2009 -C-Lc 5, 17-26 Lundi 2e semaine avent - Une entrée audacieuse
Année C : Lundi de la 2e semaine de l’Avent (litca02l.09)
Luc 5, 17-26 une entrée audacieuse
À quoi ça sert d’avoir la foi? Question qu’un ados me posait. La réponse se trouve dans cette page de Luc : d’amener, de porter à Jésus les hommes et les femmes de notre monde. Nous ne savons rien de cet homme couché sur une civière, incapable de parler, de marcher vers Jésus. Ce que nous savons, ce qui nous étonne, à deux mille ans de distance, c’est la conviction, la force de la foi des porteurs à braver tous les interdits de l’époque pour porter leur ami aux pieds de Jésus. Ces porteurs ne pouvaient pas croire que Jésus n’allait rien faire pour leur ami.
Ce qui touche Jésus, c’est la foi des porteurs qui ne recule devant rien, même pas devant les dégâts causés au toit d’une maison étrangère. Ils ont mit leur foi en pratique. Ils ne se sont pas contentés de dire qu’ils croyaient. Ils l’ont montrée au risque d’être ridiculisé et poursuivi pour dommage à la propriété. Ils avaient une foi à transporter des montagnes. Une foi qui ouvre des toits. Une foi qui ouvre et épanche le cœur de Jésus.
Cette page n’est pas une page du passé. Ce geste là, ce geste courageux d’apporter une aide à des blessés de la vie, il se reproduit au centuple aujourd’hui par des chrétiens, des croyants et non croyants, par des hommes et des femmes qui sont prêts à courir tous les risques, à renverser tous les obstacles, à braver tous les interdits pour se faire solidaire, pour vivre en acte la solidarité. Cette foi là continue aujourd’hui de séduire le cœur de Dieu.
Que dirait Jésus à la vue de cette guignolée presque planétaire que suscite ce temps de Noël ? Voyant leur foi. Laissons résonner cette réponse de Jésus. Elle risque de changer nos vies. Elle ouvre sur une mission : de conduire à Jésus tous les accablés de notre société et cela sans nous interroger s’ils sont croyants ou pas. Alors Jésus verra notre foi. Il contemplera la beauté de nos gestes. Alors que nous nous préparons à accueillir le Noël du Seigneur écrivait l’évêque Saint Maxime à ses diocésains, revêtons-nous… non avec des vêtements fastueux mais des œuvres saintes.
Que ferait Jésus : à ceux et celles qui nous lui amenons, il leur montrera à nouveau sa bonté et miséricorde : Relève-toi. Comme hier, cette attitude risque de choquer les tenants d’une pratique purement extérieure de la loi.
Ce qui est premier, ce qui est incomparable, ce qui est indispensable, c’est de ne pas endormir notre foi, de ne pas laisser nos vieilles paresses, nos léthargies prendre le dessus. Mais ce qui est demandé à tous les croyants et sans doute davantage à des membres d’une communauté apostolique, c’est d’être des éveilleurs, de porter l’humanité à Dieu. Nous sommes ontologiquement des porteurs, des éveilleurs, des aplanisseurs de chemins (Is 40,1s). Nous sommes des intendants à qui le Maître avant de partir en voyage à confier son domaine (Lc16).
À votre contemplation : Ce nouveau monde qu’apporte Jésus n’attend que notre « oui » pour exploser à la face du monde. Nous sommes, croyants, des consacrés à porter à Jésus les affligés de toutes sortes pour leur faire entendre l’invitation à se relever de leur grabat. Geste merveilleux et terrible à la fois. Merveilleux parce qu’il suffit d’un rien, d’un simple geste de compassion pour que Dieu répande au centuple son appel-invitation à nous relever. Geste terrible aussi parce que ce petit signe, nous risquons souvent de ne pas le poser, attendant que d’autres le posent à notre place.
Évitons le péril toujours réel de ne pas croire que nos petits gestes sont et seront toujours des gestes salutaires. Que Marie qui est le paradis de Dieu, qui a porté Dieu en elle nous accompagne maintenant pour à notre tour porter à son Fils toutes les attentes de lumière qui surgissent des cœurs humains. AMEN