2013 -C: Lc 10, 38-42 Dimanche 16e semaine ordinaire- deux femmes hospitalières
Année C: Dimanche 16esemaine ordinaire (litco16d.13)
Lc 10, 38-42 Marthe et Marie, deux femmes hospitalières
Il y a quelque chose de plus grand que le ciel. C'est la grande Thérèse d'Avila, docteur de l'Église, qui affirmait cela. Ce qui est plus grand que le ciel, ce sont nos personnes capables de donner l'hospitalité à Dieu. Jésus répétait souvent la petite Thérèse descend chaque jour du ciel pour trouver un autre ciel, le ciel de ton âme (Ms.a-48v.10). Ne savez-vous pas¸ vous qui êtes ici ce matin dans cette chapelle, que vous êtes le temple de Dieu (1 Co 3,16) ? Nous sommes créées pour être le ciel de Dieu. Nous sommes de sa race (Col 2,6-10). Une prière attribuée à Thérèse d'Avila éclaire ce mystère: Le Christ n'a pas de corps sur terre sinon le tien. Il n'a pas de mains sinon les tiennes, pas de pieds sinon les tiens. Cette nouvelle-là si nous l'éprouvons vraiment, risque de perturber nos manières de vivre.
Le mystère de Dieu - Père, Fils et Esprit- de ce Dieu qui relation, ce mystère serait incomplet sans notre participation à sa vie. Nous sommes participants de sa divinité dit Pierre dans la 1ière lettre. C'est très beau comme affirmation. Mais comment être ce ciel de Dieu ? Et dans l'épisode de Marthe et Marie comme dans la première lecture, nous en connaissons le chemin. En donnant l'hospitalité à Dieu, en menant une vie mixte, une vie priante et active. Le chrétien porte le nom, l'ADN de Marthe et de Marie. Et d'Abraham aussi.
Hier, c'était chez des amis que Jésus s'est arrêté. Aujourd'hui, ce jour, c'est dans nos maisons, nos ciels intérieurs que Jésus s'invite pour nous dire à nous ses amis, comme il l'a exprimé sans animosité à Marthe : tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien peu des choses. Jésus s'inquiète de l'agitation de Marthe. Il l'invite à s'asseoir, à prendre le temps de savourer aussi sa présence. À nous aussi, il nous laisse ce même message de première importance, ce message qui remet nos pendules à l'heure. Quelle rythme de vie menons-nous ? Quelles sont nos priorités ? De quoi vivons-nous ? Quelle hospitalité offrons-nous à notre entourage ?
Le chrétien doit savoir vivre sans agitation. Dans la confiance et dans une grande paix intérieure. L'agitation endurcit nos coeurs (Benoît XV1).Notre tâche est de devenir des personnes accueillantes, capables d'écoute, de percevoir et d'anticiper aussi les besoins de l'autre.
La grande révolution de l'Évangile, c'est de nous dire que l'autre est plus important que nous-mêmes. Le samaritain, dimanche dernier, a posé un geste révolutionnaire: Le tombé était sa priorité. Il n'a pas eu peur de sortir de son moi. De s'oublier. Aujourd'hui disait le pape François la personne ne compte pas. C'est l'argent qui compte le plus. Il ajoute ces mots qui font frémir: la personne est en crise parce qu'elle est - écoutez bien c'est vrai- esclave de l'argent. De son moi. Dans un gazouillis il disait que la logique du monde nous pousse vers le succès, le pouvoir, l’argent ; la logique de Dieu vers l’humilité, le service et l’amour.
Une vie agitée n'est pas une vie accueillante. Une vie agitée lance le massage que l'autre est peu important. Ma question est simple: vivons-nous cette période estivale sans agitation, sans activisme, sans crainte ? Une vie sans agitation conduit à un état de prière. Un état d'accueil. Vivons-nous ces vacances en état de prière, de joie de nous savoir dans notre quotidien, le ciel où Jésus aime s'arrêter pour converser avec nous.
Notre monde a besoin de chrétiens actifs et vrais, ni agités ni inquiets, capables de mener une vie mixte (Thomas d'Aquin), un vie toute consacrée à Jésus comme Marie et toute dévouée comme Marthe à demeurer en état de service, répète souvent le pape François. Un grand priant qui a unifié sa vie entre travail et prière ne craignait pas d'affirmer que nous ne devrions pas tellement penser à ce que nous faisons mais à ce que nous sommes (Maître Eckhart).
Une seule chose est nécessaire. Une seule chose est prioritaire: accueillir l'étranger Jésus. Reconnaissons-le, le plus étranger à nos vies, le plus étranger de tous tant sa manière d'agir, de penser, de prier est étrange à nos regards, c'est Jésus. Une eucharistie pour accueillir Jésus, le laisser y faire son ciel en nous. Avec son aide, travaillons aussi à faire de notre terre, de nos familles tant déchirées, un petit paradis sur terre et l'Évangile sera annoncée. AMEN.