2012 - B- Mc 5, 21-43- Dimanche 13e semaine ordinaire- : Une force sortait de lui
Année B : Dimanche 13e semaine ORDINAIRE (litbo13d.12).
Mc 05, 21-43 : UNE FORCE SORTAIT DE LUI.
Ma question est simple, vous l'entendrez tout au long de nos rendez-vous estivals; qu'est-ce qui nous émerveille dans ce récit de Marc écrit il y a plus de 2000 ans dans des circonstances particulières et dans un langage et une culture différentes de la nôtre ? Nous sommes devant un doublé. Jésus est doublement touché. Touché émotionnellement d'abord par un appel d'un notable dépourvu devant la maladie de son enfant. Touché aussi physiquement par une femme qui n'en pouvant plus de souffrir, pourfend la foule pour se faire un chemin vers Jésus.
Premier émerveillement : c'est d'abord de réaliser qu'il ne faut pas être des disciples de Jésus ou des proches pour qu'il nous porte attention, nous écoute. Étonnant pour plusieurs, il ne faut même pas être chrétiens. Il est impossible de nous approcher de Jésus comme le notable sans qu'il s'approche de nous. Il est impossible de toucher Jésus, comme la femme, sans être touché. Le notable, comme la femme, étaient des inconnus pour Jésus. Ils avaient seulement foi en lui. Ils ont été entendus, écoutés, transformés.
Deuxième émerveillement : je tire la réponse du texte même de Marc; c'est la force qui sortait de lui. Une force qui porte la signature de Dieu tant elle échappe à sa volonté, tant elle vient de quelqu'un d'autre, de son Père, une force qui éveille Dieu en ceux qui l’écoutent. La force de la parole qui arrête la mort de l'enfant : lève-toi. La force du regard de Jésus posé sur cette femme et qui lui dit : ta foi t'a sauvée.
C'est cette force qui sortait de lui, Jésus ne parlait pas comme les autres, qui avait désarmé la tempête déchainée (dimanche dernier). C'est cette force qui avait redonnée vie à un malade mental affecté par des comportements démoniaques. C'est cette force qui poussait les gens à aller s'exposer à Jésus. Cette force qui sortait de Lui nous fait découvrir que Jésus [est] l'envoyé du Père pour guérir et sauver tous les humains. Émerveillement : au début de chaque eucharistie, le ciel s'ouvre sur la beauté de la miséricorde de Dieu.
Marc veut nous montrer qu'il est impensable, inconcevable, presque contre nature, de nous approcher de Jésus sans, en retour, être touché par son humanité à notre endroit. Jésus est le vivant et ceux qui dans la foi s'approchent de lui, reçoivent une plus grande qualité de vie. Tous les textes entendus ce matin nous parlent de cette qualité de vie que nous offre le Dieu de Jésus-Christ. La première lecture disait que Dieu n'a pas fait la mort. [Qu'il] ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants (Sg 1, 13). Et Paul ajoutait: vous connaissez la générosité de Dieu (2 Cor 8, 9).
Un jour du temps, Jésus s'est courbé vers nous (François d'Assise)pour nous sortir de nos enfers, de nos vies sans vie, de nos vies en mal de vivre pour nous ouvrir à une manière de vivre pleine de vie. Et nous, au sortir de cette célébration, aurons-nous plus de vie ? Un rabbin disait un jour : vous êtes nés dans la religion catholique, vous ne vous rendez pas compte de la grandeur du don de la vie et [vous] ne ressentez plus la joie de rencontrer Jésus.
La priorité des priorités, c’est de croire que toute rencontre avec Jésus, celle faite dans nos moments de prières, celle de nos rassemblements, celle du simple verre d'eau offert en son nom, ne demeurera pas sans effet. Ne croyons pas trop vite que nos rencontres avec Jésus, nos instants de prière, ne donnent jamais de bons résultats. À preuve, voyez cette femme qui, malgré les moqueries, a poursuivi son entêtement à toucher Jésus. Voyez cet homme qui, malgré la fin de vie de son enfant, a imploré Jésus de lui imposer les mains.
Si nous comprenons la grandeur de Jésus, nous n'essayerons pas de toucher le haut de son vêtement que nous ne pouvons atteindre mais seulement la frange de son vêtement... Heureux donc qui [dans ce pain eucharistique] touche au moins l'extrémité du Verbe : car qui peut le saisir tout entier (Saint Ambroise)? AMEN.