2011-B-Mtt 9, 27-31- Vendredi 1e semaine avent- nous voir un peu moindre qu'un Dieu (Ps 8)
Année B: Vendredi de la 1ière semaine AVENT (Litba01v.11)
Matthieu 9, 27-31 : NOTRE GRANDEUR: NOUS VOIR UN PEU MOINDRE QU'UN DIEU (Ps.8)
Dieu nous a fait naître après la venue de son Fils. Il nous a fait naître sous des cieux nouveaux, une terre neuve, améliorée, rachetée au prix de sa vie. C'est une évidence. Plusieurs, dans les temps anciens, ont désiré voir ce jour de Dieu où fut répandue cette rosée rafraichissante du matin. Un jour du temps, le ciel est venu à notre rencontre. Admirable métamorphose de l'un dans l'autre ! Un jour du temps, un rameau (Is 11, 1)est sortid'une souche quasiment morte, réduite à rien, celle de Jessé de la lignée de David, et qui s'appelle le fruit de la terre. C'est ça le Messie. Admirable discrétion de Dieu !
Questions : quel profit en tirons-nous ? Quelle joie imprenable en manifestons-nous ? Que faisons-nous de cette évidence, de cette étincelle de lumière, de ce pas de Dieu venant à notre rencontre ? L'inouïe est de saisir que cette grande et belle annonce de la rencontre du ciel avec la terre passe, repose sur notre capacité de voir dans une parole de chair, toute humaine, toute fragile aussi, la Parole faite chair. La Parole, fut-elle celle du Verbe de Dieu, demeure une parole morte si elle ne nous traverse pas, ne nous transperce pas. Les aveugles de l'évangile ne se possédaient plus, n'existaient plus tant ils avaient laissé pénétrer profondément dans leur cœur la Parole passant sur leur chemin. D'où leur cri rempli d'espérance.
Il faut marcher de longues heures, souvent dans les ténèbres de la foi, pour comprendre cette exultation de joie impossible à retenir malgré l'interdiction formelle de Jésus que Matthieu nous fait entrevoir dans son bref passage. Cette page est notre histoire avant d'être un récit à comprendre. L'erreur serait de croire qu'elle ne s'adresse qu'à des aveugles, des non-voyants.
Notre cœur est fait pour être tellement extatique que nous ne pouvons pas, comme les aveugles, ne pas annoncer la nouvelle. Nous sommes faits pour déborder de cette joie de voir et de faire voir notre terre devenir le ciel de Dieu. Quand beaucoup prennent part à la même joie, observe avec clairvoyance Augustin, la joie de chacun devient plus abondante parce que tous s'enflamment les uns les autres. Comme il est beau de voir courir [de joie] les messagers de la Bonne nouvelle (Rm 10, 16).
Saintetés, Dieu passe sur nos routes à chaque instant pour accomplir au fur et à mesure que nous pénétrons, avançons dans la foi en lui, ses promesses. Jamais, dit François de Sales, personne n'a été trompée par Jésus. Aujourd'hui, toute cette semaine d'ailleurs, autant dans l'évangile que dans la première lecture, il nous promet la joie. Quant aux aveugles, sortant de l'obscurité et des ténèbres, leurs yeux verront (Is 29, 17-18). Que tout se fasse pour vous selon votre foi (Mt 9, 29). Si tu crois dans ton cœur, disait Paul en la fête d'André, l'apôtre, alors tu seras sauvé (Rm 10, 9).Jésus est venu et vient ouvrir nos yeux sur cette certitude, si nous lui faisons foi, qu'il offrira à nos yeux un regard pénétrant (Nm 24, 3).
Aujourd'hui au terme de cette première semaine de l'Avent, Dieu veut que nous le voyions venir à notre rencontre. Nos yeux, nos cœurs ne sont faits ni pour les ténèbres ni pour avoir peur de la lumière, mais pour marcher dans la lumière (Jn 12, 36). Et la lumière qui ouvre à la joie, c'est une Parole, toute frêle, à écouter, à réveiller en nous chaque matin, celle l'antienne du Psaume (26/27) tantôt : le Seigneur est ma lumière et mon salut...il est le rempart de ma vie.
Dieu suscite en nous la foi pour que nous criions vers lui, pour que jamais plus la tristesse et l'angoisse nous habitent. Venez, montons à la montagne du Seigneur (première lecture, lundi Is 2,3). Voici ton chemin, prends-le nous dira Isaïe demain (Is 23, 21).
À votre contemplation : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Celui (et j'ajoute seulement une petite addition à un verset du Coran) qui sauve un seul homme [par la joie] est considéré comme s'il avait sauvé tous les hommes (5, 32).Tel est le chemin pour annoncer aujourd'hui celui qui vient nous sauver. AMEN