2005 -A :Dimanche 21e semaine ordinaire -Mtt : 16, 13-20 Qui suis-je ?
Année A : 21ième dimanche ordinaire –A- (litao21d.05)
Mtt : 16, 13-20 Qui suis-je ?
« Heureux es-tu Pierre ». Si nous entendions ce matin pour nous-même cet éloge de Jésus! Ce sont des paroles ineffables. C’est à Pierre dont l’histoire est pleine de faille, de défaillance, « même si je dois mourir pour toi, je ne te laisserai pas » (Mtt 26,35) mais qui à peine sorti de la dernière Cène, a solennellement déclaré « je ne connais pas cet homme »; c’est à Pierre, prompt, l’impulsif, que Jésus a prononcé en retour de sa déclaration « tu es le Fils de Dieu » venant « non de la chair et du sang mais d’en Haut » des paroles qui dépassent l’entendement humain : « Tu es pierre et sur elle je bâtirai mon Église. Je te donnerai les clés du Royaume ».
S’exprimant devant plus d’un million de jeunes, Jean-Paul 11 déclarait en août 2000 que cette page est un «véritable laboratoire de la foi». Il ajoutait «Il y a la demande d’une réponse. Il y a la réponse qui donnera sens et forme et toute une vie. Il y a la grâce de la Révélation ce n’est pas les hommes qui t’ont révélé cela »
C’est à Césarée de Philippe, ville cosmopolite où vivaient juifs, grecs, syriens et où existait plus de quatorze (14) temples différents dédiés à autant de dieux que Jésus, itinérant, fils d’un charpentier entouré de 12 disciples ignorants, a choisi de soulever la question de son identité. Question essentielle de la foi chrétienne. « Pour vous qui suis-je?». Pas anodin du tout.
Cet Évangile et sa question s’adressent à nous qui vivons notre foi dans un environnement semblable à celui de Césarée de Philippe. Nos dieux contemporains sont plus matériels sans doute mais tout aussi palpables que réels. Comme les dieux d’hier, ils risquent de nous enfermer dans une spirale du vide. Nous pouvons avoir toujours plus. Nous sommes toujours en manque.
Question rédemptrice qui ouvre nos vies sur une grande intimité avec Dieu. Question dangereuse qui engage à Le faire connaître« par nos œuvres, je monterai ma foi »(Jc2,17).Question douloureuse si nous observons qu’après deux millénaires, pour plus de 82% des chrétiens, Jésus est un homme extraordinaire, doué d’une grande puissance mais qu’il n’est pas le Fils de Dieu. Mais cette douleur est une douleur de l’enfantement. Une douleur qui fait naître le désir d’annoncer Jésus.
Contemplatives, contemplatifs, déclarer « tu es le Fils de Dieu » ne sera jamais « une bouillie réchauffée qui nous est proposé depuis 2000 ans » (Benoît XV1). Cette question « pour vous, qui suis-je » que je vous pose au nom de Jésus, n’a pas fait son temps. Sa réponse « tu es le Fils de Dieu » ne vieillit pas avec les années. Elle devient plus jeune chaque jour parce qu’elle nous donne des ailes de nouveauté. Ce matin, je n’ai rien à vous vendre. J’ai mission de vous LA poser et non de vous convaincre de sa réponse.
À votre contemplation : « Je voudrais leur faire comprendre que c’est beau d’être chrétien. Je voudrais leur faire comprendre qu’être soutenu par un grand Amour et par une révélation « tu es le Fils de Dieu » ce n’est pas un fardeau ». C’est le message que Benoît XV1 vient de lancer aux jeunes. Message véritable chant d’un grand bonheur qui engendre une émotion neuve. Message qui offre une bouffée d’air frais à ceux et celles qui vivent leur foi dans une grande lassitude.
Une eucharistie pour nous donner la force de faire connaître à notre peuple cette question de Jésus et pour lui donner révéler qu’elle transforme nos vies en louange et gloire. AMEN.