre ensemble, toutes races et religions confondus; vivre ensemble sur une Terre pacifique, habitée par un « temps nouveau »; vivre ensemble dans l'attente d'un jour de libération et pourquoi pas d'un Messie qui sera autre chose que l'arrivée d'une superpuissance envahissante, d'un Messie qui agira à la manière de ce roi sans garde et sans armée; c'est le grand rêve de l'humanité.
Le Dalaï-lama répète que « le destin de chacun est indissociable de celui de tous» . Des paroles à signer comme chrétiens. Des paroles d'un temps d'Avent. De solidarité en solidarité, nous arriverons à l'unique et premier Solidaire de nos vies: Ce Christ hier, aujourd'hui et demain.
Il ne suffit pas de lire ces textes d'Isaïe d'un appel à une Terre libérée de toute emprise de domination, il faut en être habité par l'intérieur. Pour voir venir Celui qui est déjà venu, pour édifier cette Terre paradisiaque entre nous, il faut « enlever l'obscurité des yeux de notre âme » ( Simplicius), cesser de tout analyser en terme de guerre, de terrorisme, refuser de devenir aveugle et sourd afin de mieux profiter de la vie. Quand je ne vois pas ce qui se passe, ça ne m'affecte pas entendons-nous souvent dire.
C'est quand ce qui est mal fait mal (Lytta Basset) que le Salut est bienvenu et que se fait entendre le cri des aveugles. Comme hier, beaucoup cherche à nous faire taire, à détourner notre attention vers autre chose que Noël. Il faut redoubler d'effort, crier plus fort notre désir d'une terre neuve. Aie pitié de nous! Surgit alors la question de Jésus: « croyez-vous que je peux faire cela? »
Ce temps d'hibernation de la foi est aussi un temps de grâce. Ainsi le désir de faire plaisir, de donner et de recevoir, de porter attention à l'autre que nous offre cette saison de Noël, sont des signes avant coureur d'un autre désir: celui de vivre autrement, de naître à autre chose, de reconsidérer ce que nous sommes, de réapprendre que si un jour du temps Dieu est venu dans le monde, c'est à partir de ce que nous étions devenus. Le visage de Dieu en Jésus peut être à nouveau redessiné, sculpté dans les cœurs..
Nous exercer avec tous les peuples et populations opprimés à expérimenter le salut comme une manière de vivre non plus menacée par la peur, l'angoisse mais comme une certitude d'une foi vécue dans le clair-obscur et non par la vue (2 Cor5,5-7) Notre terre est une terre à sauver. « Encore un peu de temps, très peu de temps ». (1 ière lect)
A votre contemplation: « le plus beau doit encore venir » (Cyrille de Jérusalem) Que toute vallée soit comblée, que toute montagne (orgueil) soit abaissée. Ce plus beau qui est à venir est de « reprendre la stature que nous avons quand nous sommes déchaussés ». (Mère Térésa).
Accueil: ce que nous entendons ces jours ci c'est une espérance folle : réconciliation universelle, dépassement de toutes divisions, des incompréhensions et des vieilles rancoeurs, Tout ce que nous entendons fait rêver d'une Terre Neuve où il fait bon vivre ensemble dans la justice et la paix.