2008-B-Lc 1, 39-48 -Vendredi 2e semaine avent- Notre Dame de la Guadaloupe
Année B : Vendredi 2e semaine AVENT(litba02v.08)
Lc1 39-48 Notre Dame de la Guadaloupe
Jésus a choisi ses apôtres parmi les moins nobles de son peuple. Ce choix étonnant se poursuit dans cette fête de Notre Dame de la Guadeloupe où Marie a choisi un pauvre indien, n’appartenant à aucune des catégories sociales reconnues de l’époque, quelqu’un de rien, de non crédible comme il le disait lui-même, pour faire connaître à l’évêque son intention de voir ériger en terre mexicaine un sanctuaire à son nom. Marie a choisi un moins que rien pour évangéliser un clergé qui se croyait en possession de Dieu.
Cette fête qui suit de quelques jours celle de Juan Diego (mardi), confirme le mystère d’un Dieu qui choisit souvent « ce qui dans le monde est sans naissance, méprisé » (1 Co1, 28-29), ce qui est moins que rien pour diffuser sa Présence. Pour se faire connaître, pour naître, vivre et grandir dans les cœurs, Dieu fait appel à des personnes qui ont toutes les chances de ne pas être crédibles, à des non-personnes, des personnes minables. Qui donc est Dieu pour agir ainsi?
Nous faisons mémoire de la beauté d’un « oui », celui de Juan Diego, qui a répondu avec empressement à la demande d’une femme qui s’adressait à lui comme « le plus humble de ses fils ». Ainsi commença l’évangélisation du peuple mexicain. Lundi dernier, nous faisions mémoire d’un « oui », celui de Marie, à qui Dieu bégayait la permission de naître, par elle, à notre monde. Ainsi commença la Bonne Nouvelle.
Hier, c’était Marie qui visitait Élisabeth. Hier, c’était Juan Diego, un moins que rien comme il l’exprimait à Marie, qui envers et contre tout se rendait chez son évêque. Cette beauté du geste de Marie, marchant disent les Pères de l’Église, « avec la promptitude de la charité » vers Élisabeth, cette beauté de Juan Diego, marchant de longues heures, pieds nus pour annoncer à son évêque de construire un sanctuaire à Marie, cette beauté-là nous est confiée. Aujourd’hui, Jésus passe par chacun d’entre nous pour visiter son peuple et faire connaître son nom.
Notre première occupation comme chrétiens est d’offrir des « visitations d’amitié » comme moyen pour faire connaître Jésus. Dieu a besoin de nos « oui », de nos visites d’amitié, de nos visitations d’amitié comme celle de Marie à Élisabeth, pour offrir à notre monde SA visite d’amitié. Dieu ne nous demande n’est rien au-dessus de nos forces. Il nous demande – et c’est ça évangéliser, c’est ça la visitation – d’offrir aux autres l’amitié que Dieu nous porte. Tellement simple que d’offrir au nom de l’amitié que Dieu nous porte une salutation amicale, un sourire au parfum d’Évangile que ça risque d’être exigeant. Nous avons vocation de montrer par des gestes-visitations simples que notre Dieu, que Celui qui vient, est un Dieu d’amitié, un Dieu qui désire établir avec nous de bonnes relations, qu’Il nous veut pour amis. « Vous êtes mes amis ».
À votre contemplation et quelle beauté inexprimable il y a là-dedans, quelle humilité de Dieu s’y cache aussi, Dieu se glisse dans nos amitiés humaines, dans nos relations quotidiennes pour nous faire connaître et faire connaître son amitié divine à notre endroit. Comme Jésus qui vient vers nous en « Visitation d’Amitié » – et c’est ça Noël –, devenons dans nos vies « cette terre d’amitié » qui fait naître Jésus, cette terre où ensemble nous pourrons clamer que Dieu est amitié. AMEN.