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2005-B-Mtt 9, 27-31 -Vendredi 1e semaine Avent -aie pitié de nous, Seigneur

 Année B : vendredi de la 1ière semaine de l’Avent (Litba01v.05)
Matthieu 9, 27-31 Isaïe 29, 17-24

Accueil : « Mon cœur est prêt mon Dieu, mon cœur est prêt ». Être prêt à laisser tout ; être prêt à Le chercher Lui Jésus pour lui-même et non pour nous-même ; être prêt à nous occuper que de Lui, à ne voir que Lui, à consentir à devenir Lui. Être prêt à crier aie pitié de moi Seigneur parce que nous avons de la difficulté à « laisser ce moi pour Toi, à passer de moi à Toi. » (Marie de la Trinité)

« Je vois tout ce qu’a fait mon Dieu, mais je ne vois pas mon Dieu qui a fait tout cela ». Ces mots de saint Augustin nous pouvons les faire nôtre en ouvrant ce temps de préparation à nous donner des yeux capables d’être prêt non seulement de voir « tout ce que tu as fait » mais aussi de « voir mon Dieu qui a fait tout cela ». De voir mon Dieu « qui vient éclairer les yeux de ses serviteurs » (Acc).

Au contact quotidien avec un monde qui se regarde lui-même, nos yeux risquent d’être obstrué par des « corps étrangers ». Spontanément nos regards se laissent distraire par le tsunami publicitaire qui nous inonde, par le scintillement de lumières et décorations qui « nous éloigne de la splendeur de ta gloire éternel.» Dans un tel contexte d’éblouissement, d’aveuglement, le cri des aveugles est le nôtre : « aie pitié de nous, Seigneur. » Pour voir ce « Dieu qui a tout fait cela », il faut porter « une grande attention au-dedans » pour éviter toute dispersion. Il faut nous détacher de nos « vouloirs » qui nous aveuglent.

La grâce des grâces n’est-ce pas de rendre nos yeux aveugles, de mettre nos cœurs à l’abri de tous ces appels à la surconsommation pour mieux crier notre besoin de Jésus qui passe dans nos vies. Nos yeux sont assaillis par une forêt d’images, d’intérêts personnels. Ils souffrent d’ennui, ce fléau dont souffrait le peuple d’Israël qui ne pouvait voir ce que voyait le prophète Isaïe : « encore un peu de temps et le Liban se changera en verger. Encore un peu de temps et les pauvres gens exulteront à cause du Dieu saint d’Israël. » Nos yeux s’habillent souvent de cataractes jusqu’à ne plus voir ni apprécier que «nous habitons la maison du Seigneur et que nous verrons sa bonté sur la terre des vivants » (Ps)

Perdu dans cette jungle que sont nos chiendents de désirer tout avoir, il est devenu difficile- pourtant c’est notre travail premier ici- de laisser le Christ faire en nous tout ce qu’il veut. « Laisse-Moi faire en toi tout ce que Je veux» (Marie de la Trinité) « Enfoncé dans le péché » dit Guillaume de saint Thierry, « je n’ai pas réussi jusqu’à aujourd’hui à mourir à moi-même pour vivre de toi, pour adhérer à toi par la vision de ton visage. »

Contemplatives, contemplatifs, l’image du buisson ardent nous redit aujourd’hui comme hier que seul des « pieds déchaussés », des cœurs libres, libérés de tout intérêt personnel, des cœurs qui laissent « tout, tout, tout » (Marie de la Trinité) peuvent s’approcher et voir ce Dieu qui brûle de nous voir tenir en Sa présence.

Le désaveuglement de nos regards s’apprend par la pratique au quotidien de l’extase qui est en quelque sorte une « immolation » de notre regard, une « sortie » de nous-même pour ne voir que Jésus. Ce fut l’attitude des aveugles. Ils ont immolés leurs aveuglements. Ils ont tellement ressenti la joie de voir Jésus qu’ils en ont oublié la recommandation de n’en rien dire.

Notre foi en Celui qui vient peut transfigurer le visage du monde en épiphanie de Dieu. Nous avons comme travail de désirer qu’il soit tout en nous et non seulement nous serons tout pour Lui mais nous contribuerons à ouvrir les yeux et les cœurs de notre monde à la seule richesse qui compte : la naissance de Dieu en nous.

À votre contemplation, nous donner durant les prochaines semaines un environnement de silence pour qu’Il nous parle au-dedans, Lui être présent au-dedans ; pour nous disposer à naître à une vie renouvelée : Dieu fait toute chose nouvelle. Puisque nous ne pouvons pas invoquer nos mérites que le Dieu qui vient aie pitié de nous et dispose nos cœurs à reconnaître l’Invisible pour Le rendre visible à notre monde AMEN.


 

 

Évangile: 
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Date: 
Mardi, 1 novembre, 2005

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