2013 - C: Lc 12, 32-48 Dimanche 19e semaine ordinaire - :le chemin de Dieu est le charme
2013 - Année C: 19e dimanche ordinaire (litco19c.13)
Lc 12 32-48 : le chemin de Dieu est le charme (François)
Quelle belle page pleine d'espérance que celle que nous venons d'entendre. Elle nous parle d'avenir, d'une marche vers une promesse. Celui qui écoute ma Parole a la vie éternelle. A et non aura la vie éternelle. L'espérance en cette promesse est une puissance de transformation de nos vies. Mais, affirmait le pape Benoît, notre monde sécularisé, qui réduit tout à la seule dimension terrestre, ne s'y intéresse pas vraiment. Il y a un décrochage entre notre foi et ce que clame notre société.
Et nous qui, chaque dimanche, clamons Je crois en la vie éternelle, cette vie-là nous intéresse-t-elle vraiment ?Sommes-nous des veilleurs de cet avenir ? Cet avenir nous tient-il en état d'éveil ? Le philosophe et théologien Kierkegaard a raison quand il écrivait : L'au-delà est devenu une plaisanterie, une exigence tellement incertaine que plus personne ne la respecte, plus encore ne l'envisage, si bien que la pensée même qu'il a existé un temps où cette idée transformait l'existence tout entière, fait sourire.
Il faut le reconnaître, et la parabole de cet homme riche qui voulait agrandir ses greniers (dimanche dernier) le confirme, nous avons moins d'ardeur, moins d'habileté à nous assurer des biens spirituels, des choses d'en haut, dirait Paul,que les gens du monde n'en ont à accroître leur possession des choses d'en bas.
Autour de nous, il y a des chrétiens fatigués d'entendre des discours moralisants, de se faire reprocher leur échec à vivre l'Évangile, d'entendre des discours froids et distants sur Dieu. Il y a des chrétiens tentés par un christianisme light, par une foi passée au mixeur, diluée et qui s'adressent à un dieu spray, pour citer le pape François. Le Pape ajoutait : il faut dire non à un christianisme liquide. Sans foi en un Christ ressuscité.
Aujourd'hui, beaucoup sont devenus des disciples d'Emmaüs, désabusés, désillusionnés, désorientés. Ce sont des gens qui ne méprisent pas Dieu. Ils vivent en apparence sans Dieu. Ils cherchent des réponses. Une boussole qui donnera une direction à leur vie. Ils ont besoin de raconter leur itinéraire, d'être écoutés dans leur doute et leur questionnement. N'ayons pas peur de croiser la route de ceux et celles qui remettent tout en question. Rejoignons leur nuit d'interrogation. Conversons, échangeons, écoutons leur désenchantement, leur blessure, leur perte du sens de la vie. Il ne s'agit pas de leur vendre du rêve. Ils ont besoin d'accompagnateurs qui sauront réchauffer leur cœur. Le doute, c'est le bon Dieu qui grelotte, écrit le poète Fred Pélerin.
Ce passage de Luc appelle à être des chrétiens et croyants capables de réchauffer les cœurs parce que nos vies sont fondées sur le roc solide de Jésus. Celui qui croit en moi ne mourra pas. Ne soyons pas déguisés en chrétiens (François). Un vrai chrétien, c'est quelqu'un d'heureux d'appuyer sa foi sur le rocher Jésus. Nous proclamons chaque dimanche : Christ est mort. Christ est vivant. Christ reviendra.Si nous ne croyons pas cela, nous sommes chrétiens pour rien, écrit saint Paul.
Le chrétien, le croyant, est celui qui marche à contre-courant de la mode tendance de ne plus croire que lorsque prendra fin notre pèlerinage sur la terre nous serons les hôtes d'une table spacieuse et abondante d'un fruit qui demeure. Il ne s'agit pas de nous épuiser à combattre cette idéologie répandue selon laquelle les chrétiens gaspillent en rêvant au ciel les énergies destinées à la terre (Hegel). Il s'agit de rester en tenue de service (Lc 12, 35), pour préparer nos yeux, disait dans une homélie le pape François, à cette beauté [de l'au-delà] qui est si grande.
Un écrivain espagnol, Miguel de Unamuno, écrivait : Je ne dis pas que la logique nous prouve l'existence de l'au-delà, je ne dis pas que je mérite cela, je dis seulement que j'en ai de besoin. J'ai soif d'éternité et que sans elle il n'y a pas de joie de vivre et la joie ne signifie plus rien. Il est trop commode, [facile] d'affirmer qu'il faut se contenter de vivre.
Que Marie dont nous célébrerons la montée au ciel, ce jeudi qui vient, ouvre nos vies sur cette beauté innommable et cette joie indéfinissable qui nous est réservée. AMEN.
Évangile:
Année:
Pérode:
Date:
Jeudi, 1 août, 2013