2000- B - Vendredi 3e semaine Carême- Mc 12, 28b-34 : aimer, loi nouvelle
Année B : Vendredi de la 3e semaine du Carême (Litbc03v.00)
Mc 12, 28b-34 : aimer, loi nouvelle
Quelle page merveilleuse ! Quelle parole judicieuse ! Dieu nous a crée libre non pour le péché mais pour que nous ayons la gloire de partager sa manière d’aimer. Ce qui est encore plus merveilleux (la première lecture nous la redit), notre péché n’a pas entaché, entamé l’amour de Dieu pour nous. A mi-chemin de ce temps -jubilé de réconciliation - voici une loi sans tache (St Bernard), un joug suave, un fardeau léger : tu aimeras. A bien y penser la loi de Dieu est beaucoup moins lourde que celle qui sort de nos coeurs. En pratiquant cette page, nous ne sommes pas loin du Royaume de Dieu.
Page merveilleuse par sa clarté, sa simplicité. Tu aimeras. Nul danger qu’une construction posée sur un tel terrain s’enlise. Page merveilleuse par le respect de notre liberté. Dieu propose ce qu’il y a de meilleur mais non contre notre gré. Une loi imposée n’est pas de tout repos. Tout se joue dans la disposition de notre coeur car du coté de Dieu aucun problème. Page merveilleuse par son appel à la générosité. Dieu élève notre amour mutuel à l’égal de notre amour pour Dieu. Dit autrement, je reprends les mots de Zundel l’homme=Dieu. Ce Dieu qui n’est qu’amour (François Varillon) nous offre sa manière d’être et de vivre. Tout ce qui est en Dieu peut, par libre choix de notre part, être désormais en nous. L’Amour est Dieu et don de Dieu à la fois.
Écoute, Israël. Écoute, Eglise du Christ. Écoute, toi fille de Madame Claire : tu aimeras. C’est la voie supérieure, l’autoroute qui nous conduit en ligne directe chez Dieu. Prends garde de ne jamais oublier ce que tes yeux on vu (Dt4, 8, mercredi dernier) Vous conviendrez avec moi qu’il est beaucoup plus facile de se haïr que de s’aimer. Ce matin, il ne s’agit pas pour la x ieme fois de conjuguer le verbe aimer, encore moins de le bêler, il s’agit de délivrer l’Amour comme l’affirme Maurice Zundel des limites où nous l’enfermons, des caricatures dont nous l’affublons pour qu’enfin Il puisse à travers nous se communiquer à tous. Délivrer l’amour du rétricement dans lequel nous l’enfermons.
Faire mourir en nous, spécialement en cette année jubilaire - tout ce qui peut rétrécir l’Amour. Un exercice quotidien (Thérèse de Lisieux) à ne jamais perdre de vue, un joug léger. Monte en moi ces mots de Jean de la Croix que je traduis à ma manière celui qui aime mon Fils je le comblerai du même amour que j’ai pour mon fils (écrits divers p.87). Il faut goûter ces paroles dans le silence
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Contemplatives, ce Dieu à aimer de tout son coeur, de toute son âme et de toutes ses forces, nous ne le possédons pas encore. Nous ne pouvons que le désirer, d'un désir qui est une tension de toute notre personne vers ce Dieu qui nous invite à lui devenir semblable. Désirer d’une ardeur toute spirituelle aimer comme Dieu.
A votre contemplation C’est une grande chose que d’aimer à condition de savoir éviter son propre intérêt parce que d’une manière subtile mais réelle nous cherchons tous notre propre intérêt (Ph2, 21) mais la charité ne cherche pas son propre intérêt. (1 co13, 5). Le progrès dans l’amour est toujours lié à un plus grand désintéressement. Aimer d’une façon désintéressée, gratuite. Cela nous rendra fragile, vulnérable à l’autre. Le seul fruit de l’amour, c’est de faire exister l’autre. J’aime pour aimer, j’aime parce que j’aime.. Une eucharistie jubilé d’amour d’un Dieu qui s’est livré pour nous. AMEN
Accueil: L’amour de Dieu dit saint Augustin est premier dans l’ordre de la prescription, l’amour du prochain est premier dans l’ordre de la pratique (St Augustin lect,3 janvier. Au bréviaire) A mi-chemin vers Pâques, une page évangélique qui nous redira que nous sommes toujours des débutants quand il s’agit d’aimer Dieu et notre prochain.