2006-C-Lc 2, 22-35 Vendredi octave Noël- « Maintenant » voir le salut
Année C : Vendredi octave de Noel (Litcn00v.06)
Luc 2, 22-35 « Maintenant » voir le salut
« Le monde, par ses inquiétudes, nous parle de l’imminence de quelque chose qui le renouvellera. Il désire avec une attente impatiente que la splendeur d’un soleil plus resplendissant illumine ses ténèbres. Le monde nous persuade d’attendre la venue d’un nouveau Soleil (Maxime de Turin) ». Ces mots d’hier -5ième siècle- sont très actuels. Nous voici dans ce temps du « maintenant » de ce nouveau Soleil.
Ce « maintenant » a été vu par Anne et Siméon, placés à la fracture du temps ancien et du nouveau. Malgré la saison de l’automne de leur vie, parce qu’ils voyaient de l’inquiétude dans leur entourage en attente de changement, parce qu’ils guettaient l’aurore qu’ils entendaient proclamer chaque jour dans le temple, parce qu’ils se sont refuser à dire « nous ne verrons pas cela » « ce ne sera pas de mon vivant », ils cherchaient dans la foule le visage ce grand Prophète. Ils le découvrent dans cet enfant porté par une jeune couple. Ils le voient dans leurs yeux. « Il y a dans les yeux plus de mots que dans les livres » (Christian Bobin, Ressusciter, Gallimard, 2001, p.155). Ils chantent « maintenant nos yeux ont vu le salut ».
Qu’ils sont beaux ces porteurs d’espérance qui se tiennent au début de l’Évangile, aux portiques des temps nouveaux! Qu’ils sont beaux ces yeux qui veulent voir, voient de leurs vivants, le nouveau Soleil ! « Maintenant ». Nous donner des yeux du « maintenant » et non « d’autrefois ». Des yeux « d’autrefois », ce sont des yeux qui ont cessé de vivre, cesser de voir. La foi n’était pas plus belle hier qu’aujourd’hui. Heureux ceux qui voient «maintenant» le salut de Dieu. Des yeux du «maintenant» c’est la seule chose qui compte. Devenir «maintenant» ce regard qui voit. Il y a des yeux qui ne voient pas ce «maintenant» du salut. Jésus est plus que proche. Il est là. « Réjouissons-nous, car il est là » chantait la liturgie de la nuit de Noël.
À l’heure où comme Église nos yeux sont des yeux « d’autrefois », apprendre à dire « maintenant ». A voir « maintenant » Il faut changer d’adverbe. Il nous faut placer au début de nos conversations, non plus ce «demain», non plus «aujourd’hui» qui risque d’être une longue attente, mais «maintenant». Si nous pouvions réaliser que placé en tête d’une phrase, ce mot «maintenant» marque une pause sur «l’autrefois»qui ouvre sur de nouvelles avenues. Placé en tête d’une vie, ce mot «maintenant» change nos attitudes jusqu’à nous faire tomber dans l’espérance.
Contemplatives, contemplatifs, « maintenant je vois le salut de Dieu ». « Maintenant » je vois la tendresse Dieu, sa Miséricorde à nous redire sa Présence. « Maintenant » je vois la fécondité de notre Église. Monte en moi ces mots d’un auteur inconnu : « Pour citer la valeur d’une année, demande a un étudiant qui a échoué aux examens. Pour connaître la valeur d’un mois, demande à une mère qui a accouché un moi prématurément. Pour connaître la valeur d’une semaine, demande à l’éditeur d’un hebdomadaire. Pour connaître la valeur d’une heure, demande à un couple d’amoureux qui attend de se revoir. Pour connaître la valeur d’une minute, demande à quelqu’un qui a raté son train. Pour connaître la valeur d’une seconde, demande à quelqu’un qui a survécu à un accident. Pour connaître la valeur d’un centième de seconde, demande à un médaillé d’argent. »
À votre contemplation : « maintenant » regarder dans cet enfant notre Dieu, c’est beau. Mais ce qui plus beau encore, c’est de réaliser que par cet enfant Dieu est entrain de me regarder. « Je le contemple et il me regarde » (Dietrich Bonhoeffer). Modeler maintenant notre regard sur le regard du Christ est sans doute la valeur la plus sûre pour donner du tonus à nos vies. Si nos yeux ne sont que des yeux d’autrefois, nos vies seront lamentables. Si nos yeux voient comme Anne et Siméon l’invisible dans le visible de l’autre, alors nos vies seront comblées de joie. AMEN
Mes souhaits : MAINTENANT voir les signes de renouveau qui pointent à l’horizon et nous en émerveiller