2004-C--Lc 5, 33-39 St Léon le grand
Année C: Vendredi de la 22 ième semaine ordinaire (litco22v.04) Mc2, 18-22
Luc 5 33-39 A la rencontre de l'Époux St Léon le grand
Noces, Pardon, Nouveauté. Des mots qui résument tout l'Évangile. Mais qui entend aujourd'hui la nouveauté de l'Évangile ? Cette nouveauté qui a été crucifiée ? . Qui entend qu'au monde de ce jeûne, ce temps du rien où rien ne se vit, ce temps du vide, Jésus oppose la fête nuptiale des réconciliés à qui Il offre une qualité exceptionnelle du nutrition? Alors que les disciples de Jean prônait ce temps comme préparation à la venue de l'Époux, Jésus subtilement laisse voir que nous ne pouvons rien faire pour nous mériter l'arrivée de l'Époux qui est pure gratuité.
Devant ce mystère nuptial, devant cette invitation à sortir sa rencontre ( vendredi dernier), nous savons qu'il est impossible de nous faire "épouse toute belle, bien arrangée". Devant cet Époux, ce Dieu trois fois saints, il faut seulement ressentir que ce n'est pas notre beauté qui Le séduit. Il sait, lui l'Époux que tout notre être d'"épousée" a été sanctifié par son Amour livré jusqu'à l'extrême. Devant cet Époux, il nous faut reconnaître, éprouver que sa fidélité donnée sans retour est plus puissante que nos infidélités sans cesse multipliées. Devant cet Époux, il nous faut accueillir totalement son appel d'offre à désirer nous aimer pour la vie. Son offre d'emploi à nous laisser aimer.
Contemplatives, devant nous, un festin de Noces préparé pour des épousées prostituées dirait le prophète Osée. À l'axe du mal, Jésus oppose l'heureuse nouvelle d'une alliance accomplie. Cet axe du mal si écrasant, si angoissant, si menaçant a été – et c'est là la Bonne nouvelle a entendre – crucifié sur la Croix, anéanti par l'axe du bien qui nous submerge. L'Époux fait de son pardon à l'épousée un festin de Noces et de l'axe du mal un chemin vers la nouveauté. Vers une vie vécue en une fête de Noces quotidiennes.
Pour bien nous faire entendre et voir l'énormité de cette nouveauté presque inimaginable, inconcevable, Luc ajoute qu'il n'y a aucun compromis possible entre la Sainteté de l'Époux et l'indignité de l'épousée. Impossible de placer une pièce neuve sur un vieux vêtement. Il faut seulement boire ce vin nouveau de la joie des noces. Il faut nous débarrasser du poids de cet axe du mal, de cette mentalité culturelle de combattre cet axe du mal par des armes du mal et se parer- comme arme de combat- du vêtement de noces du Salut. Dieu, l'Époux fait toutes choses nouvelles. Le jour de Dieu est annoncé.
Cette ivresse de bonheur, ce resplendissement de Gloire, Paul nous a dit que nous en sommes les intendants. Nous sommes la Voix de l'Époux qui, dans la désolation de notre temps, au cœur de l'axe du mal, offrent des paroles au goût d'un vin nouveau qui sont autant d'avenues de transfiguration. Nous sommes les intendants qui métamorphosent la tristesse en joie, le mal en sainteté. " Ne portez pas de jugement" vient de nous dire Paul prématuré sur notre monde. " Attendez la venue de l'Époux et alors la louange. nous sera donnée par Dieu lui-même." ( 1 Cor4, 5) "Évite le mal, dirige ton regard vers le Seigneur et tu auras une habitation (spontiale) pour toujours (Ps 36)
A votre contemplation : Comme Église, comme communautés chrétiennes ou religieuses, nous vivons l'heure non plus de coudre des pièces mais celle d'inviter à porter de nouveaux vêtements. Demeurons émerveillées devant la beauté de cette mission malgré nos nuits de foi. C'est en savourant les délices de ces liens matrimoniaux indéfectibles, les délices de cet Époux qui nous invite à sa table que nous serons des échos de sa Voix, " que nos lèvres diront ton éloge" (Ps63) et que nous deviendrons demain, à l'exemple de Grégoire le Grand, des "ÉPOUSÉES" d'une eucharistie sans fin. AMEN
Accueil : Mets ta joie dans le Seigneur, il comblera tous nos désirs. Ces mots du Psaume nous les recherchons chaque matin. Que cette eucharistie nous permettent de les savourer pleinement.