2000- B : Vendredi 11e semaine ordinaire - Mtt 6, 19-23 le vrai trésor, la lumière intérieure
Année B : Vendredi de la 11e semaine ordinaire (litbo11v.00)
Matthieu 6, 19-23 le vrai trésor, la lumière intérieure
Avant de redescendre de la Montagne où il venait d’éveiller la foule sur cette la loi nouvelle que sont les Béatitudes, Jésus y va de quelques recommandations dont celle d’éviter de se laisser aveugler, de se laisser guider par tous ces trésors extérieurs sur notre route. N’amassez pas de trésors sur la terre. Il ne s’agit pas ici de les ignorer, de les mépriser mais de cesser de les traiter comme prioritaires, de dépendre d’eux pour vivre pleinement heureux.
Au lieu de voir ses trésors comme des choses à envier, à désirer ardemment, sur lesquelles évaluer nos richesses, Jésus propose de fonder nos vies à partir du dedans inaccessible aux voleurs et dont personne ne peut manipuler à leur guise. A nous qui vivons dans une culture tributaire de l’avoir, de la prospérité et du confort jusqu’à l’extrême, ces paroles ont une résonnance un peu “folle folle”. Il nous faut beaucoup d’astuce, d’imagination pour contempler le trésor caché au-dedans de nous tant la course au trésor extérieure captive et fascine à la fois.
Partir à la recherche du vrai trésor exige de se donner des yeux qui voient vraiment clairs. Des yeux qui creusent par en dedans, qui nous arrachent, nous dépouillent de la culture de l’avoir. Nous pourrons alors dire avec saint Paul : ce n’est pas moi qui vit mais le Christ qui vit en moi. L’urgence est de donner un centre à notre vie, un centre vers lequel tout converge, un centre qui dynamise notre quotidien L’urgence est de trouver le chemin du dedans, aller jusqu’au centre du coeur, là où nous nous éveillons à soi et à Dieu ( LE SAUX Henri, in Eveil à soi, éveil à Dieu, p.10)
Le vrai trésor se nomme Christ qui est au centre de nos vies parce que notre vie se retrouve au centre du coeur de Dieu. A qui sait regarder en profondeur, les richesses extérieures font des géants aux pieds d’argile. A qui sait de donner des yeux clairs, dans le tréfonds de nos profondeurs nous sommes renouvelés grâce au Christ pour devenir des créatures nouvelles. Dépouillez-vous dit Paul de vos vieux trésors, de vos vieux agissements, revêtez le Christ (Col3, 9-10)
Pour amasser des trésors dans le ciel, il nous faut briser les amarres qui nous retiennent et nous rendent esclaves des trésors que les mitent rongent pour apprendre à développer cette autre culture que nous offre l’eucharistie : culture du dépouillement à la manière de Jésus, unique sauveur du monde, pain de vie nouvelle. Culture qui nous élève, nous change, nous transfigure à la ressemblance de Dieu. L’humanité, déclarait Jean-Paul 11 aux Vêpres ouvrant cette longue semaine du Congrès eucharistique, s’arrête devant le plus grand des prodiges, trésors. Dieu se fait nourriture pour apaiser la faim du monde entier. Quelle merveilleuse contemplation que voir ce trésor, cette culture du pain de vie descendu du ciel que personne ne peut nous enlever. Quelle admirable transformation, ce pain apporte à ceux et celles qui l’assimilent en eux comme une vraie nourriture et une vraie boisson (Jn 6.55) Se donner des yeux pour voir que ceux qui mangent mon corps et boivent mon sang ont la vie éternelle. (Jn 6.54).
A votre contemplation : si ton oeil est vraiment clair. Partir à la recherche de trésors purement extérieurs conduit à haïr sa vie parce que toujours insatisfait de ce que nous avons. Partir à la recherche d’un trésor impérissable conduit à une eucharistie sans fin. AMEN