2001-C- Lc 12 1-7- Vendredi 28e semaine ordinaire - proclamez sans crainte Dieu
Année C: Vendredi de la 28e semaine ordinaire (litco28v.01)
Lc 12 1-7 proclamez sans crainte Dieu
N’ayez pas peur ! Ne craignez pas les humains. Comme il est arrivé à Jésus, le disciple que nous sommes un jour où l’autre se heurte à ce qui a de plus bas, dans les coeurs. Nous aussi sommes menacés à cause de notre foi. Certains sont atteins de façon violente, - je pense aux moines d’Algérie massacrée en 1996 - d’autres d’une manière plus subtile, sournoise ou incisive. Prendre aujourd’hui le parti de Jésus, au coeur de notre société, c’est s’exposer à un risque. Il en était ainsi hier.
La peur fait partie de notre foi. Elle témoigne de son authenticité. Croire en Jésus sans ressentir comme Paul, qui invitait Timothée à ne pas avoir honte de rendre témoignage de Jésus; à ne pas avoir honte de moi qui est en prison (1 tm1,8) ; croire comme les premiers chrétiens qui vivaient la peur jusque dans leurs entrailles. La peur si elle témoigne de l’authenticité de notre foi, elle nous force à nous appuyer sur Dieu. A Gethsémani, au moment où la peur l’envahissait, Jésus s’en est remis tout entier à son Père. Sa peur lui a fait croire en la puissance de la présence de son Père. Il a prévenu ses disciples ne de pas s’étonner si le monde vous hait à
cause de moi.
N’ayez pas peur. Ne craignez pas.(Lc7,32 ) Que votre coeur ne se trouble pas (Jn14,1-27) Ne vous souciez pas (Lc12,11) Ayez confiance, j’ai vaincu le monde (Jn16,33) N’ayons pas peur de nous jeter dans les bras de Dieu. Et si sur la route nous avons peur, c’est humain, sachons que cette peur là est bienheureuse parce qu’elle est occasion de nous enraciner plus profondément dans l’amour du Père. Cette peur là nous jette dans les bras de Dieu.
L’image des moineaux est suggestive. Ils valent si peu et cependant pas un seul n’est indifférent aux yeux de Dieu Soyez sans crainte : vous valez bien plus. Quel appel à l’abandon entre les mains du Père ! Quelle belle page-invitation à se savoir aimer à ce point que même nos cheveux- ce qui est le moins important- sont comptés.
Contemplatives, si vous et moi pouvions atteindre ce degré de conscience que le Père nous porte, tous nos comportements prendraient une allure différente. Ils deviendraient des comportements empreints de sérénité, de détachement. Regardez les oiseaux du ciel... Ce sont des paroles merveilleuses de Jésus. La psychologie confirme que le manque de conscience de ce que nous sommes en dedans, se manifeste au dehors, à un moment ou l’autre sous forme d’impulsion, d’explosion, de réactions agressives ou encore de ressentiments inhibés.
Se donner une conscience profonde de la présence du Père, une conscience profonde que le Père sait ce dont nous avons besoin en lui donnant toute notre confiance, en s’abandonnant à Lui ne sont pas les attitudes des grands mais des petits. Ignace d’Antiche nous le rappelait cette semaine lui qui suppliait son peuple de le laisser devenir la pâture des bêtes et qui entendait une eau vive qui lui murmurait et chuchotait : viens auprès du Père. Marguerite Youveille, Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux se sont abandonnées entre les mains de Dieu. Dieu a dit jadis dans un de ces fameux dialogues avec Catherine de Sienne: Je suis celui qui est; tu es celle qui n’est pas. C’est lorsque nous souffrons d’un overdose du moi - paradoxe d’une non connaissance de soi - que l’angoisse, la peur nous envahit. Je suis toujours étonné d’observer que ceux et celles qui parlent le plus forts sont généralement des personnes avec une faible conscience d’elle-mêmes. En prenant beaucoup de place, nous cachons ce manque.
A votre contemplation : s’éveiller en profondeur, avoir une conscience vive que nous valons plus que les oiseaux du ciel, voilà une béatitude qui dépasse toutes les autres. Une eucharistie qui nous est donné à recevoir parce que nous avons du prix à ses yeux et qu’ils nous aiment avec une telle profondeur qu’il s’est livré pour nous. AMEN
Accueil :
C’est pas la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. Par la grâce de Dieu, je vaux plus que les moineaux du ciel. Ajoutons avec l’apôtre Paul : cette grâce de Dieu en moi n’a pas été vaine (1 cor15,10) Une eucharistie pour nous éveiller à nouveau à cette grâce de Dieu en nous.