2013 - C: Mtt 5- 1-12 Lundi 10e semaine ordinaire - des petites pépites d'or de Jésus
Année C: Lundi 10e semaine ORDINAIRE (litc10l.13)
Matthieu 5- 1-12 : les béatitudes, des petites pépites d'or de Jésus
Le bonheur. Mais qui nous fera voir ce bonheur ? Qui nous fera voir cet état de bonheur permanent que chantait le poète Moustaki, récemment décédé ? Et le psaume 4 répond: que brille sur nous ton visage, Seigneur. Ne serait-ce pas là le chemin du bonheur ?
Mais ce bonheur proposé sur la montagne à tous les humains, chrétiens ou pas, croyants ou agnostiques, croyons-nous vraiment en sa possibilité ? Tellement trop de douleurs, trop d’angoisses, trop d’abîmes habitent nos vies, tellement de scènes d'horreur inondent nos écrans de télévision. Comment rester en vie, en état de bonheur aux heures de chagrins, de tant de barbarismes aussi ? Quand nos corps et nos cœurs flanchent ? Entendons le psaume nous dire : Quand je crie, répond-moi, toi qui me libères dans la détresse (v. 2).
Celui qui a fait miroiter le chemin du bonheur que décrit cette page n'est pas l'un de ces charlatans, de ces vendeurs de bonheur à la mode moderne. Il est celui qui peut nous aider à traverser ce pays de l'ombre de la mort, nous donner de croire malgré tout.Et ce «malgré tout» est parfois si violent en nous que seul un filet d'eau vive peut s'y frayer un chemin.
Ce filet d’eau vive, c'est l'eau et le sang qu'une épée a fait couler du coté transpercé de Jésus et qui continue de jaillir pour s'infiltrer en nous, dans nos veines, et transformer nos chemins de croix en chemin de bonheur. Ce petit filet d'eau et de sang est «puissance» de vie capable d'étancher nos soifs de bonheur. Il nous retourne doucement de l'intérieur vers la plénitude d'un grand jour inauguré sur le monde. Ce sermon sur la montagne est ce peu de sel (Mt 5, 13-14, verset suivant notre évangile) donnant du goût à la vie. Il nous permet de nous conserver en vie en éliminant ce sel insipide que nous offre le marketing actuel.
Saintetés, si son visage ne resplendit pas sur nos visages, en quoi serions-nous capable d'un tel bonheur d'être sel de la terre ? Si son visage ne resplendit pas sur nos visages, en quoi la foi serait-elle un chemin de béatitude qui ne s'oppose plus au chagrin, au non-sens mais qui donne de la fraicheur, celle du matin, du goût à nos petites détresses quotidiennes ?
Cette page est une autre de ces belles surprises de Dieu (François) qui a décidé de ne jamais nous délaisser jusqu'à inonder sur nous au quotidien ces filets d'eau et de sang qu'il a versé pour notre bonheur. Elle est une autre de ces visitations de Dieu que le Père nous offre par son Fils à grand prix. Les Béatitudes sont une réécriture de ce que Dieu a écrit pour Moïse sur des tables de la loi. Elles disent en mots humains ce que nos cœurs intuitionnent comme chemin de bonheur. Heureux les miséricordieux, les artisans de paix, les cœurs doux. Ce n'est pas une exclusivité chrétienne. Tous les humains de tous les temps en éprouvent un grand besoin.
Mais à quelle sorte de bonheur Jésus appelle-t-il ? La plus grande béatitude est l'expérience de naître en Dieu ou la naissance éternelle de Dieu en nous (Maître Eckhart). Quand le Verbe s’est fait chair, et je paraphrase ce grand priant, Jésus a introduit le bonheur de Dieu dans le temps et il nous a amené avec lui dans son bonheur éternel, dans son temps éternel.
À votre contemplation : Dieu nous a fait pour la béatitude et voilà que nous cherchons seulement le bonheur. Et pour vous une table qui devrait nous éveiller à demeurer en état de béatitude, en état d'oubli de nous-mêmes pour être riche de ce Dieu béatitude qui fait en nous sa résidence principale. Comme l'exprime une hymne liturgique pour la fête du corps et du sang du Christ que nous venons de célébrer, osons autant que tu le peux de mener une vie béatitude AMEN.