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2011- B- Lc 7, 24-30 -Jeudi 3e semaine avent - des «indignés» en attente d'un sauveur

Année B: Jeudi de la 3e semaine AVENT
Luc7 24-30 : DES «INDIGNÉS» EN ATTENTE D'UN SAUVEUR

Souvent, nous nous glorifions de ce que nos paroles soient meilleures que notre vie d’actions. La vie de Jean Baptiste n'est pas de cet ordre. C'est un véritable témoin de la lumière qui nous offre ses yeux de lumière afin que tous croient par lui (Jn 1, 7). Il est le plus grand parce qu'il vivait déjà du message «lumineux» qu'il voyait se réaliser en Jésus. Mais qu'a vu Jean-Baptiste pour se mériter un tel éloge de Jésus ?

Il a vu l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1, 29). Qu'est-ce-à-dire ? Il a vu l'Agneau et non le lion (Ap 5, 5-6), traîné à l’abattoir comme un agneau muet devant ceux qui le tondent (Is 53, 7). Il a vu quelqu'un qui ne s'irrite pas et dont la douceur ne se trouble pas. Il a vu celui qui est blanc comme neige, qui est venu réchauffer nos cœurs pour couvrir l'humain dénudé en nous (cf. Gn 3, 7). Il a vu celui qui n'a rien épargné jusqu'à nous donner son corps à manger pour se faire aimer et pour que nous ne périssions pas de faiblesse sur le chemin (Jn 6, 51; Mt 15, 32).

Il a vu le berger, l'envoyé du Père des siècles, celui qui est venu vaincre nos chemins d'humanisme tortueux; il a vu le berger, l'envoyé descendre comme la rosée sur la toison (Ps 71, 6; Vulg.),venunon pour anéantir l'humanité devenue laide, toute tournée vers la recherche et l'écrasement de l'autre, mais l'éveiller, par une intervention inouïe de Dieu dans l'histoire, à se nourrir d'un règne de justice et de paix.  Il a vu le berger, l'envoyé capable de changer le cœur humain pour le transformer en source de désintéressement et de bonté. Bref, il a vu le Bonheur de Dieu (ce n’est pas rien) nous offrir un chemin de bonheur, en s'engageant au prix de sa vie, et nous montrer un chemin de justice, celle que l'Église reprend à la veille de Noël : Cieux, répandez comme une rosée la justice (Is 45, 8).

Le plus grand des hommes, dit saint Augustin, a été envoyé pour rendre témoignage à celui qui était plus qu'un homme. En effet, quand celui qui est le plus grand d'entre les enfants des femmes (Mt 11, 11) dit : Je ne suis pas le Christ (Jn 1, 20) [...], il nous faut comprendre qu'il y a dans le Christ plus qu'un homme […]

Saintetés, Jean fut le plus grand parce que sa connaissance de Jésus fut d'une grande communion avec lui. Sommes-nous capables de son intimité avec Jésus, de voir ce qu'a vu Jean-Baptiste, de voir pour croire, de voir pour agir et offrir une alternative à une mondialisation sans âme ? Connaissons-nous vraiment ce Jésus, non d'une connaissance intellectuelle, mais d'une connaissance faite d'intimité aimante ? Faisons-nous, au moins un peu, l'expérience de la lumière et de la joie du message évangélique ? En quoi le Christ nous a-t-il changés ? Peut-être que celui dont Jean a proclamé la venu (préface) reste-t-il encore à venir dans nos cœurs et dans le quotidien de nos vies. Au milieu de vous ­(cela se réalise ici et maintenant pour nous) se tient celui que vous ne connaissez pas. 

Comme Jean, il nous est impossible de nous taire devant ce que nous voyons pour notre monde. Comme lui, nous sommes la voix qui crie dans le désert (Mc 1, 3; Mt 3, 3; Jn 1, 23). Nous sommes aussi la voie qui ouvre le chemin d'une nouvelle manière de vivre pour les «indignés» de notre monde qui attendent un «sauveur» capable de les sortir de leur enclave de pauvreté, pour les trois enfants sur quatre qui ne peuvent rien recevoir de Noël parce que vivants avec moins que le nécessaire. 

Une amie engagée dans un travail humanitaire au Mexique écrivait sur son blog: Comment exprimer ma difficulté à avaler mes céréales le matin quand les enfants du coin se promènent à moitié nus, le ventre vide. Comment exprimer ma désolation devant l’analphabétisme moral, culturel et social des parents. Comment exprimer mon indignation face au ‘je m’en foutisme’ des autorités. Comment surmonter mon impuissance ? Elle ajoutait: Ce qui me trouble particulièrement, c’est l’absence de dignité. J’avais déjà rencontré la pauvreté mais elle n’allait pas nécessairement de pair avec ce manque d’humanité. Quand est-ce que la pauvreté efface la dignité humaine?

À une époque où chacun revendique, souvent avec violence et parfois même avec mépris, d’être reconnu, d’être écouté, d’être compris, Jean nous propose un tout autre chemin : redonner de la dignité à nos vies en reconnaissant que nous existons non pour nous complaire en nous-mêmes et pour nous mirer dans notre propre moi. Nous existons, nous vivons, nous travaillons pour faire Noël aujourd'hui dans les cœurs des pauvres, des malades, des «indignés» qui nous renvoient l'image d'un Jésus serviteur souffrant. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 1 septembre, 2011

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