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Année C: Vendredi de la 3e semaine du carême (litcc03v.01)
Mc 12, 28-34 aimer

O Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à Vous écouter afin de tout apprendre de vous Ces paroles d’Elisabeth de la Trinité sont les nôtres ce matin, nous qui voulons entrer plus loin dans le mystère de cette loi nouvelle. Contemplatives, avons-nous cette passion de l’écoute? Éprouvons-nous ce besoin de nous taire, de tout apprendre de Jésus, d’écouter pour aimer? Jésus recentre toute la loi sur ces simples mots: écoute Israël.

Jésus ramasse en un seul mot les 613 prescriptions de la profession de foi du peuple juif (Dt.6, 4-9; Lv. 19,18) Cette loi de Dieu, écoute, Jésus l’a réalisée dans sa personne même. Il nous en a montré le visage humain et divin. Une loi à deux faces. Face humaine qui se laisse voir dans les attitudes et comportements de Jésus avec la foule, les docteurs de la loi, ceux et celles qui manigancent sa mort. Face divine aussi qui se laisse soupçonner par l’intimité intense entre ce fils du charpentier et ce Fils de Dieu. Deux faces indissociables dans un seul visage.

Jésus ajoute que depuis que Dieu en Lui a pris chair, depuis le premier Noël de l’histoire, nos visages humains sont le chemin pour écouter Dieu, le chemin de cette loi nouvelle. Le visage de ton frère, c’est le visage de Dieu. Cela oblige à nous vider de nous-mêmes. Jean Tauler disait: si tu sors complètement de toi-même, Dieu et sa loi entreront tout entier; autant tu sors, autant il entre, ni plus ni moins. Se vider de nous-mêmes pour faire toute la place à ce Dieu qui se laisse voir dans le prochain. Une telle écoute est très exigeante car elle exige de partir en guerre contre nous-mêmes, de se désarmer de nous-mêmes. C’est la loi qui résume toute la loi.

Une telle profondeur d’écoute fait peur aussi. Désormais à qui nous demande de voir Dieu, il nous faut leur dire: Va dehors, observe, tu y verras beaucoup de pauvres, d’aveugles, de déprimés, si tu ne trouves pas Dieu dans leurs yeux, tu ne le trouveras nulle part ailleurs. Voir dans les visages, Dieu qui nous parle jusqu’à l’aimer comme Dieu sera toujours une oeuvre inachevée. Dans le cri écoute-moi, que j’entends chaque jour en consultation, je traduis sans me tromper une autre demande: aime-moi comme je suis, sans me dire quoi faire.

Nous écoutons souvent les mots avec attention, exactitude. Mais nous supprimons le visage qui parle en le prenant au piège des mots. C’est le visage parlant, le visage habité, illuminé par la parole qu’il faut écouter. Loin d’être une simple technique écouter sera toujours une symphonie inachevée, une ouverture du coeur à l’autre. Comme la Parole, écouter est un glaive qui ouvre sur l’intimité et qui fait vivre.

Contemplatives ne faisons pas semblant d’écouter cette loi. Pire, évitons de croire que nous écoutons cette loi alors que souvent nous ne retenons que les mots sans chair, sans visage humain. Par ce commandement, Jésus place dit le théologien U. Van Balthasar, la justice social au sommet des priorités comme signe de l’accomplissement de l’amour. Ceux et celles qui agissent ainsi ne sont pas loin du royaume des cieux. Jésus a aimé son Père comme fils d’homme. Il nous a aimé comme Fils de Dieu. Il peut donc avec autorité affirmer que le commandement de l’amour est unique. Il est en sa personne le parfait accomplissement de cet amour en faisant le don extrême de sa vie, jusqu'à l'extrême de l'amour (Jean 13, 1).

A votre contemplation: Dieu nous choisis pour écouter comme lui. Notre amour, notre affection, notre tendresse ne peuvent être divisé entre Dieu et les autres. Il n’y a aucun sacrifice qui peut remplacer cette loi nouvelle. Une eucharistie pour entendre Dieu nous dire: tu n’es pas loin du royaume de Dieu. AMEN

accueil:
Tu ne veux ni offrande ni sacrifice, mais tu as ouvert mes oreilles (ps39). Entendre ce matin Jésus nous dire qu’aimer vaut mieux que toutes les offrandes et sacrifices. Une eucharistie, en union avec sainteté Edith - déjà 5 ans- pour dire Voici je viens pour faire mienne ta loi nouvelle.