2000- B : Mc 10 : 1-12 -Vendredi 7e semaine ordinaire-l’amour nuptial de Dieu
Année B : Vendredi de la 7e semaine ordinaire (litbo07v.00)
Mc 10 : 1-12 exigence du mariage : l’amour nuptial de Dieu
Je ne vous apprends rien. Le mariage connaît présentement des difficultés majeures. Il semble qu’il soit aujourd’hui plus difficile qu’hier de demeurer ensemble. Mais une réalité existe et souvent passé sous silence : la réussite de la vie à deux est faisable. Des couples en sont témoins. Ils ne font pas de bruit ceux-là. Quand on leur demande la recette de leur longévité ensemble, la réponse est simple : Ils ont choisi d’aimer. Ils ont choisi de passer de l’amour-passion à l’amour-amitié. Ils ont choisi de vivre la dépression normale de la vie ensemble comme occasion de développer ce que j’appelle une compassion amoureuse.
Nous parlons tellement des échecs de l’amour que nous finissons par oublier que l’amour c’est d’abord une réussite, la grande réussite de Dieu. Au commencement Dieu créa l’homme et la femme. Ce fut la première correspondance de Dieu, première image de Dieu, première en dignité. Dieu vit que cela était bon.
L’oeuvre de Dieu se présente d’abord comme un mystère de correspondance, d’image, d’Alliance et d’harmonie entre les espèces. Selon leur espèce, chacun contribue, communie à cette joie originelle d’exister en harmonie. Et Dieu vit que cela était bon, que cette harmonie là lui ressemblait. À l’origine, aucune compétition mais mystère d’harmonie, mystère de correspondances. D’instinct, une meute de loups, un banc de poissons, un vol d’oiseaux vivent en harmonie, ensemble. Toutes les espèces, incluant l’homme et la femme, sont crées pour l’harmonie. La femme correspond à l’homme. L’homme correspond à la femme et les deux correspondent à Dieu. Voilà qui est prodigieux.
Ce qui pose question maintenant : notre vie individuelle, conjugale, communautaire ne correspond plus à celle de nos origines à cause de cet habitant non désiré du monde(Guillaume de saint Thierry). Nous répudions, nous nous rejetons. Nous sommes dans la grande saison de la dissemblance, des trahisons de nos origines. Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? Entre le mystère de la correspondance de nos origines et cette question de l’Evangile, il y a toute l’histoire de l’humanité et de Dieu, histoire d’alliances trahies, rompues. Notre vocation se fait révocation, en raison de votre endurcissement dit Jésus.
Dans cette longue histoire de révocation, ce qui est indissoluble c’est l’amour initial de Dieu, son regard initial sur nous. Pour apprendre cela, il nous fallut être épousé par Dieu en son Fils d’une manière admirable. Pour nous redire nos origines, Dieu, en Jésus, nous choisit pour un nouveau mariage, sans acte de répudiation, en la personne de son Fils. Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? En Jésus l’humanité tout entière est re-marié à ses origines.
C’est parce que l’amour est blessé qu’il est plein d’avenir. Il force Dieu à nous redire son engagement à ne jamais nous répudier. Voilà l’oeuvre de Dieu, son premier regard est aussi son dernier regard toujours créateur de la beauté entre nous, dans le couple aussi.
A votre contemplation : quand un couple perd le sens profond de son mystère d’alliance, il perd le sens de sa destinée. Quand vous, contemplatives, perdez le sens de votre relation nuptiale, vous n’êtes pas loin de vous égarer sur la route de la contemplation. Perdre l’Époux, c’est perdre la boussole, c’est tomber dans la dissemblance. Une eucharistie pour devenir des épouses épousées par Dieu. AMEN
ACCUEIL:
Un regard séducteur débouche sur un regarde destructeur. Notre regard humain sur l’amour est peut-être terni, pour ne pas dire destructeur. Le regard de Dieu garde aujourd’hui encore toute sa limpidité. Une célébration pour porter tous ceux et celles qui ont décider d’aimer malgré les inévitables échardes qui les font souffrir.