2013-C-Mc 1, 14-20 - Lundi 1e semaine ordinaire- Jésus appelle Simon et André
Année C : Lundi 1ière semaine ORDINAIRE (litco01l.13)
Mc 1, 14-20 Jésus appelle Simon et André
La création a commencé par une Parole, Dieu dit (Gn 1, 3.6.9.). Elle s'est poursuivie par un appel inattendu, abrupt à Abram, un païen, qui n'avait rien demandé ni rien accompli pour se mériter d'entendre une promesse inouïe, vu son âge avancé : je ferai de toi un grand peuple (Gn 12, 2). Commence alors une alliance, une relation d'intimité entre Dieu et l'humanité. Une cogestion avec Dieu de la promotion d'une terre paradisiaque entre nous.
Et Marc, ce matin, nous fait entendre la continuation de cet appel du début du monde. Le Seigneur, [la Parole, qui était au commencement, qui était Dieu (Jn 1,1), cette Parole qui ne vieillit pas, ne prend aucun ride ] dit : Venez à ma suite. Parole renouvellement du début du monde! Comme Abraham, laissant aussitôt leurs filets, leur père avec ses ouvriers, Simon et Jean partirent derrière lui (Mc 1, 16). Comme Abraham, ils devinrent des nomades n'ayant pas ici-bas de cité permanente (Heb 11, 14), n'ayant plus rien où reposer leur tête (cf. Lc 9, 58).
En ouverture de son Évangile, en filigrane de son évangile, Marc dessine aux disciples que suivre Jésus c'est accepter de faire partie du cortège de la crèche (Edith Stein). Du cortège des moins que rien. Du cortège où les élus sont les exclus. Du cortège de ceux qui partent sans se demander où aller parce que les temps sont accomplis. Désormais plus rien n'est à vivre de la même façon. Tout nousnous recentre sur l'unique nécessaire en nous décentrant de la recherche de biens d'en-bas, de nos parents (Cf. Mt 4,22), en nous désoccupant, jeûnant totalement de soi-même jusqu'au Golgotha (Jn 19,26). Cela exige de ne plus être divisé par la diversité de nos préférences mais que nous soyons attentifs qu'a être en union avec Celui qui est l'unique bien (Grégoire de Nysse).
Leur réponse à l'appel se fait sur le champ. Des réponses ou raisonnements lents disait saint Ambroise au 4e siècle, sont étrangers à la grâce de l'appel. Marie, sur le champ, en hâte est partie visiter sa cousine. Émerveillés par le regard de Dieu sur nous, comment pouvons-nous en retarder la réponse même si l'appel est toujours une dépossession (cf Lc 14, 26) de notre volonté ? Même si l'appel a ne plus vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux (Ti 2, 11-14) n'est pas toujours facile.
La beauté de la réponse de Simon et de Jean, la beauté de notre réponse repose sur l'empressement à entrer de mieux en mieux dans la volonté de Dieu. Que ta volonté soit faite et précise Saint Augustin tout de suite et non demain. Mais se demandait Benoît XV1 dans son homélie de Noël Dieu fait-il encore partie des réalités urgentes ? Il ajoute les choses de Dieu, [les appels de Dieu] ainsi pensons-nous et disons-nous, peuvent attendre.
N'insistons pas dans l'appel sur le renoncement mais plutôt sur le bonheur d'agir comme Jésus au jardin des Oliviers, sur celui de nous en remettre à un autre. Jésus ne nous offre pas sa Croix. Il porte pour nous le poids de l'appel au renoncement pour nous laisser la joie de le suivre en faisant comme lui la volonté de son Père. Avouons-le avec le mystique Tauler, rares ceux et celles qui sont rapides à goûter à fond la mort de leur moi.
Saintetés, avec toutes ces années à son service, à suivre Jésus, nous risquons de ne plus en voir sa beauté. De ne plus galoper vers ce bonheur de partager ce sacrement de l'inexistence de soi que révèle l'appel à la suivre. Songeons à Marie qui après avoir entendu la voix de l'ange s'est empressé à galoper de bonheur en visitant Élisabeth.
En ouvrant son évangile par l'entrée de Jésus dans sa vie publique et taisant ainsi plus de trente de sa vie cachée, Marc nous plonge dans un monde de profusion de confiance et de magnanimité à notre endroit. Dans un monde du surgissement soudain de l'ampleur de la gratuité de Dieu. Le mots manquent pour nous faire comprendre pourquoi Marc y va d'un tel empressement à nous faire voir la générosité de Dieu.
À votre contemplation : Quelle joie devrions nous éprouver en écoutant Paul nous dire -et là réside la beauté de l'appel - pour moi vivre c'est le Christ. AMEN