2004-C- Lc 12, 1-7- ; Eph 1, 11-14 Thérèse d'Avila
Année C: Vendredi de la 28 ième semaine ordinaire (litco28v.04)
Lc 12, 1-7 Eph 1, 11-14 Sainte Thérèse d'Avila
"Il y a plus haut que la perfection". Ces mots de Cassien, Thérèse d'Avila tout en les ignorant sans doute, les a pris au sérieux. Quitter le monde, c'est relativement facile. Cela ne donne aucune garantie de perfection. Quitter une vie faite d'innombrables imperfections, c'est plus exigeant. Cela ne donne aucune garantie de perfection non plus. Il faut tout quitter, désencombrer son mental,, se vider de tout parce que " nous valons plus que tous les moineaux du monde ", pour être "rempli le l'Esprit saint" (1 ère lecture). La loi de la nature veut que le vide attire Dieu qui le remplit de l'Esprit saint. " La mort de la pensée ouvre sur la pensée de Dieu"(livre des Sagesses) disait jadis un moine bouddhiste (+660) .
Thérèse d'Avila, cette femme du château intérieur, du désencombrement mental et matériel, a parcouru toutes les nombreuses étapes pour atteindre les 7e demeure de la perfection. “Ne soyons pas surprises mes chères soeurs des nombreuses choses qu'il faut observer pour entreprendre ce voyage divin” (Chemin de perfection #21,1)
Mais qu'est-ce que la perfection? C'est la vie que menait la première communauté chrétienne. " la multitude des croyants n'avaient qu'un seul coeur et qu'une seule âme...nul ne considérait comme leur propriété leurs biens qu'ils vendaient pour tout mettre en commun.. chacun recevait leur part selon leurs besoins. .nul n'était indigent " . G arder constamment nos regards sur Jésus. Vivre et agir d'un seul coeur dans le partage et le soutien mutuel. Donner la meilleure part à Dieu tout en vivant d'un "seul cœur et une seule âme." Cela s'appelle vivre " le ciel sur la terre " ( Élisabeth de la Trinité)
Contemplatives, ce que ce Thérèse d'Avila nous dit c'est qu'il faut aller de perfection en perfection. Elle nous invite à non seulement la désirer mais la "pratiquer". Pratiquer la perfection par crainte de Dieu non dans le sens de peur mais de sainte révérence jusqu'à nous donner une mémoire à nu, sans image parce que Dieu ne peut être vu, jusqu'à atteindre ce nu-entendement pour n'entendre que Dieu, jusqu'à ce nu-regard tourné vers le dedans. C'est le chemin que Thérèse, cet ouragan de perfection qui détruit toutes les imperfections, nous trace à travers sa vie et dans son œuvre écrite, spécialement dans son livre des Demeures. Il contient les 7 clôtures, conseils que confiait Ruysbroeck à une Clarisse.
La première lecture laisse entendre que " ce qu'il y a plus haut que la perfection " consiste à être marqué de cet Esprit qui nous rend " louange et gloire " . C'est l'ultime sommet de la perfection. Être louange à Dieu et resplendissement de la gloire de Dieu aux yeux de notre monde. C'est le fruit du travail de l'Esprit de Dieu en nous. C'est aussi le fruit de nos désirs de nous laisser travailler par l'Esprit de Dieu.
À votre contemplation " prendre possession de l'héritage " (1 ère lecture) de la perfection pas demain mais maintenant, aujourd'hui en vivant dans l'attente de ce face à face dans la gloire, "d'un seul cœur, d'une seule âme". Cette femme active, très active – quinze fondations en vingt ans – a compris que toute vie, si difficile soit-elle, est prédestinée " à devenir son peuple " (1 ère lecture) à devenir " un coin du ciel sur la terre " (Élisabeth de la Trinité L.165) où Dieu aime "demeurer" pour y contempler toutes ses perfections et sa propre grandeur. Une Eucharistie pour éprouver, se laisser toucher, affecter par ce Dieu qui nous bénit à la louange de sa gloire (Psaume). AMEN
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Ne rêvons pas de devenir des Thérèse d'Avila ou des Mesdames Claire. Impossible d'imiter quelqu'un. Mais devenir autant qu'elle capable de tout quitter pour être "seule pour Dieu seul"