2013 - C-Mc 3, 22-30-: Lundi 3e semaine ordinaire --mener une vie unifiée
Année C: Lundi 3e semaine ORDINAIRE (litco03l.12)
Marc 3, 22-30 : mener une vie unifiée
Nous sommes créés pour le bonheur. Nous sommes créés pour bien vivre. Mais souvent, en voulant bien faire, bien vivre, on convoque le mal, écrivait récemment Marie-Christine Bernard dans son très beau livre, Les fondamentaux de la foi chrétienne (Presse de la renaissance 2012). Il y a en nous comme un refus de la vie bonne, voulue et désirée par Dieu, ajoute-t-elle.
Le message central de l'Évangile c'est que Dieu lui-même s'est fait connaître en Jésus pour nous montrer son projet de bien vivre, de nous libérer de ce «mal-faire», de ce «mal-vivre» nos vies. Jésus nous offre une manière de vivre non plus déchirée, non plus divisée ni écartelée. Jésus appelle à une vie unifiée, voilà ce que veux Jésus de Nazareth. Si un royaume se divise, il ne peut tenir. Comme l'exprime avec beaucoup de sagesse une femme musicienne de 108 ans qui a passé par Auschwitz je sais qu'il y a du mauvais, mais je regarde le bon. Regarder le bon comme chemin pour détruire le mauvais.
Cette belle réalité tant recherchée de vivre en harmonie avec soi, les autres, l'univers, de vivre sans combat entre le neuf et le vieux, sans velléité de toute-puissance sur l'autre, n'est possible que parce qu'un jour du temps, les cieux s'ouvrirent (Mt 3, 16) et qu'une colombe, ce rameau d'olivier qu'est l'Esprit de Dieu, est venue nous présenter nos lettres de noblesse, d'adoption comme fils de Dieu. Un jour du temps, quelqu'un est venu nous redonner d'être son Paradis, de nous redonner une terre pacifiée en lui permettant d'habiter en nous.
En venant nous rejoindre comme médiateur d'une Alliance nouvelle (He 9, 15), d'une beauté renouvelée, en devenant l'un de nous, Jésus nous a fait épouse sans tache ni ride (Ep 5, 27).Il nous a fait connaître sa prompte justice (Lc 18, 7), l'arrivée de la plénitude des temps (Ga 4, 4), des temps nouveaux. Devant cette beauté inexplicable, Léon le Grand (?-v. 461 pape et docteur de l'Église) pouvait affirmer : Chrétien, prends conscience de ta dignité : puisque tu participes maintenant à la nature divine (2 P 1, 4), ne retourne pas aux errements de ta conduite passée. Ne mène plus une vie divisée. Tout royaume divisé contre lui ...ne peut pas tenir.
Devant cette réunification de l'humain en accordance avec l'esprit de nos origines que d'autres appellent conversion, saint Silouane, toujours en état d'émerveillement, s'exclame : je vous en pris, faites-en la preuve. Benoît XVI vient d'exprimer le souhait qu'en cette année de la foi, nous puissions redécouvrir la beauté d’être renés d’en-haut (13 janvier 2013).
Jésus, dans sa réplique contre ceux qui l'accusaient de tenir un double langage, d'avoir un visage a deux faces, semble dire à cette partie de nous-même qui n'est pas conforme à nos origines, esprit de division, esprit de querelle, que fais-tu dans ma demeure, sors de ma demeure, sors de tout humain qui existe sur cette terre.
Avec Jésus, commence moins un nouveau monde qu'un temps nouveau de la même manière que l'humanité entière l'a éprouvé après le 11 septembre 2001. Ce jour-là inaugurait un temps nouveau, une sorte de réactivation d'une certaine guerre froide, jamais complètement éteinte, qui a fait «hurlé» de rage, le mot n'est pas trop fort, un président en des mots étrangers à la bonne nouvelle : celui qui n'est pas avec nous est contre nous.
Jésus est vraiment médiateur favorisant en nous une vie paisible, unifiée, dépourvue de toute division. S'il souhaite nous voir le suivre, s'il nous invite à le suivre, ce n'est pas parce qu'il a besoin de nous, mais pour nous assurer que nos vies ne soient plus divisées. Pour nous assurer le salut, une vie salutaire. Le suivre, c'est rendre nos vies resplendissantes d'une grande paix. D'une grande harmonie. Dieu, nous le possédons que lorsque tout a été abandonné pour lui. Quand nous repoussons en dehors de nos vies cette part de l'humain qui fait le mal qu'on ne veut pas, qui se refuse une vie unifiée, heureuse donnée et voulue par Dieu depuis nos origines.
À votre contemplation: prenons d'assaut la plus vaste cité du monde, notre cœur, là où résident nos divisions profondes. Partons en guerre contre nos petits royaumes qui nous déchirent. Entendons Jésus nous dire : C'est du cœur que viennent inconduites, meurtres, diffamations (Mt 15, 19). Une eucharistie pour entendre Jésus dire à ce qui n'est pas de son esprit en nous : Va-t-en dans les porcs, esprits mauvais. AMEN.