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2012 -B - Mc 12, 13-17Mardi 9e semaine ordinaire - des effigies de Dieu

Année B : Mardi 9e semaine ordinaire (litbo09m.12)
Mc 12, 13-17 : Dieu, et si c'était nous dans notre être profond ?

Rendez à Dieu. La réponse de Jésus soulève une question : de quel Dieu s'agit-il ? De ce Dieu dont les humains sont « l'inventeur» ? De ce Dieu des juifs, des musulmans ou des chrétiens ? De ce Dieu «énergie» dont nous parlons tellement aujourd'hui ou encore principe créateur de toute chose ? De ce Dieu souverain bien d'Aristote ou celui que la raison ne peut ni prouver ni démentir ? (cf. Frédéric Lenoir, Entretiens avec Marie Drucker, Dieu,  Laffont  2011, p. 166 et 182).

Jésus, dans sa réponse, pose la vraie question qui dépasse de loin les religions et qui s'adresse autant aux croyants qu'aux incroyants ? Elle rejoint la réflexion que faisait Einstein : dites-moi ce que vous entendez par Dieu ? Dieu, ce mot est si «mystérieux» que Maître Eckhart dans un sermon (# 52)  affirmait : prier Dieu qu'il me délivre de « Dieu ».   
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Certains pères de l'Église voient dans la réponse de Jésus une parabole sur Jésus lui-même. Jésus, en réponse à une question piégée, semble dire : vous savez reconnaître l'image et le nom de César sur cette monnaie mais moi dont vous voyez le visage et les gestes, dont vous entendez mes paroles, reconnaissez-vous qui je suis ? Reconnaissez-vous que je suis l'image parfaite de Dieu ? Reconnaissez-vous que mes paroles sont des paroles de Dieu ? Reconnaissez-vous que je suis la monnaie frappée à l'image de Dieu ?

La réponse de Jésus n'est pas reposante et celle qu'en donnent les Pères de l'Église encore moins. Jésus fait plus que séparer ce qui était à son époque culturellement uni, la religion et l'état. En invitant avec subtilité ses interlocuteurs à reconnaître en sa personne humaine qu'il est, le visage de Dieu, Jésus ouvre un vaste chantier jamais terminé, toujours en progrès, celui de l'identité de Dieu et de notre propre identité. De quel Dieu parlons-nous ? Qui sommes-nous, nous, humains ? À cette question centrale, Maurice Zundel offre cette réponse: l'homme=Dieu. Nous pourrions ajouter - et cela aussi est « mystérieux» - Dieu=l'homme. Le Verbe s'est fait chair.

Montre-moi la pièce de monnaie ? Cette demande est révolutionnaire et demeure une «révolution» à qui l'entend telle que posée par Jésus. Elle donne de la profondeur profonde à chacune de nos vies. Nous sommes l'effigie de Dieu. Que nous ne soyons croyants ou pas, chrétiens ou musulmans, de couleurs noires ou blanches, asiatiques ou africains, nous sommes, parce qu’humains, des «images» de Dieu (cf. Gn 1, 26). Dieu est notre être affirme l'auteur du nuage de l'inconnaissance. De tout temps, l'être humain perçoit qu'il existe en lui une étincelle divine (op.ci. p. 168).

Tu es homme, ô chrétien. Tu es donc la monnaie du trésor divin, une pièce portant l'effigie et l'inscription de l'empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? » Tu réponds : « De Dieu. » Je te réponds : « Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui ? » (Saint Laurent de Brindisi, XVIIe siècle, docteur de l'Église).

Notre être profond, notre profonde identité est d'être des créatures à l’effigie de Dieu comme Jésus est lui-même en sa personne l'effigie exprimant le Père (He 1, 3). Dieu, dit Paul dans un de ces raccourcis qui frappe l'imagination, a destiné ceux qui le connaissaient par avance à être l'image de son Fils (Rm 8, 29). Notre grandeur est d'être des ennoblis de l'esprit de Dieu. Nous sommes cette pièce précieuse, cette pièce royale, cette terre nouvelle (1 Pi. 3, 12) même si nous ne serons jamais l'être de Dieu, vivant parfaitement à sa ressemblance en bonté, compassion, délicatesse, en offrande de nos personnes en hostie vivante (Rm 12, 1).   

Saintetés, un lien vital nous unit à Dieu (Gs 19, 1). Saint Jean écrit que celui qui mange de ce pain devient comme le Vivant un vivant. Une eucharistie pour devenir ce que nous contemplons, pour être ce que nous sommes : le corps du Christ, son effigie aujourd'hui. AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Dimanche, 1 juillet, 2012

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